Avec leurs propositions, les organisations étudiantes ont le mérite de poser des questions importantes quant à la mission et au financement des universités. Elles dénoncent des orientations commerciales et entrepreneuriales qui transforment l’université et la détournent de sa mission centrale d’enseignement, de recherche et de création au service de la collectivité. Ce faisant, elles critiquent avec raison plusieurs décisions politiques et administratives, en particulier les transferts de fonds à des fins d’immobilisation, la multiplication de campus universitaires, les dépenses pour la publicité, l’augmentation du personnel de direction et des salaires des cadres supérieurs et dirigeants d’établissements. La TPU considère qu’une part importante des budgets universitaires est dirigée aux mauvais endroits et rappelle que les organisations étudiantes n’ont pas tort de mettre l’accent sur le mal-financement des universités.
Avant de se prononcer sur les droits de scolarité, il faut s’interroger sur le financement et les dépenses universitaires, comme il faut s’entendre sur l’importance de l’enseignement supérieur, pour l’ensemble de la société, et sur les moyens d’assurer sa qualité et son accessibilité. Cela suppose la participation de toutes les parties concernées et la contribution d’experts à un vaste débat démocratique prenant la forme des États généraux sur l’université québécoise.