À la suite d’un sondage qu’elle a mené, la FPPE-CSQ constate que 70,5 % du personnel professionnel effectuant des évaluations et validations de dossiers d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA) n’ont toujours pas vu leurs tâches administratives s’alléger, malgré les promesses en ce sens faites par Jean-François Roberge. La FPPE-CSQ est déçue de constater le manque d’engagement concret du gouvernement du Québec pour aider au développement et à la réussite des élèves en situation de vulnérabilité.
Des engagements qui n’ont rien changé
Pourtant, au moment de la rentrée scolaire, le ministre avait reconnu que les multiples procédures bureaucratiques faisaient perdre beaucoup de temps au personnel professionnel. Il s’engageait alors à ce que 560 000 heures de services directs aux élèves soient libérées grâce à la reconduction, sans condition, des budgets associés aux élèves HDAA.
Jean-François Roberge promettait directement aux membres de la FPPE-CSQ que, « plutôt que de passer les premières semaines de la rentrée scolaire à compléter des démarches administratives », ils pourraient « investir leurs énergies directement auprès des élèves vulnérables suite à cet allègement bureaucratique ». Il faut préciser que la façon dont ces 560 000 heures ont été calculées demeure un mystère, alors qu’un flou artistique règne encore quant à la nature des changements apportés aux processus cette année.
De la poudre aux yeux
Cette semaine, lors de l’étude des crédits supplémentaires, Jean-François Roberge affirmait que, depuis plusieurs semaines, l’allègement bureaucratique était au rendez-vous dans les écoles. Mais le sondage mené par la FPPE-CSQ auprès de ses membres des 69 centres de services et commissions scolaires confirme que les annonces du ministre, en août 2020, n’auront été que de la poudre aux yeux.
Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, explique que, dans la plupart des milieux, on continue de demander aux professionnelles et aux professionnels de procéder à l’ensemble de la démarche administrative. « Les directions craignent encore une diminution du financement des services EHDAA déterminé par le ministère, si tous les dossiers ne sont pas validés ou advenant une vérification de dossier dans deux ans. C’est donc dire que le fameux allègement promis cette année ne s’est pas traduit - ou très peu - dans le milieu scolaire. Le ministre a réussi uniquement à créer de faux espoirs d’ajout de ressources aux élèves, à leurs parents et à tous les membres des équipes-écoles qui interviennent auprès d’eux », déplore le leader syndical.
Renchérissant dans le même sens, la présidente de la CSQ, Sonia Ethier, précise qu’il y a actuellement plusieurs centres de services scolaires où rien n’a changé et les mêmes demandes sont maintenues malgré les annonces faites à la rentrée. « Le ministre de l’Éducation continue de dire que l’éducation est une priorité, mais ce n’est pas le temps de nous payer en bonnes paroles ! Les professionnelles et les professionnels de l’éducation sont essentiels pour identifier les problèmes vécus par les élèves, mais leur expertise doit être davantage mise à profit pour la prévention et l’intervention directe auprès d’eux. On est presque rendu à la moitié de l’année et les élèves ne sont toujours pas accompagnés et les équipes-écoles attendent encore d’être outillées dans leurs démarches. Ils méritent mieux ! », s’insurge Sonia Ethier, présidente de la CSQ.
En terminant, Jacques Landry et Sonia Ethier plaident pour une révision permanente du modèle d’organisation et de financement des services aux élèves HDAA afin que l’on puisse en arriver à changer les tâches. Il est temps d’envisager la mise en place d’un modèle statutaire qui met l’accent sur les besoins plutôt que sur les problèmes, afin d’assurer l’accès à un seuil de services universels. La CSQ et la FPPE-CSQ revendiquent donc la mise sur pied rapide d’un chantier de révision des modèles de financement afin de réellement prioriser le service aux élèves, au-delà de la paperasse.
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