La grève tient à la SNCF !
Toutes les AG ont reconduit la grève jusqu’à lundi. Il y a un nombre important de cheminots dans les AG, certainementplus fort qu’en 2007 dans les grèves sur les régimes spéciaux. Parfois même plus de monde aujourd’hui qu’hier et avant hier !
Il y a chez les cheminots une réelle volonté d’interpro et des contacts qui se nouent un peu partout. Les AG parlent d’un mouvement sur la durée mais regardent de très près ce qui se passe ailleurs.
Les principaux syndicats poussent au développement de la grève. Le taux de grévistes reste honorable, 15% tous collèges confondus et toutes catégories confondues selon la direction aujourd’hui. Ce qui veut dire qu’il faut rajouter entre 5 et 10% de grévistes réels sur le terrain. Soit, des chiffres de 23, 74% de grévistes a l’exécution encore selon la direction, ce quicorresponda des chiffres de 50 à 70% chez les conducteurs, contrôleurs et aiguilleurs, c’est à dire dans les services « sensibles ».
De fait, il y a de nombreux collègues qui ont repris le boulot après un ou deux jours de grèves mais qui redéposent des Déclarations d’Intention Individuelles de grève pour lundi et mardi. Pour beaucoup, il faut arrêter la grève le vendredi pour ne pas perdre le WE mais les mêmes AG appellent à la grève lundi matin... Avec cette grève, une grosse partie se joue dans le bras de fer avec le gouvernement, notamment dans la bataille « médiatique » sur laquelle le pouvoir veut peser pour décourager d’autres démarrages de grèves. Comment ne pas parler de ce qu’a révélé la fédération CGT des cheminots dans un communiqué. selon elle, « la consigne suivante a été donnée aux directions locales SNCF lors des réunions avec les managers et dirigeants avant-hier, le 12 octobre 2010 :« Le nombre de grévistes et le pourcentage afférant doivent être fournis à la Direction nationale pour transmission à l’Elysée avant toute communication à la presse ou aux organisations syndicales. L’Elysée donnera par la suite les chiffres à communiquer officiellement ». » !
Pour le moment, en aide à la direction, ce sont beaucoup dechefset de « jaunes » qui font rouler les trains mais laréglementationdu travail ne les autorise pas a continuer comme çalongtemps (6 jours max). Ainsi, si la grève passe le week end, la direction aura de réels problèmes pour faire rouler les trains la semaine prochaine...
Haute Loire : très forte mobilisation !
Cela fait plusieurs mois que les équipes syndicales de Haute-Loire sont mobilisées contre la loi sur les retraites.
Elles le font sur une plateforme claire : abandon du projet de loi, refus du recul de l’âge légal de départ en retraite, retour à la situation d’avant 93 dans le privé et 2003 dans le public.
Ces revendications ont été proposées par le principal syndicat dans le département, la CGT et reprises par la FSU et Solidaires. FO et la CFDT (très affaiblie par le départ à la CGT de la majorité de ses adhérents en 2003) ont rallié plus tard l’intersyndicale, comme la CGC, la CFTC et l’UNSA.
Les manifs au Puy, à Brioude et à Monistrol sur Loire rassemblent énormément de monde : beaucoup de salariés du privé, des agents de la Fonction et du secteur public et depuis les 2 dernières journées des lycéens en nombre.
Les équipes syndicales sont favorables depuis longtemps à une grève prolongée pour faire céder Sarko.
L’intersyndicale départementale a appelé clairement les salariés à se réunir en AG le 13 octobre pour débattre de la reconduction du mouvement.
Les cheminots sont partis en reconductible et ils impulsent depuis mardi des actions avec les grévistes des petites boîtes du secteur privé dans le brivadois (blocage de ronds-points…)
Les ouvriers de Michelin Le Puy, débrayent 2h par jour : 75% de participation ! Ceux de Barbier (une des principales entreprises du bassin de l’Est du département) ont fait grève à 100% jeudi 14 et continuent le mouvement.
