Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Féminisme

#EtMaintenant : consentement, respect et désir mutuel

CONSENSUS est une campagne créée à l’initiative du mouvement citoyen Québec contre les violences sexuelles, co-organisée par l’organisme Sans oui, c’est non !, l’Union étudiante du Québec (UEQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). S’inscrivant dans la foulée des mouvements sociaux #MoiAussi et #EtMaintenant, elle a pour but de faire la promotion d’une nouvelle culture relative à la sexualité au Québec, c’est-à-dire une culture axée sur le consentement, le respect et le désir mutuel.

Pour ce faire, les partenaires de la campagne, dont L’R des centres de femmes du Québec, offrent à leurs membres et à toute la population une trousse d’outils de mobilisation, de matériel de sensibilisation, ainsi qu’un répertoire des ressources disponibles pour les personnes survivantes de violences à caractère sexuel et leur entourage.

Allocution de Valérie Gilker Létourneau, co-coordonnatrice de L’R, au lancement de Consensus

Les centres de femmes sont des généralistes spécialisés en condition féminine. Jocelyne Caron, ex ministre d’État à la solidarité sociale, nous qualifiait de « CLSC pour les femmes ». On est quand même plus chaleureuses que ça ! On est des milieux de vie. Disons que nous sommes des centres communautaires par, pour et avec les femmes. On offre des services sociaux gratuits. En ce qui concerne les violences faites aux femmes, on fait de la prévention, du dépistage, des interventions individuelles ou de groupe, de l’accompagnement, des suivis et de la référence. Plus généralement, les centres font de l’écoute, de l’accompagnement, de la formation, de la référence, ils offrent de la documentation et soutiennent l’action collective.

Depuis plus de 40 ans, les centres soutiennent l’empowerment des femmes et transforment concrètement la société pour la rendre plus juste et équitable. Les centres de femmes sont à l’origine de nombreux CALACS, de maisons d’hébergement, de garderies, de friperies et de cuisines collectives partout au Québec.

Les membres de L’R sont près d’une centaine. Ils sont présents partout au Québec. De la Jamésie aux Iles de la Madeleine, en passant par l’Abitibi et la Côte-Nord, les centres travaillent avec environ 260 000 femmes par année réparties sur tout le territoire.

Le plus vaste regroupement féministe d’action communautaire autonome est fier d’annoncer aujourd’hui qu’il collaborera à la conception et à la mise en œuvre d’une consultation panquébécoise visant à définir ce qui devrait être fait pour générer un réel changement de culture, de mentalités, pour que cessent les violences faites aux femmes, notamment le harcèlement et les agressions sexuelles.

La forme que prendra cette consultation reste à être définie. Nous souhaitons en parler avec Mme la ministre à la Condition féminine, Hélène David, puisque nous pensons que l’importance de l’enjeu justifie un soutien gouvernemental. Nous souhaitons également faire ce travail en collaboration avec nos partenaires dans les luttes aux violences faites aux femmes, dont plusieurs représentantes sont ici aujourd’hui. De plus, nous trouvons important de rendre la consultation accessible aux femmes qui sont les plus susceptibles d’être violentées, les femmes les plus marginalisées. Bien que nous soyons le réseau le plus étendu, nous ne rejoignons pas toutes les femmes ! Je vous invite à écouter Marlihan Lopez à ce sujet. Finalement, nous pensons qu’un maximum de personnes devrait être rejoint, ce qui inclut les hommes. Il faudrait que la consultation les entende aussi, de sorte que nous identifions ce qui devrait être fait pour que cessent les violences faites aux femmes. À ce chapitre, nous nous attendons à ce que nos alliés proféministes prennent en charge ce volet de la consultation.

Nous avons appris les investissements de 19 millions pour lutter contre les agressions sexuelles et la violence conjugale. Nous sommes sincèrement heureuses pour nos partenaires qui en ont certes besoin. Nous déplorons qu’encore une fois l’important travail fait pas nos membres en matière de violences faites aux femmes soit négligé. Nous espérons que la ministre David nous aidera à solliciter la reconnaissance de notre travail auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux. Ensemble en action pour que ça cesse !

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