03 avril 2024 / tiré du site du Courrier interntional | Photo : .Une station-service à Edmonton, dans l’État canadien de l’Alberta, le 29 mars 2024. PHOTO ARTUR WIDAK/NURPHOTO/AFP
https://www.courrierinternational.com/article/economie-au-canada-le-gouvernement-sous-la-menace-d-un-mouvement-national-contre-la-taxe-carbone
À dix-huit mois des élections fédérales canadiennes, le Premier ministre conservateur de l’État de l’Ontario, Doug Ford, a sonné la charge mardi 2 avril, rapporte CBC News : “Cette taxe sur le carbone doit disparaître ou, dans un an et demi, le Premier ministre [Justin Trudeau] partira, […] je vous le garantis.”
Le même jour, dans l’ouest du pays, des opposants à cette taxe environnementale ont manifesté aux abords de l’autoroute transnationale pour une seconde journée consécutive en Saskatchewan, signale Radio-Canada. La radio publique canadienne précise que “ces manifestants font partie d’un mouvement national contre la taxe carbone” qui a débuté la veille.
Un sondage national rendu public le 25 mars illustre l’ampleur du phénomène : 40 % des Canadiens demandent l’abolition de la taxe, et 11 % veulent voir son montant baisser. Le Devoir rappelle que sept des dix Premiers ministres provinciaux “avaient demandé à M. Trudeau de renoncer à l’augmentation annuelle de 15 dollars la tonne du taux de la tarification du carbone”. Majoration entrée en vigueur le 1er avril.
Double impôt
Pas suffisant pour faire reculer le Premier ministre libéral,observe encore Radio-Canada dans un autre article. Ce dernier invite ses opposants à présenter une solution de substitution “viable” afin de réduire les émissions polluantes canadiennes.
Instaurée par Ottawa en 2018, la taxe sur le carbone est de facto un impôt sur la pollution, explique La Presse :
“Elle fait partie des politiques mises en place [par le Canada] pour atteindre sa cible de réduction des gaz à effet de serre (GES) en vertu de l’accord de Paris sur le climat [en 2015]. […] Elle augmentera de 15 dollars par année pour atteindre 170 dollars la tonne en 2030.”
Le Canada, poursuit le quotidien dans un autre article, possède deux programmes de tarification du carbone : un pour les entreprises, qui paient une taxe sur une part de leurs émissions réelles ; l’autre étant une taxe à la consommation appliquée aux achats de combustibles fossiles. Les particuliers qui paient cette taxe fédérale dans les huit provinces et les deux territoires où elle est appliquée reçoivent une remise, quatre fois par an, en compensation.
Cette politique tarifaire a fait légèrement augmenter les prix des aliments ou des vêtements, mais a entraîné une hausse des coûts plus importante dans d’autres secteurs, “puisque les entreprises qui doivent la payer augmentent le coût de leurs biens et services pour compenser”.
Une taxe condamnée ?
Le président de la Fédération ontarienne de l’agriculture, Drew Spoelstra, affirme à CBC News que la taxe empêche ses membres d’investir dans des technologies propres : “Nous devons utiliser du carburant et de l’énergie pour produire les aliments que nous consommons tous.”
Car le Parti conservateur, qui caracole en tête dans les sondages, milite pour abolir cette taxe, etle Globe and Mail estime que sa survie est menacée. Face à la fronde actuelle, le quotidien Le Soleil est plus lapidaire :
“La question n’est plus de savoir si cette taxe va pouvoir survivre aux attaques incessantes qu’elle subit, mais bien quand elle sera abolie.”
Martin Gauthier
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