L’étalement urbain est, à mon avis, le principal problème environnemental de la région de Québec. Avec ses autoroutes dans toutes les directions, la dispersion urbaine est largement favorisée. Or les conséquences de cet état de faits sont nombreuses dont l’entraînement de difficultés majeures pour planifier le transport collectif.
Récemment, j’ai fait l’expérience d’un transport avec l’autobus 82 partant du centre-ville direction Lac St-Charles. Après avoir desservi les centres d’achats Fleur de Lys et de La Capitale, l’autobus a circulé dans Lebourgneuf, St-Émile pour aboutir à Lac St-Charles une heure trente plus tard. Pendant tout ce trajet, le nombre de passagers n’a pas dépassé 5 personnes. Cet exemple démontre assez fidèlement l’inefficacité du transport collectif en banlieue à Québec.
Il serait assez difficile d’améliorer cette situation qui est inhérente à la dispersion de la population sur le territoire. On pourrait, réduire la taille des autobus, utiliser des taxis-bus, ou Uber, mais ce sera toujours difficile de donner un bon service à coût raisonnable.
Tout en explorant ces solutions, je crois qu’on doit agir à la base du problème soit prévenir l’étalement urbain en densifiant les secteurs centraux de Québec. La ville de Québec a déjà entrepris une démarche à ce niveau, elle est à accentuer. Une récente étude démontrait qu’il se construit plus de maisons en banlieue éloignée comme Val Bélair, Stoneham, Ste-Brigitte-de-Laval et la Rive-Sud qu’en centre-ville.
La ville de Québec devrait rendre les conditions favorables pour que les gens choisissent de vivre en centre-ville. Pour ça il faut rendre avantageux financièrement le choix de vivre en ville. Il faut aussi rendre la ville plus attrayante sur le plan environnemental avec des parcs de quartier, des espaces de jeux et de baignade publiques. Il faut favoriser les services de proximité comme les bibliothèques, l’autopartage et l’aménagement des quartiers de façon telles que les différents commerces soient à proximité des résidences.
Résister à l’étalement urbain présente plusieurs autres avantages comme réduire la congestion sur les routes, les temps consacrés aux transports, le coût de construction et d’entretien des infrastructures, la pollution des sources d’approvisionnement en eau potable (rivière St-Charles et Montmorency).
Si l’on veut améliorer le transport collectif, ça passe donc évidemment par une planification du développement favorisant la densification des régions centrales de Québec. Non seulement, on transportera plus de monde et ça coûtera moins cher mais ça se soldera par un gain en temps pour tout le monde.
Pascal Grenier
Québec
Un message, un commentaire ?