Édition du 12 novembre 2024

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Afrique

Burkina Faso : Pourquoi l’Unité d’action syndicale a boycotté la médiation de la CEDEAO

Communiqué de l’Union d’Action Syndicale (UAS) burkinabé sur la situation actuelle et les raisons de sa non-participation à la médiation de la CEDEAO.

Camarades militantes et militants, sympathisantes et sympathisants, travailleuses et travailleurs des secteurs public, parapublic, privé et du secteur informel ! L’Unité d’Action Syndicale (UAS) qui a lancé le mot d’ordre de grève générale et illimitée sur toute l’étendue du territoire contre le coup d’Etat réactionnaire de type fasciste orchestré par le Régiment de Sécurité Présidentiel et ses bras civils au sein de l’ex-parti au pouvoir (le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP)) et son front républicain tient à :

  vous féliciter pour l’esprit de sacrifice déjà consenti dans une situation assez difficile sur tous les plans ;

  vous exhorter à poursuivre le combat qui est celui de la conquête d’une véritable démocratie dans notre pays ;

  vous inviter à plus de solidarité sur tous les plans car cette lutte s’inscrit dans le sens du devoir à assumer ;

  féliciter tous les peuples frères du monde, et toutes les organisations de travailleurs pour le soutien inestimable déjà consenti à notre égard ;

  exhorter tous ceux et toutes celles qui sont en mesure de consentir un don de sang à aller le faire dans les structures sanitaires, afin de faire face à la forte demande due aux nombreux blessés issus des balles assassines du RSP ;

  appeler au renforcement de la mobilisation afin d’opposer une résistance active à toute velléité de guerre civile dans notre pays ;

  lancer un appel à l’endroit de nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) à se souvenir en tout instant que leur matériel de travail, acquis par les ressources du peuple, est pour la protection et seulement la protection de celui-ci.

Camarades, les Secrétaires Généraux de l’UAS vous informent et vous assurent qu’elle ne prend pas part à la « négociation » entamée par la CEDAO pour les raisons suivantes :

  elle a toujours demandé la dissolution du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) qui est une armée dans une armée ;

  la CEDEAO a eu un langage qui a manqué de fermeté dans le sens du respect des principes démocratiques à l’endroit de ceux qui ont créé les conditions d’assassinat d’une trentaine de martyrs au cours de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 ; Elle a même été parmi les institutions qui ont versé de l’huile sur le feu en parlant d’élections inclusives et à résumer le rôle des organes de transition uniquement à l’organisation d’élections, occultant les vraies raisons de cette insurrection populaire.

  la CEDEAO devrait s’approprier le contenu du Communiqué de la 544e réunion du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) sur la situation au Burkina Faso en son titre 12 et (ii) comme suit : « qualification des officiers supérieurs du RSP impliqués dans l’enlèvement et la séquestration du Président de la Transition, du Premier Ministre et de certains membres du Gouvernement comme éléments terroristes, dans le cadre de la Convention de l’OUA de 1999 sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et de son Protocole de 2004. À cet effet, le Conseil prie la Commission de compiler immédiatement une liste, qui doit inclure des membres de la junte, et de la faire circuler à tous les États membres, ainsi qu’aux partenaires internationaux, dès l’expiration du délai fixé plus haut ; ». Dans quel pays du monde, y compris la France, on négocie avec des terroristes ?

Au vu de ce qui précède, l’UAS, fidèle à ses positions devant l’histoire, rappelle qu’elle :

  dénonce fermement le coup d’Etat réactionnaire de type fasciste perpétré par le RSP et le clan mafieux de Blaise COMPAORE et son CDP, dirigé contre la classe ouvrière et le peuple, contre les acquis de l’insurrection populaire, contre les libertés démocratiques ;

  dénonce énergiquement les hommes et femmes qui tentent de faire croire aux populations que le coup d’Etat perpétré le 16 septembre 2015 par le RSP est la réponse à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qu’ils ont qualifiée de coup d’Etat contre le régime de Blaise COMPAORE ;

  dénonce et lutte contre les ingérences des puissances impérialistes (France, USA, UE) dans notre pays ;

  exige le départ des troupes étrangères de notre pays ;

  exige la prise en charge gratuite des blessés ;

  exige la libération de toutes les personnes arrêtées ;

  exige la dissolution du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) ;

  exige l’arrestation, le jugement et la sanction de tous ceux impliqués dans des crimes économiques et de sang et les frapper d’indignité politique ;

L’UAS, engagée depuis le 16 septembre 2015 à travers une grève générale illimitée contre ce coup d’Etat réactionnaire du RSP et ses alliés se battra aux côtés du peuple burkinabè pour la défense et le renforcement des acquis de l’insurrection populaire, et invite les populations à renforcer la solidarité multiforme dans cette période difficile.

Bassolma Bazie

Président de Mois des Centrales Syndicales
Secrétaire Général de la CGT-B - Burkina Faso.

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