Conservation ?
À la lecture du document de consultation, Greenpeace constate qu’en réalité seulement 12% du territoire du Plan Nord sera réellement protégé, et que les 38% restants ne permettront aucunement la protection de la biodiversité et de l’environnement. Voici pourquoi :
1. Les « zones de conservation » n’ont aucune permanence, i.e qu’elles pourrons être déplacées par simple décision du ministre ;
2. Aucune restriction sur l’exploration minière ;
3. Permettront l’exploitation forestière dès 2013 lors de l’application de la nouvelle loi des forêts ;
4. Aucune priorité face aux autres utilisations industrielles.
Bref, on protégera un territoire qui ne dérange aucune industrie…jusqu’à ce qu’une industrie y décèle un intérêt quelconque et voilà que le territoire « protégé » ne le sera plus. Ainsi, seules les réelles aires protégées, à hauteur de 12% du territoire du Plan Nord (un engagement qui date de 1992), serviront de refuge pour la biodiversité. Tel que présenté actuellement, 88% du territoire du Plan Nord sera disponible à l’exploitation industrielle.
Ce qu’il faut faire...
Greenpeace demande au gouvernement de protéger un minimum de 50% du territoire du Plan Nord :
1. Sous forme de réelles aires protégées reconnues internationalement par l’UICN ;
2. Avec statut légal permanent ;
3. Sans AUCUNE activité industrielle, qu’elle soit de prospection minière ou d’aménagement forestier ;
4. AVANT tout nouveau projet de développement dans le cadre du Plan Nord ;
5. Selon les connaissances scientifiques et les recommandations des communautés autochtones ;
6. En priorisant les zones les plus menacées comme les dernières forêts intactes en zone boréale commerciale.
Cette stratégie de conservation avant l’avancée du développement est nécessaire afin de permettre un réel développement durable du Nord québécois. Elle devrait de plus être accompagnée d’une refonte en profondeur du régime minier, entre autres en ce qui a trait au système de redevances, afin de faire bénéficier à l’ensemble de Québécois l’exploitation des ressources non renouvelables du sous-sol de la province.
Greenpeace entend déposer un mémoire et invite les Québécois à participer en grand nombre aux consultations du MDDEP, le seul processus de consultation de ce plan de développement industriel sans précédent.
L’auteur est de Greenpeace Canada