« L’exploitation d’une si grande mine à ciel ouvert à proximité d’une population de plus de 26 000 personnes nous apparaît complètement inacceptable. Chaque année, la population serait exposée à des tonnes de contaminants atmosphériques, dont des poussières fines contenant des métaux, métalloïdes et silice cristalline. Or, il est maintenant clairement démontré que les poussières fines ont un impact majeur sur la santé, essentiellement sur les systèmes respiratoires, cardiaques, et sur le développement des enfants. Elles augmentent également les taux de cancer et de morbidité », affirme Dr. Éric Notebaert, professeur agrégé à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et membre de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME).
Les médecins de l’ACME dénoncent notamment la modélisation complaisante et le peu de crédibilité des mesures de mitigation prévues par le promoteur Mine Arnaud. Ils dénoncent également le fait que le promoteur Mine Arnaud ne répond pas aux demandes répétées de la santé régionale, de Santé Canada et du ministère de l’Environnement pour mener des études sérieuses sur les impacts toxicologiques du projet. « Avec les données actuelles, on peut déjà prédire que Mine Arnaud ne sera pas en mesure de respecter plusieurs normes et que la population serait ainsi exposée à des impacts accrus pour la santé », précise Dr. Notebaert.
Les médecins de l’ACME prennent ainsi position alors que s’ouvrent ce soir les consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour le projet Mine Arnaud à Sept-Îles. Ils joignent ainsi leur voix aux trois groupes citoyens de Sept-Îles, à la coalition Québec meilleure mine et à de nombreux autres organismes de défense de la santé et de l’environnement qui sonnent l’alarme face à ce projet et qui se préoccupent depuis plusieurs années des impacts des mines à ciel ouvert en milieux habités.
« La prise de position des médecins de l’ACME confirme nos craintes sur les impacts anticipés du projet Mine Arnaud. De toute évidence, le promoteur Mine Arnaud sous-estime les impacts sur la santé et la qualité de vie et nous expose à des risques inacceptables », affirme Louise Gagnon, membre d’un des trois groupes citoyens de Sept-Îles.
Mobilisation : BAPE et référendum
Les groupes citoyens et les organismes présents en conférence de presse cet après-midi invitent la population à se mobiliser et à se présenter en grand nombre aux audiences publiques qui débutent ce soir à Sept-Îles. Ils invitent également la population à réitérer leur appui pour exiger un référendum sur le projet Mine Arnaud, comme l’ont déjà fait plus de 5000 citoyens en signant une pétition. « Légalement, le BAPE n’a aucun pouvoir décisionnel sur le projet. C’est donc à nous, la population, d’exiger que la décision nous revienne par la voie d’un référendum. Il ne faut surtout pas laisser cette décision à seulement quelques politiciens. Il en va de notre santé et de notre qualité de vie », de conclure Réjean Porlier.
Étaient notamment présents à la conférence de presse : Dr. Éric Notebaert et Dr. Isabelle Gingras de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME), Ugo Lapointe de la coalition Québec meilleure mine, Louise Gagnon du Regroupement pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles, Karine Bond du Comité citoyens du Canton Arnaud, Denis Bouchard du Comité air et eau de Sept-Îles, Réjean Porlier, citoyen de Sept-Îles, Me Nicole Kirouac du Comité vigilance de Malartic, Marc Fafard de SISUR, Mme Denis Jourdain, citoyenne innue, ainsi que d’autres représentants d’organismes régionaux et nationaux.
Pour consulter leur mémoire, : http://www.naturequebec.org/fileadmin/fichiers/Energie_climat/QMM/TXT13-08-27_MineArnaud-MemoireACME.pdf