29 mai 2024 | tiré du Courrier internatinale | Photo : Des gardes traversent la cour du département d’État américain, à Washington, le 24 mai. BRENDAN SMIALOWSKI/AFP
Stacy Gilbert travaillait pour le bureau du département d’État américain chargé des réfugiés et des migrations, “elle a démissionné cette semaine, en invoquant son désaccord avec un rapport du gouvernement américain récemment publié qui affirme qu’Israël n’entravait pas l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza”, rapporte The Washington Post.
Et elle n’est pas la seule. “Une poignée de fonctionnaires de l’administration Biden ont démissionné depuis le début du conflit en octobre”, rappelle le quotidien de la capitale fédérale américaine, en citant notamment le cas d’Annelle Sheline, qui travaillait sur les questions relatives aux droits de l’homme, ou d’Hala Rharrit, l’une des porte-parole en langue arabe du département d’État.
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D’autres ont exprimé leur mécontentement à l’égard de la politique de soutien indéfectible de l’administration Biden à Israël en envoyant des câbles – la correspondance diplomatique numérique ou physique – sur le canal de dissidence interne du département d’État américain, qui “permet aux diplomates d’exprimer leur désaccord sans craindre de représailles”, note le journal.
“En signe de contestation… et de deuil”
“Le jour où la Maison-Blanche a annoncé que la dernière atrocité commise à Rafah n’avait pas franchi la ligne rouge qu’elle s’était fixée, cette démission [celle de Stacy Gilbert] montre que l’administration Biden est prête à tout pour éviter la vérité”, a écrit, le 29 mai, sur LinkedIn Josh Paul, le tout premier fonctionnaire du département d’État à avoir démissionné, en octobre 2023. Il évoquait dans ce message la frappe israélienne sur le camp de réfugiés à Rafah qui a fait 45 morts le 26 mai et le fait que l’administration Biden a fait savoir deux jours plus tard que cet “incident”, bien que dévastateur, ne donnerait lieu à aucune réprimande sérieuse de la part de Washington.
The New York Times souligne d’ailleurs que “les bombes utilisées par Israël pour frapper le camp de déplacés près de Rafah [le 26 mai] ont été fabriquées aux États-Unis”.
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Il y a deux semaines, c’est une autre démission, celle d’une conseillère du chef de cabinet du ministère de l’Intérieur américain, qui a fait couler de l’encre. En claquant la porte, le 15 mai dernier, Lily Greenberg Call a en effet mis en avant sa judéité parmi les raisons qui l’ont poussée à démissionner. Dans une tribune publiée le 28 mai par The Guardian, elle explique publiquement, et sans ambages, les causes de son geste.
Jusqu’à récemment, “le président Biden était mon patron, écrit-elle, mais la semaine dernière […] je suis devenue la première représentante juive de ce gouvernement à présenter publiquement ma démission en signe de contestation – et de deuil –, alors que le président Biden continue à soutenir un génocide à Gaza, où plus de 35 000 Palestiniens ont été assassinés. Cela a été une décision extrêmement difficile mais nécessaire, et qui me paraissait d’autant plus urgente que le président américain n’a cessé de détourner le problème de la sécurité de la communauté juive, le brandissant comme prétexte pour se soustraire à toute forme de responsabilité dans ce massacre”.
Bérangère Cagnat
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