« Les données pour l’année 2015-2016 de l’ISQ démontraient un retard de 22 % de la rémunération globale du personnel professionnel de l’État en comparaison du personnel professionnel des secteurs municipal, fédéral, universitaire et des entreprises publiques des trois paliers de gouvernement au Québec. Voilà que les données pour l’année 2016-2017 sont encore plus troublantes. Notre retard de rémunération globale se creuse maintenant à 23,2 % », s’indigne Richard Perron, président du SPGQ.
La rémunération globale comprend, entre autres, le salaire, le remboursement des congés de maladie, tous les avantages sociaux incluant la retraite ainsi que les heures rémunérées.
« Comment le gouvernement québécois peut-il affirmer vouloir conserver l’expertise au sein de l’appareil d’État lorsqu’il sous-paye ses employés ? On le répète depuis longtemps, tous les scandales de corruption mis au grand jour par la commission Charbonneau sont la conséquence d’un recours abusif à la sous-traitance, ce qui pave la voie à toutes sortes de manigances par certains individus qui voulaient s’engraisser à même les fonds publics. Pour éviter ces crimes, le gouvernement doit conserver et surtout développer son expertise à l’interne. Toutefois, comment attirer les meilleurs candidats avec des salaires moindres ? », s’interroge M. Perron.
Ces statistiques sont dévoilées au moment même où les négociations entre le SPGQ et le gouvernement piétinent. En effet, plusieurs unités du SPGQ, dont celles de la fonction publique et de l’Agence du revenu du Québec, sont sans convention collective depuis plus de 600 jours.
D’ailleurs, le SPGQ réitère sa demande au président du Conseil du trésor, M. Carlos Leitão, de confier à ses négociateurs des mandats clairs pour parvenir à une entente négociée de bonne foi à la table de négociation de la fonction publique. Selon le Syndicat, avec les importants surplus budgétaires engrangés dans les coffres de l’État pour l’année 2016-2017, le gouvernement doit sans tarder réinvestir dans les conditions de travail de ses expertes et experts afin de combler cet important écart de rémunération globale qui est maintenant de 23,1 %.
« Ces ajustements salariaux sont essentiels pour assurer des services publics de qualité à la population québécoise, mais aussi pour éviter que la corruption et la collusion ne viennent gangrener la gestion des deniers publics. Il s’agit de l’argent de tous les Québécoises et Québécois », conclut Richard Perron.