Rappelons qu’en décembre dernier, la Fondation Rivières avait fait parvenir une lettre au Ministère des ressources naturelles (MRN) et une autre au Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP). Les lettres visaient à porter à leur attention des irrégularités de la part de ce dernier concernant l’autorisation de construction émise au promoteur dans le dossier de Sainte-Brigitte-des-Saults.
La Fondation Rivières souligne d’abord que contrairement à ce que prévoit la Loi de l’environnement, aucune étude d’impacts ni possibilité d’aller en audiences publiques pour les citoyens n’ont été mises en place dans le cadre de ce projet de centrale hydroélectrique. De plus, alors que la création et l’exploitation d’une passe migratoire à poissons était obligée lors de l’émission du premier certificat d’autorisation environnementale, le ministère se doit d’expliquer en quoi une demande de sa part est maintenant nécessaire pour l’installer.
La Fondation Rivières se questionne sur la méthode utilisée dans le cas de Ste-Brigitte-des-Saults pour calculer le débit écologique de la rivière. Le certificat d’autorisation environnementale pour les installations actuelles a été délivré avant la mise en place de la Politique des débits réservés écologiques adoptée afin de protéger le poisson et ses habitats. Cette dernière recommande une méthode qui consiste à prévoir un débit minimal de 40% du débit d’étiage de la rivière. il est donc tout à fait pertinent de se demander comment a été établi un débit réservé d’un mètre-cube/seconde sur la rivière Nicolet Sud-Ouest, ce qui correspond à un mince filet d’eau.
La Fondation Rivières réitère donc, dans le contexte actuel de surplus, que cette centrale n’a pas lieu d’être. D’autant plus que selon ses calculs, basés sur la première entente avec Algonquin Power, la perte actualisée d’Hydro-Québec occasionnée par l’achat d’électricité produite par la seule centrale de Sainte-Brigitte-des-Saults correspondrait à 21 millions $ sur 20 ans.