Édition du 17 décembre 2024

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Travail

Rendez-vous national sur la main-d'œuvre - Pour répondre aux besoins de la main-d'oeuvre ou à ceux du patronat ? (Collectif pour un Québec sans pauvreté)

QUÉBEC, le 16 févr. 2017 - Le Collectif pour un Québec sans pauvreté croit que les personnes sans emploi et les travailleuses et travailleurs en situation de pauvreté ne doivent pas s’attendre à de grandes retombées du Sommet national sur la main-d’œuvre qui s’ouvre aujourd’hui à Québec. Le gouvernement a envoyé beaucoup de signaux peu encourageants récemment.

Par exemple, il vient tout juste de remettre aux calendes grecques la possibilité d’augmenter le salaire minimum à 15$ l’heure, ce qui serait pourtant un des meilleurs moyens pour les entreprises d’attirer la main-d’œuvre et de la retenir. « Offrir un salaire minimum qui laisse les personnes seules travaillant à temps plein dans la pauvreté — à 11,25$ le 1er mai prochain — nous apparaît comme le pire des incitatifs au travail », souligne le porte-parole du Collectif Serge Petitclerc.

Autre exemple : un des maîtres d’œuvre du Sommet national sur la main-œuvre, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, défend l’idée que la coercition serait le meilleur moyen de pousser les personnes à l’aide sociale à se trouver un emploi ou à entreprendre une démarche de développement de leur employabilité. « Pour le ministre Blais, c’est comme s’il devenait légitime de couper l’aide de dernier recours de personnes déjà incapables de vivre dignement. Pour nous, cette approche mise de l’avant par la récente réforme de l’aide sociale (projet de loi 70) est intolérable du point de vue des droits humains », poursuit Serge Petitclerc.

« On a compris depuis longtemps que le gouvernement prête facilement l’oreille aux doléances du patronat. Et on le soupçonne, avec le Sommet national sur la main-d’œuvre, de vouloir avant tout répondre aux besoins des entreprises à la recherche de main-d’œuvre bon marché », toujours selon Serge Petitclerc.

Pour briser cette impression, un premier pas dans la bonne direction serait la reconnaissance par le gouvernement que le nombre d’emplois disponibles est inférieur au nombre de personnes sans emploi et qu’il est dès lors inutile et irresponsable de chercher à mettre les personnes au travail le plus vite possible, peu importe les conditions, le salaire ou la précarité de l’emploi, et peu importe leurs aspirations.

« Cela serait un premier signe que le gouvernement envisage la main-d’œuvre d’un autre point de vue que celui du patronat. C’est-à-dire non pas comme une simple ressource à exploiter, mais comme des personnes qui souhaitent se réaliser et satisfaire leurs besoins et ceux de leur famille », conclut Serge Petitclerc.

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