Ce texte fait référence au texte "Vous voulez de la qualité : exigez-la !"
« Pourtant, si on étudiait l’histoire des médias, surtout au Québec, on s’apercevrait que c’est sous un propriétaire unique et indépendant, les Berthiaume, que les journalistes de La Presse ont été le plus contrôlés »
La question du contrôle des médias est mal posé. Le contrôle des journalistes par le propriétaire d’un journal spécifique est une question bien différente de celle de la concentration des médias. La concentration des médias pose la question de la concentration entre les mains d’une poignée d’individus (propriétaires, agences de presse et journalistes) du pouvoir de sélectionner l’information véhiculée dans la société. Cela va au-delà du pouvoir d’un propriétaire d’entreprise, cela concerne l’emprise politique d’une poignée d’individus sur l’ensemble de la société.
« Le danger, c’est que les médias n’ont plus d’idéologie, sauf celle de faire de l’argent »
Il est complètement faux de dire que les médias n’ont plus d’idéologie. Ce n’est pas ce qu’on voit par exemple avec la propagande que font la plupart des éditorialistes et chroniqueurs en faveur de l’éloignement encore plus marqué du PQ d’un programme social-démocrate. Ce n’est pas non plus ce qu’on déduit quand on les voit décréter arbitrairement que l’ADQ représente la classe moyenne.
« Le danger c’est que les journaux (et par journaux, j’inclus la radio et la télé) soient devenus des magasins généraux où l’on tente d’offrir de tout au lecteur »
L’information-spectacle est bien un problème de fond. Mais présenter l’information-spectacle comme étant l’offre d’une variété de sujets touchant le quotidien et intéressant les lecteurs est une grossière déformation du problème. L’information-spectacle c’est plutôt fondamentalement la recherche du sensationnalisme, de la nouvelle qui se démarque à tout prix du quotidien. L’information-spectacle ce n’est pas de traiter du quotidien ordinaire, mais bien d’essayer de s’en éloigner à tout prix.
« (…) il y a maintenant à La Presse, un cahier quotidien, je dis bien quotidien, d’arts et spectacles ».
Mon doux ! Je suis scandalisé ! Ça ne fait pas sérieux ça les arts et spectacles ! Non mais… sérieusement, j’espère pour lui que les artistes ne le liront pas !
« Une fois qu’on a publié tout cela, reste bien peu de place pour la « vraie » nouvelle. On a quatre journalistes à Québec, deux à Ottawa, mais douze aux spectacles. Un seul à l’éducation »
Là il marque un point.
« Là-dessus, le ras le bol envers les politiciens est tout ce qu’il y a de plus dangereux. On n’a qu’à regarder ce qui est arrivé en France au
premier tour des dernières présidentielles, alors que l’absentéisme et le manque d’intérêt a permis l’éclosion du phénomène Le Pen »
C’est vrai, mais en même temps il faut savoir répondre aux préoccupations immédiates et sincères des gens si on ne veut pas qu’ils se laissent courtiser par les premiers démagogues venus.
Il faut savoir susciter l’intérêt et l’enthousiasme des gens. C’est une nécessité de base pour quiconque veut percer dans le domaine des médias (tout autant que dans celui connexe de la politique). C’est aussi vrai pour celui qui veut changer le monde que pour celui qui veut vendre de la copie pour faire le plus de profits possibles.
« On a les journaux qu’on mérite ! (…)Et tant et aussi longtemps que le public se contentera de la merde, pire, achètera de la merde, il se fera servir de la merde. Bien sûr, on peut au moins essayer de former des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs plus avertis »
Quelle mépris et quel élitisme ! Drôle de mentalité de démocrate et surtout quelle impuissance fait montre celui qui se plaint des agissements de la majorité des gens ! On peut bien vouloir éduquer les gens, mais je pense que ce serait bien d’abord de les écouter et d’essayer de les comprendre.
« Vous voulez de la qualité : exigez-la ! »
Au moins la note finale est positive et pousse à agir au lieu de dénigrer la majorité des gens.