19 septembre 2023 | tiré du site du président ukrainien

Cette salle a connu de nombreuses guerres, mais pas en tant que défenseur actif contre les agressions.

Dans de nombreux cas, la peur de la guerre, la guerre finale, était la plus forte ici – la guerre après laquelle personne ne se réunirait à nouveau dans la salle de l’Assemblée générale.

La Troisième Guerre mondiale a été considérée comme une guerre nucléaire. Un conflit entre les États sur la route des armes nucléaires. D’autres guerres semblaient moins effrayantes que la menace des soi-disant « grandes puissances » tirant leurs stocks nucléaires.

Ainsi, le 20ème siècle a enseigné au monde à s’abstenir d’utiliser des armes de destruction massive – à ne pas déployer, à ne pas proliférer, à ne pas menacer, à ne pas tester, mais à promouvoir un désarmement nucléaire complet.

Franchement, c’est une bonne stratégie. Mais ce ne devrait pas être la seule stratégie pour protéger le monde de cette guerre finale.

L’Ukraine a renoncé à son troisième plus grand arsenal nucléaire. Le monde a alors décidé que la Russie devait devenir un gardien d’un tel pouvoir. Pourtant, l’histoire montre que c’est la Russie qui méritait le plus le désarmement nucléaire, dans les années 1990. Et la Russie le mérite maintenant – les terroristes n’ont pas le droit de détenir des armes nucléaires. Pas du tout !

Mais vraiment pas : les armes nucléaires sont les plus effrayantes maintenant.

Alors que les armes nucléaires restent en place, la destruction massive prend de l’ampleur. L’agresseur utilise comme arme beaucoup d’autres choses et ces choses sont utilisées non seulement contre notre pays, mais aussi contre le vôtre.

Amis dirigeants !

Il existe de nombreuses conventions qui restreignent les armes, mais il n’y a pas de restrictions réelles à la militarisation.

Tout d’abord, laissez-moi vous donner un exemple – la nourriture.

Depuis le début de la guerre à grande échelle, les ports ukrainiens de la mer Noire et de la mer d’Azov ont été bloqués par la Russie. Jusqu’à présent, nos ports sur le Danube restent la cible de missiles et de drones. Et c’est clairement la tentative de la Russie d’armer la pénurie alimentaire sur le marché mondial en échange de la reconnaissance d’une partie, sinon de la totalité, des territoires capturés.

La Russie lance les prix des denrées alimentaires comme des armes. L’impact s’étend de la côte atlantique de l’Afrique à l’Asie du Sud-Est. C’est l’échelle de la menace.

Je tiens à remercier les dirigeants qui ont soutenu notre initiative sur les céréales de la mer Noire et notre programme « Céréales d’Ukraine ». Merci beaucoup ! Unis, nous avons fait en sorte que les armes se transforment à nouveau en nourriture. Plus de 45 pays ont vu à quel point il est important de rendre les produits alimentaires ukrainiens disponibles sur le marché... de l’Algérie et de l’Espagne à l’Indonésie et à la Chine.

Même aujourd’hui, alors que la Russie a sapé l’Initiative céréalière de la mer Noire, nous nous efforçons d’assurer la stabilité alimentaire. Et j’espère que beaucoup d’entre vous se joindront à nous dans ces efforts. Nous avons lancé un corridor temporaire d’exportation maritime à partir de nos ports. Et nous travaillons fort pour préserver les routes terrestres pour les exportations de céréales. Et il est alarmant de voir comment certains en Europe, certains de nos amis en Europe, jouent la solidarité dans un théâtre politique – faire un thriller à partir du grain. Ils peuvent sembler jouer leur propre rôle, mais en fait, ils aident à préparer le terrain pour un acteur moscovite.

Deuxièmement, la militarisation de l’énergie.

Plusieurs fois, le monde a vu la Russie utiliser l’énergie comme une arme. Le Kremlin a armé le pétrole et le gaz pour affaiblir les dirigeants d’autres pays lorsqu’ils sont venus sur la Place Rouge.

Maintenant, la menace est encore plus grande. La Russie arme l’énergie nucléaire. Non seulement elle répand ses technologies peu fiables de construction de centrales nucléaires, mais elle transforme également les centrales électriques d’autres pays en véritables bombes sales.

Regardez s’il vous plaît ce que la Russie a fait à notre centrale électrique de Zaporijia – elle l’a bombardée, occupée et maintenant fait chanter les autres avec des fuites radioactives.

Y a-t-il un sens à réduire les armes nucléaires alors que la Russie arme les centrales nucléaires ? Question effrayante.

L’architecture de sécurité globale n’offre aucune réponse ou protection contre une menace radiologique aussi dangereuse. Et il n’y a pas de responsabilité pour les maîtres chanteurs aux radiations jusqu’à présent.

Le troisième exemple est celui des enfants.

Malheureusement, divers groupes terroristes enlèvent des enfants pour faire pression sur leurs familles et leurs sociétés. Mais jamais auparavant les enlèvements de masse et les déportations n’auraient fait partie de la politique gouvernementale. Pas jusqu’à maintenant.

Nous connaissons les noms de dizaines de milliers d’enfants et avons des preuves sur des centaines de milliers d’autres enlevés par la Russie dans les territoires occupés de l’Ukraine et ensuite déportés. La Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Poutine pour ce crime.

Nous essayons de ramener les enfants à la maison, mais le temps passe. Que va-t-il leur arriver ?

Ces enfants en Russie apprennent à haïr l’Ukraine, et tous les liens avec leurs familles sont brisés... Il s’agit clairement d’un génocide.

