16 octobre 2020 | tiré de mediapart.fr
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Depuis le printemps et la pandémie de Covid-19, l’ensemble des pays de la planète subit des chocs économiques et sociaux dantesques. Activité productive en berne, destructions d’emplois massives, basculement possible de 150 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, incertitude maximale sur fond d’endettement privé tout aussi vertigineux… les indices s’accumulent d’une secousse historique dans la trajectoire du capitalisme.
Pour mettre en perspective le moment présent, Mediapart se penche donc cet automne sur les crises du capitalisme, passées et contemporaines, et les opportunités ou les contraintes qu’elles ont ouvertes ou fait peser sur les forces de transformation sociale. Pour inaugurer cette série d’entretiens et d’analyses, nous avons reçu le sociologue Alain Bihr, auteur d’une œuvre extrêmement dense sur la manière dont les rapports sociaux capitalistes se sont formés et étendus au monde entier.
Dès les débuts de ce processus, étalé sur plusieurs siècles, se sont conjugués « devenir-monde du capitalisme » et « devenir-capitaliste du monde », deux types d’expansion distincts sur lesquels s’explique le chercheur durant notre entretien. Aujourd’hui quasi parachevés, ils n’en finissent pas de rencontrer des contradictions, des limites et des résistances, qui nourrissent une crise interminable depuis les années 1970, « sans doute la plus longue de l’histoire du capitalisme ».
Selon Alain Bihr, « la mise en œuvre de solutions néolibérales, qui ont pu passer pour la réalisation de cette crise, n’a fait que déplacer le problème, et parfois même l’aggraver ».
Alain Bihr, Le Premier Âge du capitalisme, 3 tomes, éditions Syllepse (Paris) et Page 2 (Lausanne).
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