Il y a des débrayages dans un tas de petites boîtes du privé. (Plasturgie, Agroalimentaire, Chimie…). Dans la santé, le personne de l’hôpital du Puy est mobilisé ainsi que celui de maisons de retraite. Il y a aussi des débrayages à EDF, aux impôts, à la Poste. Les profs et les instits ont voté en AG mardi 12 la grève reconductible. Elle concerne de nombreux lycées généraux et professionnels et des écoles.
Les lycéens se sont massivement mis dans la bagarre depuis jeudi. Sur le département, ce sont une dizaine de lycées généraux et professionnels qui sont « bloqués ou perturbés ». A Brioude, leur cortège qui regroupait plus de 200 jeunes a rejoint celui des salariés en grève. Tous ensemble, ils ont fait le tour de la zone industrielle et ont réussi à faire débrayer une partie du personnel de plusieurs petites et moyennes entreprises (Défimode, la SNOP, Riches Monts).
Il y a tous les jours des rassemblements et/ou des manifs au Puy, à Monistrol et à Brioude, avec des actions de blocage des axes de communication, de zone industrielles etc… Une manif est même prévue dimanche dans une petite ville où réside un des député UMP !
Les camarades du NPA, qu’ils soient salariés du public ou du privé, jeunes ou retraités prennent toutes leur part dans cette bataille.
Comme le scandent les manifestants :« So, so, so, solidarité ! Public, privé, jeunes et salariés C’est tous ensemble qu’on va gagner ! ».
La jeunesse emmerde Sarkozy et Fillion
Fillon, Woerth, Morano, Copé et tous les porte flingues de Sarkozy voscifèrent en boucle à l’assemblée et dans les médias sur une prétendue manipulation de la jeunesse. C’est le cauchemar du pouvoir : si la jeunesse de ce pays converge avec les salariés, la lame de fond contre le gouvernement va se transformer en tsunami.
Seulement voilà, dire aux jeunes qu’ils sont manipulés, c’est les traiter d’imbéciles et le but recherché, contenir la montée de la mobilisation, risque bien de l’attiser, et c’est tant mieux. Parce que justement de plus en plus de jeunes comprennent parfaitement la situation, le fait que leur génération est sacrifiée, qu’elle vivra moins bien que les générations précédentes, ils rejoignent la mobilisation. Les jeunes ont bien compris que la retraite par répartition, acquise de haute lutte par les anciens, risque de ne plus exister que dans les livres d’histoire. En rejoignant les salariés en lutte, les jeunes agissent bel et bien dans l’esprit même de la retraite par répartition, de la sécurité sociales : la solidarité entre les générations.
Alors oui, nous assumons. Nous en appelons à la jeunesse, à son dynamisme, à son enthousiasme pour balayer les fossiles réactionnaires de l’UMP.
Ensemble, jeunes, salariés, chômeurs, précaires, imposons le retrait du projet ! Chassons Sarkozy et tous ses sbires, maintenant !
12 octobre 2010
Quand l’intox se révèle...
Il ne se passe pas un jour sans que Sarkozy, Fillon ou l’un de leurs ministres nous rebattent les oreilles avec les déficits de l’État ou le « trou de la Sécu » pour justifier la réforme des retraites, les attaques contre la santé publique, les milliers de suppressions de postes dans l’Éducation et d’autres secteurs de la fonction publique...
Or voilà que la Cour des comptes a publié la semaine dernière un rapport intitulé Entreprises, niches fiscales et sociales qui montre clairement que l’argent public qui manque aujourd’hui dans les caisses de l’État a profité aux actionnaires des plus grosses entreprises du pays.
On y apprend que les niches fiscales – permettant des allègements d’impôts – dont bénéficient les entreprises se sont élevées en 2010 à 66 milliards d’euros et que les niches sociales – autorisant des allègements de cotisations sociales –, toujours pour 2010, ont représenté 35 milliards d’euros. Le rapport ajoute, en outre, que 71, 3 milliards d’euros de dégrèvements supplémentaires l’an dernier ne sont pas répertoriés en tant que « niches ».
