Un contexte qui laisse des traces
Rappelons qu’au cœur des demandes des professionnelles en soins se retrouvent la surcharge de travail, les ratios professionnelles en soins/patients, notamment en CHLSD, et la demande de rendre plus attrayant les postes à temps complet. Pour la Fédération, il ne fait aucun doute que la pandémie et la gestion de la main-d’œuvre avec des arrêtés ministériels rendent le contexte particulièrement difficile. « Malgré certains gains importants obtenus à la table de négociation dans les dernières semaines, la situation actuelle nécessite des mesures additionnelles qui permettront de donner le coup de barre nécessaire dont les professionnelles en soins ont tant besoin. Le gouvernement leur a enlevé tous leurs droits ce qui fait que l’enjeu de rendre les postes à temps complet attractifs est sensible et qu’il est important qu’il soit adressé correctement. Un bout de chemin a été fait, mais il faudra trouver des mesures supplémentaires pour que les professionnelles en soins aient envie de prendre ces postes », d’expliquer Jérôme Rousseau, vice-président et coresponsable de la négociation.
L’urgence d’agir
Les professionnelles en soins sont déterminées à obtenir des conditions de travail qui auront des effets importants, bénéfiques et durables dans le temps, et ce tant pour elles que pour les patient-e-s. « Jour après jour, le gouvernement souligne à quel point le réseau est fragilisé, mais dans les faits, il est littéralement en train de s’écrouler. Si ce gouvernement souhaite vraiment un système de santé publique fort et accessible, il doit investir massivement dans ceux et celles qui y travaillent. Il faut valoriser les professionnelles en soins actuelles et futures en leur permettant d’exercer leur profession dans des conditions optimales », d’ajouter Roberto Bomba, trésorier et coresponsable de la négociation.
Freiner l’exode
Plusieurs présidentes de syndicats d’établissements provenant du Grand Montréal étaient également présentes pour participer à cette action de mobilisation. « Les professionnelles en soins ne peuvent tout simplement plus continuer de travailler dans les conditions actuelles. L’enjeu de la surcharge de travail est toujours au centre des préoccupations de nos membres. Elles sont déjà nombreuses à quitter et l’exode s’accentuera si les conditions dans lesquelles elles doivent exercer leur profession ne changent pas. Quand elles ne tombent pas malades, elles quittent pour faire complètement autre chose ou pour certaines d’entre elles, la seule option possible pour continuer à exercer leur profession est de travailler pour les entreprises de main-d’œuvre indépendante (MOI). D’ailleurs, la cohabitation du personnel du réseau et celui de la MOI au sein des établissements de santé devient de plus en plus invivable. Cette cohabitation nuit aux professionnelles en soins fidèles du réseau public, à la qualité et la continuité des soins tout en coûtant plus cher au gouvernement », d’exprimer les porte-paroles syndicales.
Si la Fédération comprend très bien les raisons pour lesquelles les professionnelles en soins décident d’aller travailler pour des agences privées, elle considère que la présence de la MOI dans le réseau public contribue à accentuer la pénurie de professionnelles en soins. Son utilisation compromet la stabilité des équipes de travail et augmente la pression sur celles du réseau public, car elles ne sont pas soumises aux mêmes règles et conditions de travail. Le gouvernement doit entreprendre des démarches pour réduire cette dépendance du réseau à la MOI. À court terme, il doit mieux l’encadrer et à moyen et long terme, il doit l’éradiquer », de conclure madame Bédard.
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