Lorsque la haine est utilisée comme arme contre une nation, elle ne s’arrête jamais là. Chaque décennie, la Russie déclenche une nouvelle guerre. Certaines parties de la Moldavie et de la Géorgie restent occupées. La Russie a transformé la Syrie en ruines. Et sans la Russie, les armes chimiques n’y auraient jamais été utilisées en Syrie. La Russie a presque avalé la Biélorussie. Elle menace évidemment le Kazakhstan et les pays baltes... Et le but de la guerre actuelle contre l’Ukraine est de transformer notre terre, notre peuple, nos vies, nos ressources en une arme contre vous – contre l’ordre international fondé sur des règles. De nombreux sièges dans la salle de l’Assemblée générale pourraient devenir vides si la Russie réussit sa trahison et son agression.

Mesdames et messieurs !

L’agresseur disperse la mort et apporte des ruines même sans armes nucléaires, mais les résultats sont similaires.

Nous voyons des villes et des villages en Ukraine anéantis par l’artillerie russe. Nivelé au sol complètement ! Nous voyons la guerre des drones. Nous connaissons les effets possibles de la propagation de la guerre dans le cyberespace.

L’intelligence artificielle pourrait être entraînée à bien combattre – avant d’apprendre à aider l’humanité. Dieu merci, les gens n’ont pas encore appris à utiliser le climat comme une arme. Même si l’humanité échoue dans ses objectifs de politique climatique, cela signifie que les conditions météorologiques extrêmes auront toujours un impact sur la vie mondiale normale et qu’un État maléfique en armera également les conséquences. Et quand les gens dans les rues de New York et d’autres villes du monde sont sortis pour protester contre le climat – nous les avons tous vus... Et quand des gens au Maroc, en Libye et dans d’autres pays meurent à la suite de catastrophes naturelles... Et quand les îles et les pays disparaissent sous l’eau... Et quand les tornades et les déserts s’étendent à de nouveaux territoires... Et quand tout cela se produit, une catastrophe non naturelle à Moscou a décidé de lancer une grande guerre et de tuer des dizaines de milliers de personnes. Nous devons l’arrêter !

Nous devons agir ensemble – pour vaincre l’agresseur et concentrer toutes nos capacités et notre énergie pour relever ces défis.

Comme les armes nucléaires sont retenues, l’agresseur doit également être maîtrisé ainsi que tous ses outils et méthodes de guerre. Chaque guerre peut maintenant devenir définitive, mais il faut notre unité pour nous assurer que l’agression ne se reproduira pas.

Et ce n’est pas un dialogue entre les soi-disant « grandes puissances » quelque part derrière des portes closes qui peut nous garantir à tous la nouvelle ère sans guerre, mais le travail ouvert de toutes les nations pour la paix.

L’année dernière, j’ai présenté les grandes lignes de la formule de paix ukrainienne à l’Assemblée générale des Nations Unies. Plus tard en Indonésie, j’ai présenté la formule complète. Et au cours de l’année écoulée, la formule de paix est devenue la base de la mise à jour de l’architecture de sécurité existante – nous pouvons maintenant redonner vie à la Charte des Nations Unies et garantir toute la puissance de l’ordre mondial fondé sur des règles.

Demain, je présenterai les détails lors d’une réunion spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies.

L’essentiel est qu’il ne s’agisse pas seulement de l’Ukraine. Plus de 140 États et organisations internationales ont soutenu la formule de paix ukrainienne en tout ou en partie. La formule de paix ukrainienne se mondialise. Ses points offrent des solutions et des mesures qui mettront fin à toutes les formes d’armement que la Russie a utilisées contre l’Ukraine et d’autres pays et qui peuvent être utilisées par d’autres agresseurs.

Regardez – pour la première fois dans l’histoire moderne, nous avons une chance réelle de mettre fin à l’agression aux conditions de la nation qui a été attaquée. C’est une chance réelle pour chaque nation – de s’assurer que l’agression contre votre État, si elle se produit, Dieu nous en préserve, prendra fin non pas parce que votre pays sera divisé et que vous serez forcé de vous soumettre à des pressions militaires ou politiques, mais parce que votre territoire et votre souveraineté seront pleinement restaurés.

Nous avons lancé le format des réunions entre les conseillers à la sécurité nationale et les représentants diplomatiques. D’importants pourparlers et consultations ont eu lieu à Hiroshima, à Copenhague et à Djeddah sur la mise en œuvre de la formule de paix. Et nous préparons un Sommet mondial pour la paix. J’invite chacun d’entre vous – vous tous qui ne tolérez aucune agression – à préparer conjointement le Sommet.

Je suis au courant des tentatives de faire des affaires louches dans les coulisses. On ne peut pas faire confiance au mal – demandez à Prigozhin si l’on parie sur les promesses de Poutine. S’il vous plaît, écoutez-moi. Laissons l’unité décider de tout ouvertement.

Alors que la Russie pousse le monde vers la guerre finale, l’Ukraine fait tout pour s’assurer qu’après l’agression russe, personne dans le monde n’osera attaquer une nation. La militarisation doit être limitée. Les crimes de guerre doivent être punis. Les personnes expulsées doivent rentrer chez elles. Et l’occupant doit retourner sur sa propre terre.

Nous devons être unis pour y arriver. Et nous le ferons.

Слава Україні !

*****

Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d’avoir accès aux articles publiés chaque semaine.

Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d’avoir accès à ces articles.

Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :