1. Selon vous, être LGBTQ+ en politique, c’est un avantage, un inconvénient ou c’est hors sujet ?
C’est un peu particulier, parce comme je suis seule depuis plusieurs années et que j’ai des enfants et petits-enfants, les gens me voient comme hétérosexuelle. Je rectifie lorsque c’est pertinent dans la conversation. Vivre une différence, c’est une richesse, une exploration d’une autre monde. C’est aussi une source de contraintes et de discriminations pénibles. Cette expérience nous rend plus sensible à toutes les autres différences. Elle nous enseigne l’importance de bâtir un monde où tout le monde aurait sa juste place.
2. Croyez-vous, que l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, cela fait partie uniquement de la vie privée ou bien qu’à l’ère de la transparence, il faut aussi l’être à ce niveau ?
Je pense que c’est important d’être transparente lorsque c’est pertinent, mais je ne pense pas qu’on doive prendre les devants pour annoncer toutes nos caractéristiques. Quant à moi, je mets de l’avant ce pourquoi je m’engage : je trouve bien plus important de dire que je suis militante féministe, antiraciste, pour les droits humains et contre la pauvreté, que de dire que je suis lesbienne, ex-catholique, mère de x enfants ou grand-mère.
3. Qu’est-ce qui a motivé votre engagement politique et à vous (re)présenter aux prochaines élections ?
Je suis engagée depuis des dizaines d’années comme travailleuse et militante dans les mouvements communautaires. Quand l’organisation régionale de QS est venue me demander de me porter candidate à l’investiture, cela m’est apparu comme un prolongement de mon engagement. Ça se passe sur une scène différente, avec des outils différents, mais c’est toujours le même objectif : faire du Québec (et du monde) une société plus juste, plus égalitaire, qui prend soin des gens et de la terre.
La dimension politique est toujours présente dans nos luttes, car elles nécessitent de changer la façon de gouverner. Comme candidate, mon engagement devient « partisan », mais j’ai accepté parce que QS était déjà ma maison politique, si je peux dire. C’est le parti qui correspond à mes valeurs et qui travaille dans le sens des luttes qui me tiennent à coeur. J’y retrouve d’ailleurs un très grand nombre de militant·es avec qui je travaille habituellement.
4. Pourquoi devrait-on voter pour vous ?
Voter pour moi, c’est voter pour un Québec juste et solidaire. Celles et ceux qui voteront QS dans Charlesbourg et ailleurs enverront au Québec tout entier un message sur le projet de société que nous voulons mettre en œuvre ; leur vote renforcera la voix des député·¬es QS qui seront à l’Assemblée nationale.
5. Quel devraient être, selon vous, les enjeux les plus importants de la prochaine campagne électorale ?
J’en nommerai trois. La justice sociale, d’abord. On ne peut pas continuer à faire comme si la pauvreté était secondaire, comme si les discriminations n’existaient pas. Il faut agir pour que tout le monde reçoive une bonne éducation, ait accès aux ressources de santé, qu’il y ait des garderies pour tous les enfants, que toutes les personnes âgées aient une bonne vieillesse. Il faut trouver l’argent pour que l’État dispense ces services. Il faut que tout le monde ait de l’espoir, des projets et les moyens de les réaliser.
Ensuite, l’environnement. Cet été, la planète brûle ! L’eau, l’air et la nature se dégradent. Inventons des manières de vivre autrement. Faisons une transition énergétique, des changements économiques courageux, pour en finir avec les changements climatiques.
Finalement, le travail. Les gens s’épuisent dans des environnements de travail malsains et stressants. Humanisons le travail. Payons-le adéquatement. Faisons-en un lieu d’intégration pour les personnes migrantes qui en ont besoin et dont nous avons besoin, un lieu de fierté et de réalisation personnelle et collective.
6. Une phrase qui vous définit bien ?
Quelqu’un a dit de moi hier : « Elle est petite, mais elle est intense ». C’est pas mal ça !
7. Et maintenant en bref…
Votre lieu de naissance ? Québec
Votre âge ? 72 ans
Votre état civil ? Divorcée
Vos emplois principaux ou études des 5 dernières années : Militante féministe et antiraciste dans une fédération nationale, dans des regroupements régionaux et dans un centre de femmes à Québec.
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