PressProgress, 11 avril 2017,
Traduction, Alexandra Cyr,
Mais il semble que l’ex-banquier Steve Housser, devenu candidat libéral, ne fera pas grand-chose pour mettre fin à ce problème. C’est lui qui déclare que, vouloir fournir un logement à tous et à toutes les sans-abris en construisant des logements sociaux, sonne comme une proposition « communiste ».
Questionné par une télévision communautaire de Nanaïmo la semaine dernière à ce sujet, le candidat avait du mal à expliquer son raisonnement. À savoir s’il ne fallait pas traiter le sujet de la crise des sans-abris comme un problème de droit humanitaire et donc donner la priorité au développement du logement social, il répond : « Y-a-t-il des sociétés qui garantissent le droit au logement à tous et toutes. Et si c’est le cas, quelles limites y mettent-elles ? Quoi qu’il en soit, et je ne veut pas être méchant à ce sujet, ça paraît comme une proposition communiste ».
Mais comme le lui a fait remarquer Guy Dauncey sur les ondes de Shaw TV, cette utopie communiste existe déjà à deux pas, à Medecine Hat en Alberta. En 2009, cette ville du sud de l’Alberta a lancé un programme audacieux pour garantir des logements stables à quiconque en a besoin. En quelques années seulement, ils ont réussi à loger des milliers de personnes qui vivaient dans la rue. Cela ne représente qu’un peu moins du tiers de la population sans abri dans le Vancouver métropolitain.
En plus, ils y ont trouvé des bénéfices économiques. Le maire de Medecine Hat souligne qu’en ce moment ils font des économies. Loger une personne ne coûte que 20,000$ alors que ne pas le faire en coûte 100,000$ quand on additionne les frais médicaux, légaux et ceux du système criminel éventuellement.
En dehors de Medecine Hat, Vancouver pourrait bien être la société où l’utopie du logement pour tous et toutes pourrait s’installer. En passant, M. Housser espèrent la représenter.
Selon le maire de la ville, M. Gregor Robertson, la population de sans-abris a décliné légèrement au cours de ses premières trois années à la mairie jusqu’à ce que C. Clark devienne Première ministre en 2011. Elle a alors commencé à redistribuer « des milliards et des milliards de dollars (dans) toutes sortes de projets critiquables ». Depuis, la population des sans –abris n’a cessé d’augmenter.
En plus, la Colombie britannique est la seule province canadienne à n’avoir aucun plan de réduction de la pauvreté. Pourtant les statistiques montrent qu’on y trouve le plus grand écart de richesse entre les riches et les pauvres et la province est la deuxième pour le taux de pauvreté au pays. Un cinquième des enfants y vivent dans la pauvreté. Même la direction d’UNICEF Canada a dénoncé Mme Clark pour n’avoir pas mis « la pauvreté des enfants et leur bien-être » en priorité (de ses politiques).
En dehors de Vancouver, la population des sans-abris a augmenté à un niveau historique au cours des mandats de Mme Clark. Le ministre du logement de la province, M. Rich Coleman s’est pourtant permis de déclarer : « La Colombie britannique a la stratégie de logement qui a le plus de succès dans toutes les provinces et villes de l’histoire canadienne ». Quand on l’a questionné à propos des pauvres, il a souligné que les personnes qui dépendent du l’assistance sociale en Colombie britannique devraient se rendre compte de leurs privilèges, car : « elles reçoivent le double du revenu d’une personne dans le Tiers monde ». Ce qui, selon lui, prouverait à quel point le pays est généreux.
Ces commentaires de Ms Coleman et Housser sont en phase avec ceux d’une autre candidate libérale. Mme Linda Reimer qui se représente comme députée, critique l’idée de la nécessité d’un plan de réduction de la pauvreté. Elle n’est pas sûre que les contribuables approuveraient une telle politique. Cette position a été lourdement caricaturée dans une vidéo à cause du ton condescendant envers les moins fortunés-es.
Cette vidéo a été portée à l’attention publique par un blogueur de Port Moody-Coquitlam. À la fin, Mme Reimer prétend que les avantages de sa vie « confortable » lui ont apporté une « grande tolérance » pour « les gens qui n’ont pas eut une vie aussi avantageuse » : Parce que je me sens privilégiée, quand je vois des gens dont la vie n’est pas aussi confortable que la mienne, j’ai une grande tolérance et de la compréhension envers eux ».
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