Les résultats de ces variations sont bien connus et ont grandement affecté les réseaux associés à la jeunesse (éducation, petite enfance et protection de la jeunesse). En effet, ils ont vu ces dernières années leur budget être gelé ou souvent grandir moins vite que les coûts de système (inflation, croissance de la population, augmentation des coûts en ressources humaines), ce qui a mené à d’inévitables compressions. Celles-ci ont eu des effets néfastes sur les services auxquels notre jeunesse devrait avoir droit.
L’exemple de l’éducation
Si on ne prend que le budget de l’éducation, on se rend compte rapidement que des compressions imposées ont eu un impact bien concret sur le niveau des services sur lesquels bien des élèves comptent pour les accompagner dans leur réussite scolaire. Malgré les réinvestissements promis lors de la dernière année au pouvoir du précédent gouvernement, il y a bien loin de la coupe aux lèvres ! Il manque encore 500M$ dans le réseau scolaire pour effacer les compressions depuis 2010.
Nos échanges avec le ministre des Finances dans le cadre des consultations prébudgétaires ne nous ont pas entièrement rassurés. En effet, un flou persiste autour des sources de financement des nombreux engagements en éducation du gouvernement caquiste.
Le ministre annonce la fin du « stop and go budgétaire » ou du « yoyo électoraliste » et répète à qui veut l’entendre que la progression du budget de l’éducation sera stabilisée à 3,5 % tout au long du mandat caquiste, et ce, peu importe le contexte économique. En apparence, cela a tout d’une bonne nouvelle !
Par contre, une progression de 3,5 % représente un niveau nettement insuffisant si elle doit couvrir à la fois la hausse des coûts de système, la fin de réalisation des nouveaux programmes mis en place par les libéraux (comme « Partir du bon pied » au préscolaire-primaire, « Accroche-toi » au secondaire, etc.) et le financement des promesses en éducation faites par le nouveau gouvernement.
Si c’est le cas, il faut comprendre que pour financer les promesses de la CAQ, il faudra faire des compressions dans les services déjà en place. Parce qu’une fois que l’on prend en compte les coûts requis pour tenir ces promesses, la progression moyenne du budget des services actuels en éducation est plutôt de 2,6 % sur la durée du mandat du gouvernement.
Principaux engagements de la CAQ en éducation en million de dollars
Nous l’avons dit à plusieurs reprises, une si faible progression est insuffisante. Il faudra que les réseaux continuent à sacrifier les services de base et à s’imposer de nouvelles compressions afin de financer les nouvelles initiatives politiques.
Pour faire de l’éducation une véritable priorité, on doit s’assurer que le 3,5 % de progression représente l’évolution du budget de base et que chacun des nouveaux engagements sera accompagné par des ressources supplémentaires.
Pour en revenir au bouclier
C’est précisément là où le projet de « bouclier » de protection budgétaire devient très pertinent, en protégeant le budget de base des services à la jeunesse. Tout comme l’éducation, les services à la petite enfance et ceux liés à la protection de la jeunesse ont fait les frais d’importantes compressions pendant le long règne du Parti libéral du Québec et ils ne peuvent se permettre d’autres coupes. Nos enfants et nos jeunes méritent mieux que ça.
Si on a une loi forçant le retour à l’équilibre budgétaire, il serait normal d’avoir également une loi qui protège notre jeunesse contre les mauvais choix budgétaires et qui garantisse les services essentiels en éducation. Ces services qui garantissent un meilleur avenir économique, social et personnel pour les citoyens et citoyennes de demain. Espérons que le projet de loi de la députée de Joliette saura faire consensus !
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