Alors que l’administration Plante a martelé dans les médias collaborer avec les organismes communautaires afin que l’opération se fasse dans le respect, le RAPSIM et ses membres se dissocient complètement du démantèlement et des conditions dans lequel il s’est effectué. À aucun moment les organismes communautaires n’ont contribué à cette action déshumanisante.
Depuis avril, le RAPSIM, la TOMS et le RÉSEAU de la communauté autochtone à Montréal, ont interpellé la Ville à différentes reprises pour qu’elle mette en place des solutions adaptées aux besoins urgents. Des recommandations claires ont été émises par le Collectif On Ne Laisse Personne Derrière, soutenu par ces trois regroupements, parmi lesquelles :
– Formation de prévention incendie par les pompiers aux campeurs ;
– Accès à l’électricité pour des installations chauffantes sécuritaires ;
– Accès à la chaleur (halte-chaleur extérieures, parasols incandescents, etc) ;
– Accès à des installations sanitaires et à l’eau potable ;
– Soutenir les campeurs afin de permettre une meilleure isolation des tentes et de prévenir les risques de feu
– Accès à des casiers extérieurs pour éviter d’entreposer trop de matériel inflammable dans les tentes.
– Mettre à disposition des terrains vacants de la Ville pour favoriser des installations sécuritaires
– Tolérance universelle de la Ville face aux campements
Le fait que des regroupements autochtones et allochtones se réunissent devrait alerter sur l’urgence de la situation. Ces recommandations claires et concrètes, adressées à la Ville de Montréal, visent à assurer la sécurité des personnes présentes en campement. Elles sont restées sans réponse.
Encore faudrait-il que la Ville manifeste une véritable volonté politique d’œuvrer pour favoriser la sécurité des personnes. « Face à des ressources qui débordent ou sont mal adaptées, les personnes évincées ne font que se relocaliser : loin de leur réseau d’entraide, loin de travailleurs de rue qui les connaissent. À l’abri des regards, les risques de feu, de froid, de faim et de surdose explosent », affirme Laury Bacro, organisatrice communautaire au RAPSIM.
« Des dizaines de campements subsistent sur l’île de Montréal, l’urgence est toujours présente, les démantèlements se poursuivent sous divers prétextes, et rien ne se concrétise pour venir en aide aux personnes. Avec le démantèlement sur Notre-Dame, on a juste caché la face visible de l’Iceberg », continue Laury Bacro.
La parole des personnes présentes en campement et les raisons pour lesquelles elles ne se tournent pas vers les structures d’hébergement d’urgence ont été relayées médiatiquement ces dernières semaines. Il est temps de faire un pas de plus et de « reconnaître le pouvoir d’agir des personnes et le renforcer », telle qu’établie dans la Politique nationale de lutte à l’itinérance.
Si on veut trouver des solutions adaptées, il est plus que temps d’intégrer les premier.e.s concerné.e.s dans les décisions qui sont prises pour développer des alternatives adaptées. Et en ce sens, de respecter le droit des personnes à la dignité, à la sécurité et à la vie privée, de remettre l’humain au centre de l’équation.
Au moment d’écrire ces lignes, les trois regroupements sont toujours en attente d’une communication de la Ville de Montréal afin de permettre la mise en place urgente de solutions concrètes et adaptées.
Le RAPSIM publie son communiqué en soutien avec la TOMS et le Collectif On Ne Laisse Personne Derrière.
Si vous voulez contribuer au Gofundme du collectif Onnelaissepersonnederrière et permettre l’achat de sacs de couchages chauds et de tentes : https://www.gofundme.com/f/on-ne-laisse-personne-derriere
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