On se serait attendu à ce que ce soit Sophie Brochu, pdg de Hydro-Québec.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. Elle semble entourée d’incapables qui réussissent à faire l’unanimité contre la Société d’État. Elle a annoncé récemment le partenariat dénoncé de Hydro-Québec et avec le monopole québécois du gaz Energir. Une pathétique entente visant à échelonner dans le temps la consommation de gaz au Québec. Incapables d’innover, ses cadres dorment au gaz.
Mais de son côté, Malini Giridhar, Vice Presidente au développement des marchés chez Enbridge Distribution, a annoncé lors d’une récente convention sur la géothermie en Ontario, le grand virage du monopole gazier ontarien vers la géothermie. La vice-présidente de la société gazière semble envisager réduire le gaz. Elle vise à utiliser l’expertise technique en réseaux de distribution pour implanter des boucles thermiques qui font circuler des liquides caloporteurs entre les bâtiments. Une véritable vision inspirante de décarbonation du secteur énergétique basée sur les pompes à chaleur chez nos voisins. Rien de moins.
Il faut croire que la sombre perspective du nucléaire au Canada, et la tragique perspective du gaz dans le contexte de "la guerre du gaz en Europe" ont fait entendre raison à la société Enbridge.
Madame Giridhar a compris ce que veut dire la sortie du carbone. Peut-elle faire entendre raison à Madame Brochu et à notre monopole gazier Energir, dont les actionnaires principaux sont la CDPQ et le Fonds de la FTQ ?
Pendant ce temps, au Québec on empoche les bénéfices de l’électricité patrimoniale et on se ferme les yeux sur l’avenir. Notre Premier Ministre comptable, lui, perpétue la saignée de fonds que constitue l’importation du gaz de schiste "pas cher" des américains.
François Legault rêve aux méga barrages "Bourassiens", Pierre Fitzgibbon annonce la sobriété imposée et voit sa planche de salut dans d’immenses projets éoliens. Sophie Brochu, elle, reste dans la facilité gazière, toujours bien fidèle à son "alma mater" Energir.
Ainsi le Québec fonce droit dans le mur au niveau de l’atteinte de ses objectifs d’émissions de GES, sans véritable porteur de vision novatrice.
C’est la vraie définition de "dormir au gaz".
Normand Beaudet
Membre de l’équipe GMob
Actif au sein de l’équipe de la Déclaration d’Urgence Climatique.
Blainville
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