« Après les dures compressions imposées dans le secteur public qui ont affecté nos membres et l’économie régionale, la Côte-Nord est fortement touchée par les contrecoups de l’élection du nouveau président américain. Sa remise en question du traité de libre-échange a eu des effets sur le prix du fer à la hausse et fragilise les industries du bois d’œuvre et de l’aluminium », explique Louise Chabot.
Une incertitude économique aux graves conséquences
Cette dernière déplore que cette situation a de sérieuses conséquences dans le secteur public. « L’incertitude économique pousse de nombreuses familles à quitter la région, ce qui se traduit par une diminution notable du nombre d’élèves et d’étudiants, non seulement dans les établissements scolaires, mais également dans les institutions d’enseignement supérieur. Le même phénomène se produit également chez nos responsables de garde en milieu familial », élabore la présidente de la CSQ.
Programmes en péril
Dans le même ordre d’idées, la porte-parole régionale de la CSQ, Janine Hould, ajoute que le contexte économique régional met en péril plusieurs programmes de formation professionnelle, faute d’inscriptions suffisantes.
« Le gouvernement adopte des mesures qui permettent d’éviter le pire à court terme, mais il doit faire beaucoup plus pour consolider les secteurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Je pense notamment à l’ajout de personnel professionnel et de soutien, qui est urgent pour pouvoir répondre adéquatement aux multiples besoins des élèves et des étudiants de la Côte-Nord », plaide Janine Hould.
Une diminution de l’accessibilité
Du côté de la santé, ce n’est guère plus encourageant. La porte-parole régionale partage le point de vue des élus de la MRC qui constatent que les fusions d’établissements ont réduit l’accessibilité de la population de la Côte-Nord à des services et soins de santé : « C’est particulièrement le cas pour les petites municipalités qui sont laissées à elles-mêmes, sans gestionnaire sur le terrain. On rencontre également plusieurs difficultés dans la mise en place des nouvelles structures », ajoute Janine Hould.
La présidente de la CSQ renchérit en mentionnant qu’il ne faut pas se surprendre que l’on constate une grande détresse chez les travailleuses et travailleurs de la santé : « Le gouvernement ne fait rien pour contrer la pénurie de personnel, au contraire on maintient le personnel dans une situation de précarité difficile. Le taux d’absentéisme est en constante augmentation. L’employeur, plutôt que d’essayer de comprendre la source des problèmes, préfère contester les demandes de congés de maladie », dénonce Louise Chabot.
Un sérieux coup de barre nécessaire
En terminant, les deux porte-parole syndicales prévoient que le gouvernement Couillard procédera à certaines annonces à l’approche des prochaines élections générales, mais les membres de la CSQ demeureront vigilants : « Toute annonce d’investissements est la bienvenue, mais le gouvernement doit comprendre que, pour remettre l’économie de la Côte-Nord solidement sur les rails, il faudra un effort beaucoup plus important. Pensons notamment à la nécessité de rétablir une offre de services publics à la hauteur des besoins réels de la population de la région. Cela doit être la priorité pour le gouvernement dans la prochaine année », concluent Louise Chabot et Janine Hould.
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