Essentiellement, ce projet de loi centralise encore davantage toutes les décisions importantes directement au ministère, à Québec. Il impose des redditions de comptes plus nombreuses et plus détaillées de la part des établissements. Les agences régionales deviennent de simples courroies de transmission entre le ministère et les établissements. Le d.g. de chaque établissement doit faire approuver son budget par l’Agence avant même de le soumettre aux membres de son propre conseil d’administration. Les c.a. locaux auront-ils encore quelque utilité ?
La composition des c.a. des établissements est de nouveau chambardée. D’une part, le ministre nommera directement deux membres de chaque c.a. Il appelle ces membres des « personnes indépendantes », parce que ces personnes n’ont pas de liens internes dans l’établissement. Mais sont-elles vraiment « indépendantes », étant nommées par le ministre ?
D’autre part, le projet de loi diminue l’implication citoyenne dans les c.a. Il y aura dorénavant deux, et non pas quatre, personnes élues par la population. Le nombre de représentants du comité des usagers passe de deux à un seul. Le Forum de la population, une instance consultative régionale, est aboli.
En résumé, le projet de loi 127 renforce le pouvoir du ministère sur le fonctionnement de chacun des établissements et diminue l’implication citoyenne. Décidément, chaque nouvelle réforme adoptée par ce gouvernement dans le domaine de la santé et des services sociaux ne contribue-t-elle pas à détériorer la situation ?
Jacques Fournier, organisateur communautaire retraité