Miser davantage sur les ressources du réseau public et éliminer le recours au privé
Tel que mentionné dans le plan budgétaire, la Fédération est d’avis qu’il faut mieux diriger les sommes investies pour la santé directement vers les services. Dans cette perspective, l’augmentation du budget dédié aux infirmières praticiennes spécialisées témoigne concrètement de la reconnaissance du rôle de ces professionnelles. Dans le même ordre d’idées, la FIQ est convaincue qu’il y a aussi lieu d’élargir l’apport des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes au sein du réseau public.
« Néanmoins, il est très préoccupant de constater que le budget alloué au projet Lean et au soutien à l’optimisation est majoré de 140 % dans un contexte où le recours à des firmes-conseils externes est grandement controversé en raison de leur approche déshumanisante assimilable à une chaine de montage », de poursuivre monsieur Gilbert.
La FIQ a toujours misé sur l’utilisation du plein potentiel et des compétences des professionnelles en soins dans leurs différentes sphères d’activité. La FIQ réitère que toutes démarches d’amélioration de l’organisation du travail doivent se faire avec et par les professionnelles du réseau public, et ce, dans l’objectif d’améliorer les soins offerts à la population.
Des efforts supplémentaires à fournir
Le budget confirme les annonces du gouvernement en regard de l’abolition de la taxe santé et de son remplacement par une contribution santé légèrement progressive. Pour la Fédération, il est clair que cette position de compromis doit être transitoire et ne doit pas faire en sorte que le gouvernement s’éloigne de l’objectif premier, soit d’abolir cette forme de tarification. L’impôt sur le revenu demeure l’outil de répartition de la richesse le plus juste et équitable.
Par ailleurs, la Fédération se réjouit de la révision du régime d’assurance-médicaments et plus précisément de l’abolition de la règle des 15 ans qui, au fil des ans, a littéralement fait exploser les dépenses du gouvernement en matière de médicaments. Toutefois, il est impératif de poursuivre dans cette même voie puisqu’il y a encore des économies substantielles à réaliser dans ce secteur, notamment par l’élargissement de la couverture du régime d’assurance-médicaments à l’ensemble de la population du Québec.
Des préoccupations qui persistent
Malgré la tentative du gouvernement de rendre plus transparents le processus et le contenu des négociations présentement en cours avec l’Union européenne, la Fédération est loin d’être rassurée quant aux impacts possibles d’un tel accord sur les services publics, notamment sur le réseau public de santé.
Enfin, différents comités de travail termineront leurs travaux et formuleront leurs recommandations au cours de la prochaine année, notamment en regard de l’assurance autonomie, du financement des établissements à l’activité et de la retraite. « Les mandats de ces différents comités comportent des enjeux importants reliés aux personnes âgées, aux déterminants de la santé et à l’accessibilité aux soins et aux services de santé. Les rapports et recommandations émises feront l’objet d’une analyse rigoureuse de la part de la FIQ », de conclure Daniel Gilbert.