Dans plusieurs milieux communautaires, on craint la démobilisation, l’éparpillement, l’isolement, parce que le Québec dont nous rêvions est en rupture d’humanisme. Alors, rappelons-nous que les choix politiques de ce gouvernement ne sont pas coulés dans le béton, ils ne résultent que de choix politiques et idéologiques !
On a les moyens de faire autrement ! Voilà le mot d’ordre de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics qui, depuis 2009, fait un énorme travail d’éducation et de sensibilisation auprès de quiconque veut penser notre économie différemment. À ce jour, la Coalition qui regroupe 85 instances nationales et régionales provenant de divers horizons, propose 18 solutions fiscales et mesures de contrôle des dépenses qui permettraient à l’État de s’épanouir, de choisir de travailler pour la population et de démentir l’idée qu’elle n’existe qu’aux dépens du secteur privé !
On reconnait la Coalition à sa main rouge, main rouge qui nous rappelle qu’il faut s’arrêter, qu’il y a danger ! Elle veut que l’on réfléchisse et que l’on réalise, haut et fort, que des alternatives à l’austérité existent et que la santé d’un pays passe d’abord par le bien-être de sa population. La Coalition “main rouge” revendique une répartition équitable de la richesse en rééquilibrant, ce que chaque personne, ce que chaque entreprise, donne et reçoit de l’État.
Dans son document “10 milliards de solutions”, concernant les particuliers, la Coalition propose d’établir dix paliers d’imposition, d’abolir le crédit d’impôt sur les gains de capital (résidence principale exemptée), de diminuer le plafond des REER en le faisant passer de 24 270 $ à 12 000 $ et de moduler les taxes à la consommation en fonction des biens achetés.
Par ailleurs, afin de rééquilibrer la fiscalité des particuliers et celle des entreprises, la Coalition propose d’augmenter le taux provincial d’imposition des entreprises, le faisant passer de 11,9 % à 15 %. Elle suggère d’abolir le crédit d’impôt pour gain en capital, d’éliminer les mesures permettant de reporter le paiement des impôts dus, de revoir les politiques de congés fiscaux et de réduire les subventions aux entreprises. Elle recommande aussi d’augmenter les redevances sur les ressources naturelles, et ce, dans le respect des revendications autochtones et en tenant compte du partage des revenus avec les communautés locales.
De plus, la Coalition “main rouge” recommande de lutter contre l’évasion fiscale et l’évitement fiscal, de contrer la corruption et la mauvaise gestion dans l’attribution des contrats gouvernementaux.
Elle appelle le Gouvernement à cesser de recourir aux agences de placement privées dans les institutions publiques de santé et d’adopter des mesures de contrôle pour le coût des médicaments, dont l’instauration d’un régime entièrement public d’assurance médicaments. Elle lui suggère aussi de cesser d’utiliser les “cliniques médicales” spécialisées et de ne plus recourir aux partenariats public-privé (PPP) dans la construction d’infrastructures publiques. Enfin, elle recommande d’adopter une politique de rémunération maximale des cadres et dirigeants des institutions publiques, parapubliques et des sociétés d’État.
En bref, tout en s’opposant à l’approche austère actuelle, la Coalition “main rouge” propose au Gouvernement de récupérer, annuellement, de l’argent à travers des mesures audacieuses de contrôle des dépenses et en allant chercher des revenus fiscaux supplémentaires dans des secteurs qui, pour des raisons douteuses, semblent intouchables.
Selon Éric Pineault, sociologue, économiste et professeur à l’UQAM, “l’État québécois, les services publics canadiens offerts au Québec et les services sociaux et communautaires” représentent 30 % du PIB. On parle donc de richesse créée par “l’économie du public”.
On oublie trop souvent que les salarié-es de l’État, et ceux qui gravitent autour, entretiennent un niveau de vie, payent de l’impôt et participent à faire rouler l’économie au sens large. Cette expertise, ce savoir-faire, ces emplois font partie du “bien commun”, ils sont les protecteurs de ce patrimoine que nous bâtissons et entretenons de façon dynamique depuis plus de 50 ans. Le “système”, comme tout système, doit être amélioré, constamment et rigoureusement, toutefois, souvenons-nous que nous devons aussi le préserver puisqu’il soigne, éduque, soutient, protège et contribue, par son existence même, à la qualité de vie de l’ensemble de la population.
Le travail de la Coalition “main rouge” permet de nous solidariser, pour exiger des services publics adéquats, libres de collusion et de corruption et des programmes sociaux répondant aux besoins de toutes et tous. Adhérons à sa mission ! Ensemble, nous avons la liberté, les connaissances, l’énergie pour changer la direction qu’a prise le Gouvernement. Ensemble, avec la Coalition “main rouge”, pour une société juste et équitable, car nous avons les moyens de faire autrement !