« Pour un gouvernement qui dit que l’éducation est une priorité, il est clair pour nous qu’il est surtout déconnecté des réalités des cégeps. Comment peut-il sérieusement prétendre que ça n’aura pas d’impact ? », font valoir Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), et Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Comme dans un mauvais film d’horreur, la tronçonneuse du gouvernement Legault coupe sans ménagement dans les cégeps. Le personnel membre de la CSN et de la CSQ se mobilise pour dénoncer les conséquences bien concrètes qui découlent de ces compressions budgétaires.
Demain, jour de l’Halloween, celles et ceux qui tiennent à bout de bras nos établissements collégiaux sont invités à multiplier les actions de visibilité pour démasquer l’improvisation gouvernementale de même que ses conséquences sur la qualité de la formation. Des membres vont photographier et partager sur les réseaux sociaux des lieux et du matériel désuets ou endommagés tout en déplorant les projets mort-nés, d’autres vont écrire aux député∙es de leurs circonscriptions afin d’exercer de la pression sur la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel. Certains cégeps seront également ornés d’affiches et de bannières. Des tracts (des compressions qui font peur) seront aussi distribués alors que s’organiseront des rassemblements aux abords des collèges.
« Cesser de garnir nos bibliothèques de nouveautés, empêcher la réfection de piscines ou annuler des cours à la formation continue pendant que la population étudiante augmente et que la vérificatrice générale conclut à la vétusté des deux tiers des cégeps, c’est plus que préoccupant, c’est carrément irresponsable ! Au déficit budgétaire réduit s’ajoutera un déficit éducatif gonflé… bien plus dommageable pour l’avenir du Québec. Cela porte un nom : austérité ! », s’offusque Caroline Senneville.
Des coupes déguisées
Pour comble d’insulte, le coup de hache a été annoncé en catimini, en plein été, par la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. Aucun débat public n’a été tenu. Le gouvernement choisit de pelleter par en avant les travaux qui s’imposent.
« Il est clair pour nous que le gouvernement joue sur les mots. Or, le gel d’embauche et les restrictions budgétaires se traduisent concrètement par des coupes dans nos milieux. Et les premiers à en faire les frais, ce sont le personnel et les étudiants. Nos cégeps manquent d’amour, et ces compressions en catimini n’arrangeront pas les choses, au contraire ! On a dit à la sortie des négos qu’il fallait un coup de barre pour assurer un investissement majeur dans le réseau collégial. Avec l’annonce de vendredi dernier, on s’éloigne sérieusement de cet objectif ! », conclut Éric Gingras.
Le personnel des collèges, déterminé à se lever pour les cégeps, va redoubler d’efforts, particulièrement à l’approche de la mise à jour économique du gouvernement Legault, afin de faire reculer la CAQ sur les compressions dommageables imposées au réseau.
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