« De nombreuses femmes appellent dans nos maisons, car elles sentent que quelque chose ne va pas dans leur relation, mais comme il n’y a pas de violence physique, pour elles, ce n’est pas de la violence conjugale », explique Annick Brazeau, présidente du Regroupement. « Dès qu’on leur parle du contrôle coercitif et de ses manifestations, elles se reconnaissent et réussissent enfin à mettre des mots sur ce qu’elles vivent, elles se sentent comprises ».
Le contrôle coercitif permet de mettre en lumière la face cachée de la violence conjugale comme le harcèlement, la surveillance, les menaces, les insultes. Il désigne toutes les stratégies mises en place par l’agresseur pour manipuler, exploiter, humilier et violenter sa victime. C’est une prise de contrôle insidieuse et progressive qui vise à priver de leur liberté et de leurs droits les femmes et les enfants qui en sont victimes.
Afin d’aider les femmes à mieux le repérer et à le dévoiler auprès des professionnel.le.s qu’elles consultent, le livret contient des exemples de contrôle coercitif, une série de questions pour évaluer leur relation, un espace de note pour décrire des épisodes vécus et des indications sur les types d’actes contrôlant à conserver et la façon de les recueillir.
Le contrôle coercitif n’est pas un acte criminel en tant que tel au Canada, mais certaines de ses manifestations le sont, comme le harcèlement ou les menaces. En colligeant tous ces épisodes, cela sera facilitant pour la femme si elle souhaite porter plainte ou en parler avec son avocat.e. Cela permettra de relier les évènements les uns aux autres pour mettre en évidence le continuum de violences vécu et non plus seulement les épisodes de violence physique.
Si ce livret s’adresse principalement aux femmes victimes de violence conjugale, il sera aussi très utile aux professionnel.le.s qui reçoivent des femmes qui ne se reconnaissent pas comme victimes de violence conjugale. En étant davantage au fait des différentes manifestations du contrôle coercitif, ces professionnel.le.s pourront, à leur tour, sensibiliser les femmes qui les consultent à l’éventail de manifestations de violence conjugale, notamment celles qui n’impliquent pas de violence physique, et les orienter vers des ressources spécialisées.
« L’effet cumulatif du contrôle coercitif est souvent plus dévastateur que la violence physique pour les femmes et les enfants qui en subissent », souligne Annick Brazeau. « Il est essentiel que nous apprenions toutes et tous à mieux le repérer et à adapter nos pratiques afin de mieux intervenir auprès des victimes et véritablement mettre fin à la violence conjugale ».
Ce livret vient compléter les autres outils développés par le Regroupement sur le contrôle coercitif.
Ce projet est financé par le Secrétariat à la condition féminine.
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