Ces 172 milliards d’euros ont profité essentiellement aux multinationales et aux grandes fortunes et non pas, comme voudraient nous le faire croire le gouvernement ou le Medef, aux petits patrons. Il faut pouvoir en effet se payer des services spécialisés dans « l’optimisation fiscale » pour dénicher dans le maquis des quelque 384 mesures qui se sont empilées au fil des années, de quoi réduire sensiblement ses impôts ou ses cotisations sociales. C’est ce que font les groupes du CAC40 ou les grandes fortunes comme Bettencourt, qui sont imposés à hauteur de 8, 9 ou 13 % quand les plus petites entreprises, elles, paient plein pot.
Le Medef a protesté dès la publication du rapport contre une éventuelle tentation de mettre à mal cette poule aux œufs d’or.
Ce qui n’est évidemment dans les intentions ni du gouvernement ni de la Cour des comptes elle-même.
172 milliards d’euros quand le déficit de la Sécu se monterait à moins de 30 milliards d’euros, assurance vieillesse comprise, en 2011, c’est bien une autre répartition des richesses qu’il s’agit d’imposer.
Quand le Medef fait de l’humour
Lundi 11 octobre, le journal les Échos publiait en pleine page, une fausse pub de l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône, autrement dit le Medef local, mettant en cause les grutiers du port de Marseille. Sur le modèle d’un jeu type « Le meilleur métier du monde », il était indiqué que les grutiers seraient les véritables nantis, avec des salaires de 4 000 euros brut mensuels pour 18 heures de travail hebdomadaire. Interrogée, Laurence Parisot a soutenu ses affidés et déclaré que la grève faisait « mal à la France ». D’après la CGT qui n’exclut pas une action en justice, les propos sont mensongers.
Bizarrement, les patrons ne se sont pas payé une page de pub pour dénoncer les collaborateurs du ministère du Budget qui émargent à 15 117 euros mensuels. Il faut bien cela pour pondre une loi de finances dont l’objectif principal est de réduire le pouvoir d’achat des contribuables.
Rien non plus sur la fac Pasqua, fac privée pour 6 000 étudiants (contre 32 000 à Nanterre), qui siphonne 7 millions d’euros de subventions par le département des Hauts-de-Seine. Pourtant selon un rapport de la chambre régionale des comptes d’Île-de-France, les administratifs y seraient deux fois plus nombreux que les enseignants et une quinzaine de rémunérations seraient supérieures à 60 000 euros par an avec un record pour le directeur général et le directeur général adjoint qui percevaient 165 000 euros augmentés d’une prime variable pour le premier et de 110 000 euros pour le second !
On attend aussi une réaction après la nomination de Bernadette Chirac au conseil d’administration de LVMH pour la modique rétribution de 45 000 euros annuels. Quant à Florence Woerth qui a eu quelques soucis avec Clymène, la société qui la payait 200 000 euros par an pour expliquer à Liliane Bettencourt comment frauder le fisc (pendant que son mari Éric expliquait aux Français que les finances publiques étaient si basses qu’il fallait bien faire des efforts), elle vient de rejoindre le conseil de surveillance de l’entreprise Hermès, pour 15 000 euros par an. Certes, rien à voir avec sa rémunération antérieure, mais en termes d’horaires de travail et de vacances, les grutiers, même caricaturés par le Medef, ont encore des choses à gagner !
Quant à Parisot qui s’inquiète pour l’image de la France – un rapport sort justement avec beaucoup d’à-propos sur l’attractivité du pays – elle devrait apprécier le chiffre de l’étude du Crédit suisse selon lequel le pays fait partie des terres d’élection pour millionnaires : 9 % de ces derniers sont en France, soit 2, 2 millions de personnes. Seuls les États-Unis et le Japon en accueillent davantage. Ces millionnaires représentent 0, 5 % de la population mais concentrent 35, 6 % de la richesse de la planète. On se demande bien pourquoi personne à droite ne dénoncent ces privilégiés... Pendant ce temps, une étude de l’UFC Que Choisir révèle qu’entre 2001 et 2008, les dépenses de santé non remboursées ont augmenté de 52 % et qu’en 2008, 9 millions de personnes ont renoncé à se soigner.