"Périssent les colonies plutôt que nos principes !"
Robespierre
Voici 222 ans, prenant acte de la révolte victorieuse des hommes et des femmes mis en esclavage dans la partie française de l’île de Saint-Domingue (depuis République d’Haïti) la convention nationale abolissait l’esclavage et reconnaissait la citoyenneté à tous les habitants des colonies, sans distinction de couleur. Aucune indemnité n’était accordée aux esclavagistes.
En mai 1802, Napoléon Bonaparte allait rétablir l’esclavage, perdant la colonie de Saint-Domingue et noyant la résistance héroïque de la Guadeloupe dans un bain de sang.
L’esclavage ne devait être définitivement aboli qu’en 1848, moyennant une indemnité pour les colons, et sans réparation pour les esclaves.
Même si l’abolition de 1794 a été imposée par la révolte des victimes, il s’agit d’un acte qui fait honneur à la République et fixe ses principes fondateurs.
Toute personne qui aspire à obtenir la nationalité française déclare adhérer aux valeurs de la Révolution.
L’abolition de l’esclavage raciste d’État, encouragé depuis 1627, avec l’aval de Richelieu, codifié en 1685 par Louis XIV, fut l’un des acquis les plus significatifs de la Révolution et donc figure au nombre des valeurs les plus sacrées de la République française.
Pourtant, cet événement fondamental, qui universalisait la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, semble avoir été effacé sinon de l’histoire de France du moins de la mémoire nationale puisqu’il ne fait l’objet d’aucune commémoration.
Pour réparer cette injustice, l’association des amis du général Dumas, depuis le 4 février 2014, renouant avec une tradition qui remonte à 1795, et qui a été officialisée dès 1798, organise la commémoration qu’imposent l’honneur, la dignité, l’équité et le bon sens.
C’est pourquoi il est important de se rassembler symboliquement, une fois de plus, le 4 février 2016, à 18 heures, place du général-Catroux, Paris 17e.
En mémoire des millions d’Africaines et d’Africains arrachés à leur terre, déportés, massacrés, violés, déshumanisés, tués au travail dans des conditions génocidaires, réduits, par la violence d’une législation monstrueuse, à la condition d’esclaves, mais qui toujours, pour ne jamais se départir de leur humanité, résistèrent jusqu’à la mort ou jusqu’à ce que la liberté leur soit enfin reconnue.