Dans leur communiqué, les député-e-s solidaires se sont attaqué-e-s à la concentration du pouvoir dans les mains du premier ministre qu’ils ont qualifié de ‘monarque’ élu. Ils et elles se sont engagés à ce qu’un éventuel gouvernement solidaire répartisse ces derniers en redonnant notamment ses lettres de noblesse au poste de vice premier (ou première) ministre qui ne serait plus un titre honorifique. De plus, le Conseil des ministres aurait plus qu’un simple rôle conseil. Ainsi, ses décisions pourraient être prises à la majorité des voix plutôt que par le premier ministre seul..
On comprend mieux là où M. Robitaille veut en venir lorsqu’il écrit que « malgré ses velléités souverainistes ce parti (QS) ne critique jamais le régime fédéral ». Et qu’il se dit d’accord avec le politologue Denis Monière qui reproche à QS de participer « à la provincialisation des esprits ».
Une campagne pour disqualifier Québec solidaire
On comprend surtout que le chroniqueur politique du Journal de Montréal a décidé d’apporter son appui à la coterie des personnes qui, pour des intérêts divers, tentent de disqualifier Québec solidaire comme porte-étendard valable de l’Indépendantisme québécois sous prétexte qu’il s’éloignerait trop de l’orthodoxie souverainiste. Cette campagne a débuté il y a plusieurs mois, mais elle s’est intensifiée depuis quelques semaines. Elle a pour but de créer un climat de suspicion au moment où des pourparlers se déroulent entre QS et Option nationale afin qu’ils unissent leur destin. On peut prévoir qu’elle ira en s’amplifiant à l’approche les élections, Jean-François Lisée a d’ailleurs enfourché ce cheval de bataille depuis qu’il est en selle comme chef du PQ.
Denis Monière, qui a été candidat d’Option nationale dans Sainte-Marie-Saint-Jacques en 2012, ne s’en cache d’ailleurs pas. Dans un texte daté du 5 mai dernier, il affirme que ceux et celles qui, au sein de son parti, veulent favoriser un rapprochement avec Québec solidaire prennent leur désir pour la réalité, car ils et elles ont tendance à minimiser les différences entre les deux. Ils les met donc en garde pour qu’ils et elles ne se laissent pas « éblouir par un miroir aux alouettes. »
L’attaque la plus énigmatique provient du directeur de la revue l’Action nationale, Robert Laplante qui, dans l’éditorial du numéro juin-septembre 2017, s’en prend aux « manigances de Québec solidaire et à ses simulacres de combat national » sans préciser davantage ni fournir la moindre preuve de son avancé.
Les principales attaques contre QS proviennent, de façon inattendue, de la part d’anciens membres de l’establishment syndical. Un d’entre eux est Michel Rioux ex-directeur de l’information à la CSN maintenant secrétaire du conseil d’administration du Devoir et membre du comité de rédaction de l’Action nationale. Ce dernier écrit dans un texte publié dans l’aut’journal le 22 novembre 2016 que QS est « un allié objectif du parti libéral dont il est en passe de devenir un compagnon de route. » Un autre est Louis Fournier, ex-directeur des communications à la FTQ, qui utilise une tactique semblable à celle dont se servait Duplessis contre les syndicats dans les années 1950. Dans un texte publié dans Le Devoir le 9 mai 2016, il écrit que QS est un « parti d’extrême gauche (…) qui accueille en son sein des collectifs marxistes dont des groupes trotskystes qui se qualifient de révolutionnaires ». Et j’ajoute : Ces textes pourraient s’intituler « Ce soir, on fait peur au monde ». Il est malheureux que ce soient de présumés progressistes qui les aient écrits.
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