Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Cultures, arts et sociétés

Après Mai 68, la même « maladie du siècle » ?

Il semble que plusieurs jeunes d’aujourd’hui soient à la recherche de nouveaux idéaux qui les aideraient à donner du sens à leur vie. Mais il n’est pas aisé de trouver de nouvelles utopies quand l’humeur est plutôt au désenchantement. Ce qui pourrait les aider à passer à travers cette période difficile, cette perte d’idéal, c’est de penser que finalement, les jeunes Français du XIXe siècle s’en sont sortis. A quand la nouvelle République au Québec ?

En 1836, Alfred de Musset publie « La confession d’un enfant du siècle ». Au-delà d’une autobiographie à peine déguisée, où il règle ses comptes avec sa maîtresse George Sand qui lui a été infidèle, ce roman, dans ses premiers chapitres, présente les causes de ce qu’on appelait alors la « maladie du siècle » : après la période faste de la Révolution française et de l’Empire napoléonien, les jeunes Français ont éprouvé un sentiment de vide. Ils ont eu l’impression d’avoir été trahis par leurs aînés et qu’il ne leur restait plus d’idéaux à poursuivre. Ils étaient désenchantés.

Cela peut inspirer une analogie intéressante avec les jeunes de 2008 qui n’ont pas, comme leurs aînés, vécu la période d’effervescence de la Révolution tranquille, de Mai 68 (dont nous fêtons les 40 ans cette année) et des autres années passablement bousculantes, où le sentiment régnait que tout pouvait changer pour le mieux. Il semble que plusieurs jeunes d’aujourd’hui soient à la recherche de nouveaux idéaux qui les aideraient à donner du sens à leur vie. Mais il n’est pas aisé de trouver de nouvelles utopies quand l’humeur est plutôt au désenchantement. Ces jeunes, comme ceux de 1836, ont peut-être l’impression d’avoir attrapé la « maladie du siècle ».

Ce qui pourrait les aider à passer à travers cette période difficile, cette perte d’idéal, c’est de penser que finalement, les jeunes Français du XIXe siècle s’en sont sortis. La Restauration de la royauté française a par la suite été reléguée aux oubliettes, la République a de nouveau été proclamée en 1848, la Commune de 1870 a écrit des pages étonnantes, d’autres événements ont fait oublier aux jeunes de l’Hexagone leur « mal du siècle ». L’histoire est d’un précieux secours quand on veut relativiser nos malaises contemporains. A quand la nouvelle République au Québec ?

Le cinéaste militant Hugo Latulippe nous propose un grand nombre d’idéaux et d’utopies dans sa série de huit documentaires d’une heure chacun, intitulée « Manifestes en série ». Ils sont diffusés les lundis soir à 21 h au canal D. Le 14 avril : agriculture. Le 21 avril : transport. Le 28 avril : culture. Le 5 mai : éducation. Le 12 mai : santé. Le 19 mai : alimentation. Le 26 mai : économie. Le 2 juin : ressources.

Faites provisions de projets pour un monde nouveau !


Source de l’image : http://jpdubs.hautetfort.com/images/medium_jeune68.jpg

Jacques Fournier

Membre du collectif D’abord solidaires de Longueuil, l’auteur est organisateur communautaire retraité.

Sur le même thème : Cultures, arts et sociétés

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...