Depuis 30 ans, Campagne 2000 suit les taux de pauvreté des enfants au Canada. Ces taux sont inacceptables étant donné que le gouvernement fédéral a promis de les éliminer d’ici l’an 2000, mais les chiffres augmentent de façon exponentielle dans tout le pays pour les enfants noirs et autochtones. La tabulation des données précises du recensement de 2016, les dernières données disponibles, a été fournie par le Centre canadien de politiques alternatives. Elle révèle que les enfants des Premières nations, inscrits et non inscrits, vivant dans les réserves et hors des réserves connaissent des taux de pauvreté infantile étonnamment élevés. Au Manitoba et en Saskatchewan, par exemple, 65 % des enfants inscrits des Premières nations habitant dans des réserves vivent dans la pauvreté. Les enfants inscrits des Premières nations vivant hors réserve connaissent des taux de pauvreté infantile de 54 % et 50 % respectivement.
Les données du recensement de 2016 montrent également que dans chaque province du pays, les taux de pauvreté des enfants dans les communautés noires sont de 8 points de pourcentage plus élevés notamment en Saskatchewan (taux de pauvreté des enfants noirs de 25 %), à 24 points de pourcentage plus élevés à Terre-Neuve-et-Labrador (taux de pauvreté des enfants noirs de 41 %) que la moyenne nationale de 17 %. Le taux de pauvreté des enfants dans ces deux provinces s’élevait à 18 %.
« C’est notre héritage du colonialisme, déclare Leila Sarangi, coordonnatrice nationale de Campagne 2000. La pauvreté et la violence policière dans les communautés noires et autochtones maintiennent nos systèmes d’oppression et de suprématie blanche. Nous devons nous attaquer à ce problème. Nous soutenons les appels des Noirs et des Autochtones à une responsabilisation immédiate de la police et à des investissements importants dans les services de santé mentale, le logement, l’emploi, les services de garde et l’éducation de ces enfants. »
« La discrimination économique à l’encontre des enfants noirs et autochtones menace la survie même de ces communautés en les privant d’une génération future qui est aussi saine, aussi instruite et aussi performante sur le plan professionnel que les Canadiens en général. Cela ne peut être toléré », a déclaré Sid Frankel, professeur agrégé en travail social à l’Université du Manitoba.
« Les enfants, les jeunes et les familles autochtones, noirs et racialisés ont le droit de vivre en sécurité, dans la dignité et le respect, ajoute Rachel Gouin, directrice générale de la Ligue pour le bien-être de l’enfance du Canada. Réorienter les ressources pour répondre aux besoins des familles n’est pas seulement la bonne chose à faire, c’est la manière la plus efficace de s’assurer que chaque enfant puisse réaliser son potentiel. »
Campagne 2000 est un réseau pancanadien de plus de 120 organisations travaillant à mettre fin à la pauvreté des enfants et des familles. Le réseau est généreusement parrainé par les Services familiaux de Toronto, un organisme multiservices qui fournit des services de santé mentale aux personnes à faible revenu. Visitez www.campaign2000.ca pour obtenir de plus amples renseignements.
Le Centre canadien de politiques alternatives, un institut de recherche indépendant et non partisan qui s’intéresse aux questions de justice sociale, économique et environnementale, a gracieusement fourni des données ventilées sur mesure concernant les taux de pauvreté des enfants autochtones. Visitez www.policyalternatives.ca pour obtenir de plus amples renseignements.
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