Résultat d’une démarche de consultation à laquelle j’ai pris part avec les représentantes et représentants de plus de 100 000 « crinqués » de l’éducation de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), cette politique est audacieuse à bien des égards et présente enfin une vision à long terme de l’éducation. Le personnel de l’éducation surveillera de près comment cela se traduira concrètement à court, moyen et long terme. En effet, rappelons-le, le milieu de l’éducation est grandement sous pression depuis plusieurs années. S’éloigner de cibles électorales lorsque vient le temps de réfléchir à l’avenir de nos enfants et de nos élèves, qu’ils soient jeunes ou adultes, c’est toujours une bonne idée. Dépasser les intérêts partisans, c’est dans l’intérêt de toutes et tous en cette matière.
L’éducation, ça commence tout petit…
Un des points positifs de cette politique est qu’elle prend en compte l’importance d’agir dès la petite enfance dans l’éducation de nos enfants. Comme on se plaît à le dire à la CSQ : l’éducation, ça commence tout petit. Tous les experts s’accordent pour dire qu’un investissement précoce dans l’éducation des enfants est LE moyen de réduire les inégalités et de favoriser leur réussite éducative future.
… et ça ne finit pas au secondaire
La Politique voit la réussite éducative comme un continuum qui part de la petite enfance et qui va jusqu’à l’université, et c’est ce que nous réclamions ! Le ministre reconnaît ainsi qu’il est important d’accompagner les élèves et les étudiantes et étudiants tout au long de leur parcours pour favoriser leur réussite, et même au-delà, tout au long de la vie. Le Québec ne pourra que sortir gagnant d’une telle démarche qui débouchera sur une population mieux éduquée et mieux outillée pour faire face à l’avenir.
L’enfer est pavé de bonnes intentions
De la parole aux actes, il y a un pas que bien des gouvernements, le gouvernement Couillard y compris, ne franchissent pas toujours. Les intentions derrière cette politique éducative sont nobles, mais il ne faut surtout pas oublier qu’elles sont exprimées par un gouvernement qui aura coupé près de 850 millions de dollars en éducation au cours des dernières années.
Il sera primordial de rapidement mettre les sommes nécessaires pour renverser la vapeur et de donner les moyens de ses ambitions à cette politique sur la réussite éducative. Même si le plan s’étend jusqu’en 2030, le milieu de l’éducation a grandement besoin que le gouvernement pose rapidement des gestes concrets. Cette politique ne doit pas pouvoir se résumer à une chanson de Dalida…
L’éducation n’est pas une île
Il est important aussi de rappeler que pour parler de réussite éducative, on ne peut pas isoler le système scolaire du reste de la réalité des élèves et des étudiantes et étudiants. Pour améliorer la réussite éducative, il faut aussi agir sur les conditions de vie des élèves, des jeunes et des adultes en formation ainsi que des familles. C’est une condition incontournable à l’égalité des chances. Le ministère de l’Éducation ne pourra pas agir seul, tous les ministères devront mettre la main à la pâte. Le gouvernement devra aussi mettre en place des mesures sociales qui mettront l’accent sur la lutte à la pauvreté. C’est l’affaire de tout le gouvernement !
Le personnel de l’éducation est « crinqué » et prêt à l’action
S’il y a des gens au Québec pour qui la réussite éducative est une passion, c’est bien les membres du personnel de l’éducation. Ils y consacrent leur quotidien et leur énergie depuis des années « avec peu de moyens » alors lorsqu’on leur parle de cette politique, leurs attentes sont grandes !
Ils espèrent depuis un bon moment être mis au jeu pour la suite des choses et de contribuer, par leur expérience, aux grands chantiers qui seront mis en place. Leur participation à l’implantation de solutions est essentielle.
Un message, un commentaire ?