Alors que l’administration municipale se donne 6 mois pour réfléchir aux solutions face aux enjeux et aux besoins des personnes qui n’accèdent pas à l’hébergement et au logement, le RAPSIM demande dès maintenant à la ville un moratoire sur les campements et abris de fortune et un soutien aux personnes au niveau sanitaire, tant et aussi longtemps que des alternatives adaptées ne seront pas déployées.
Pour cela, « le Gouvernement du Québec doit accroître de manière substantielle les mesures garantissant l’accès à un logement qui répond à la capacité de payer de toutes et tous », souligne Annie Savage, directrice du RAPSIM et qui demande également « la mise en place d’un programme de financement récurrent et suffisant, favorisant le déploiement de lieux d’accueil 24/7 dignes et adaptés (haltes et hébergements) et ce dans des locaux permanents et adéquats ».
Sur les réseaux sociaux, le regroupement communautaire invite le grand public à montrer son soutien en utilisant les #dansmacour et #cameconcerne et en signant la déclaration d’appui en solidarité avec les personnes qui habitent la rue.
Rappelons qu’à Montréal, c’est au minimum 460 campements à travers l’île qui ont été démantelés en 2023 dont 9 sur 10 dans l’arrondissement Ville-Marie. Contrairement à d’autres villes, le RAPSIM déplore que Montréal choisisse encore d’utiliser ses ressources pour démanteler et déplacer les personnes plutôt que dans des solutions adaptées aux besoins urgents. Alors que la dignité humaine et les enjeux de sécurité sont évoqués pour justifier les démantèlements, le RAPSIM rappelle que l’expulsion des personnes de lieux où elles établissent leur chez-soi faute d’alternatives accentue leur précarité et constitue de réels risques pour leur vie et leur sécurité.
Le plaidoyer du RAPSIM n’est pas sans rappeler les constats de la démarche du Bureau de la Défenseure fédérale du logement dans son examen des campements, résultat de consultations pancanadiennes. Les conclusions du rapport font la preuve extensive de ce que le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) répète depuis plusieurs années déjà : les démantèlements de campements sont une violation des droits des personnes en situation d’itinérance.
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