« L’annonce de la tenue d’un processus de consultation à plusieurs étapes animé par un esprit non partisan pour donner suite à la vague de dévoilements concernant l’ampleur des agressions et du harcèlement sexuels est une bonne réponse au ras le bol des femmes », souligne Alexa Conradi, présidente de la FFQ.
« Alors que les femmes autochtones connaissent un taux de violence nettement plus élevé que celui vécu par les Québécoises, elles ont encore moins confiance dans le système judiciaire que ces dernières », note Viviane Michel, présidente de FAQ. « Lors de la conférence de presse, la ministre Vallée et ses collègues des partis de l’opposition ont affirmé vouloir consulter les femmes autochtones dans le cadre de cette démarche ; nous espérons fortement qu’elles donneront suite à cet engagement. Cette consultation doit répondre au besoin de justice réparatrice qu’expriment les femmes », poursuit-elle.
Très peu de femmes portent plainte, pour un ensemble de raisons : le milieu du travail banalise le sexisme ou le harcèlement sexuel, la famille a tendance à protéger l’agresseur, les ami.es ne croient pas toujours celles qui dénoncent ; la police n’a pas la confiance des femmes, particulièrement celle des femmes racisées ; les femmes en situation de handicap agressées par leur soignant sont dans une position de dépendance, et les femmes réfugiées, qui dénoncent un conjoint, craignent d’être renvoyées dans leur pays. Plusieurs femmes ne veulent simplement pas prendre le risque d’être accusées de ruiner la réputation de l’agresseur.
« Cette consultation doit permettre au gouvernement du Québec d’identifier comment prévenir les agressions et mettre fin à la culture du viol, comment tenir les agresseurs responsables de leurs gestes et lever les obstacles à la dénonciation », affirme Nathalie Duhamel du RQCALACS « D’ailleurs, nous avons déjà des recommandations à soumettre au gouvernement, notamment l’instauration d’un programme d’éducation sexuelle pour les jeunes, l’investissement dans une campagne de sensibilisation grand public sur les agressions sexuelles et l’augmentation du soutien offert aux Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, qui voient une augmentation des demandes de soutien », ajoute-t-elle.
Les groupes qui travaillent sur la violence envers les femmes souhaitent être consultés dans le choix des villes et du format des forums. Par ailleurs, les regroupements nationaux des groupes de femmes comptent participer à la démarche afin que le Québec s’engage fortement à ce que la violence sexuelle cesse, qu’elle ait lieu dans la rue, à l’école, dans nos milieux de travail ou à l’intérieur de nos maisons.