« Je refuse de participer à ce simulacre de démocratie ! L’adoption sous bâillon de ce projet de loi que nous savons très contesté, nous confirme que nous faisons face à un gouvernement autoritaire qui n’est pas à l’écoute ni de l’opposition ni de la population. Nous avons répété ad nauseam que le ministre Arcand devait scinder son projet de loi pour le rendre acceptable, je ne pense pas que j’ai besoin de le répéter en chambre davantage. La décision du gouvernement d’imposer le bâillon est injustifiable et je n’en serai pas complice ! » s’insurge la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Convaincue que le gouvernement libéral sait exactement ce qu’il a à faire pour rendre acceptable le projet de loi concernant la mise en œuvre de la Politique énergétique 2030 et particulièrement son chapitre sur les hydrocarbures, Manon Massé juge que son rôle est à l’extérieur de l’Assemblée nationale aux côtés des citoyens et des citoyennes qui sont au final les grands injuriés de cette procédure.
« Comment pourrait-on croire le ministre Arcand sur parole quand il nous assure que l’acceptabilité sociale sera essentielle pour aller de l’avant avec la fracturation hydraulique alors qu’il choisit le moyen le moins acceptable socialement pour faire adopter son projet de loi ? Ces mots n’ont aucune signification pour le gouvernement », déplore la critique solidaire en matière d’Énergie et de Ressources naturelles.
Suite à l’annonce du bâillon, l’indignation s’est répandue comme une traînée de poudre auprès de la population qui juge que cette décision ne fait qu’ajouter l’insulte à l’injure. Une vigile est d’ailleurs organisée au même moment devant l’Assemblée nationale par le Réseau Vigilance Hydrocarbure pour dénoncer l’adoption sous bâillon du projet de loi 106.
« Le gouvernement a manqué de courage et a décidé de courber l’échine devant l’industrie pétrolière et gazière en faisant passer leurs intérêts avant ceux des Québécoises, des Québécois et des générations futures. Pendant que le mauvais spectacle se poursuit à l’intérieur, moi je serai à l’extérieur auprès des femmes et des hommes qui n’ont pas peur de se tenir debout, de tenir tête et de dénoncer l’inacceptable », conclut Manon Massé.