Oui, le Ministre nous a fait sa sortie et pas n’importe laquelle. On nous sert la bonne vieille sauce de l’employabilité : les personnes pourront utiliser le 1% de la formations aux employé-e-s pour autre chose comme prendre en stage des étudiant-e-s ou des personnes en apprentissage. Parce que pour aider les personnes assistées sociales, il faut tout d’abord aider les entreprises. Parce qu’il est important de ne pas remettre en question le marché du travail dans sa forme actuelle ni le régime minceur imposé par le travail au salaire minimum.
Et puisqu’on ne remet pas le marché du travail en question, il va de soi que le problème réel est une question d’incitation au travail, de volonté. C’est pourquoi notre bon Ministre nous promet de rebrasser les cartes entre la partie provenant de l’aide sociale et celle provenant du crédit de solidarité. On nous annonce en grandes pompes que le montant total restera le même (environ 695$ par mois, soit 615$ de l’aide sociale pour une personne apte et 80$ de du crédit pour solidarité) mais que la part d’aide sociale risque d’être plus petite et celle du crédit plus grande. Et ça ... ce sera une incitation du tonnerre à retourner au travail. Oh oui ... le Ministre nous annonce que le problème du travail réside dans le fait de recevoir de l’aide sociale, ce qui tue la volonté des personnes. Mais en recevant plus de "solidarité" , l’effet se renversera. C’est logique.
Et pendant qu’on rebrasse toutes les cartes, on amorce déjà quelques changements histoire de faire croire que l’on s’attaque à des "fléaux", entre autres, les maisons de chambres tenues par des personnes assistées sociales et celles qui voyagent sans arrêt. Oh oui, François Blais veille au grain.
Monsieur le Ministre, vous n’êtes pas le premier à nous faire croire que votre révolution va changer les choses. Vous pourriez même en discuter avec votre collègue Sam Hamad et son Pacte pour l’emploi qui fut un échec au bout du compte. Sortir les personnes assistées sociales de l’aide sociale demeurent une chose simple : il suffit de créer plusieurs catégories pour les éparpiller bien comme il faut et donner l’impression avec des chiffres qu’il y en a moins. Pendant ce temps, les banques alimentaires explosent, signe que la pauvreté continue de faire ses ravages. Sortir les personnes assistées sociales de la pauvreté, voilà le véritable défi. Et voilà ce que voudrait réellement dire "s’occuper des vraies affaires".