Le gouvernement doit comprendre l’urgence d’agir pour nos tout-petits et revenir à l’essence même de la Politique familiale crée il y a 20 ans, soit offrir un service de qualité et favoriser la conciliation travail-famille.
Revenir à l’égalité, essence même de la Loi
« La Politique ne peut être plus claire, elle place l’égalité des chances comme valeur fondamentale sur laquelle doivent s’appuyer ces services. Il est urgent que le gouvernement change de cap et c’est en ayant en tête ces objectifs toujours aussi pertinents, 20 ans plus tard, qu’il doit poser des gestes clairs pour assurer la qualité, l’universalité et l’accessibilité du réseau public. En premier lieu, il doit instaurer des services de garde à contribution unique, réduite et universelle », déclare d’entrée de jeu Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Agir contre la privatisation
La CSQ et la FIPEQ-CSQ dénoncent les gestes répétés du gouvernement vers la privatisation du réseau : la hausse et la modulation des tarifs, l’instauration d’un remboursement anticipé et les bonifications au crédit d’impôt pour frais de garde d’enfants sonnent le glas de l’universalité des services de garde au Québec.
Pour contrer l’exode des parents vers le privé, elles recommandent donc de retirer, pour les services de garde éducatifs à l’enfance, le droit au crédit d’impôt pour frais de garde et de veiller à ce que les enfants occupant des places en garderie privée non subventionnée soient intégrés au réseau régi et subventionné. « De plus, les sommes économisées par la mesure précédente devraient être utilisées pour créer le nombre de places suffisantes en service de garde à contribution réduite, afin d’accueillir tous les enfants occupant actuellement des places en garderie privée non subventionnée », soutient la présidente de la CSQ.
« La modulation des tarifs fait des ravages. De l’Abitibi à la Gaspésie, en passant par les Laurentides, Montréal et Québec, plusieurs responsables de services de garde en milieu familial (RSG) ont des places inoccupées, ont fermé leur service par manque d’enfants ou se sont tournées vers le privé. Par exemple, on parle de 81 fermetures en Abitibi, de 25 en Estrie, de 22 dans le Bas-Saint-Laurent et de 217 dans la région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches et de 45 dans les régions de Laval et de Lanaudière », explique Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.
La qualité doit primer
Pour les présidentes, chaque enfant devrait pouvoir accéder à des services de qualité qui favorisent leur développement social, affectif et cognitif, ce qui les aide à partir du bon pied dans la vie. « Tous s’entendent pour dire que la fréquentation d’un service de garde éducatif est bénéfique à la condition que ce service soit de qualité. Comment le gouvernement peut-il justifier le fait qu’il favorise les garderies privées non subventionnées qui connaissent des lacunes de plus en plus documentées à ce chapitre ? », déplore Louise Chabot.
« Les chiffres du ministère de la Famille confirment que les plaintes formulées par les parents sont beaucoup plus nombreuses dans les garderies privées que dans les autres types de services de garde. Il ne faut pas oublier que dans les services privés en milieu familial, il n’y a pas d’obligation de formation, aucun programme éducatif, pas de vérification d’antécédents judiciaires, aucun contrôle ni vérification de la qualité et de la sécurité des lieux de garde etc. », ajoute Valérie Grenon.
La petite enfance, un choix stratégique pour le Québec
Enfin, la CSQ et la FIPEQ-CSQ recommandent que le ministère de la Famille mette sur pied un comité de travail qui se pencherait sur l’organisation des services de garde éducatifs à l’enfance subventionnés adaptés aux parents qui ont un horaire atypique. De plus, s’il comprend vraiment l’urgence d’agir, le gouvernement doit réinvestir de façon importante dans les services de garde régis et subventionnés. C’est primordial.
« Nous sommes confiants que cette consultation mènera à un consensus essentiel pour l’avenir de nos enfants. Il n’est plus question que nos enfants écopent de politiques budgétaires à courte vue. Nous réclamons depuis toujours que l’éducation soit une priorité nationale et l’éducation, ça commence tout petit. Pour nous, il est clair qu’investir dans la petite enfance est un choix stratégique pour le Québec », conclut Louise Chabot.
Pour consulter le mémoire de la CSQ et de la FIPEQ-CSQ