Dans le cadre des négociations, la FIPEQ-CSQ a insisté sur le fait que les demandes normatives du ministère de la Famille et de la Mutuelle des employeurs, telles que la réduction de la conciliation travail, famille et vie personnelle et les heures supplémentaires obligatoires, sont inacceptables et constituent des reculs considérables pour ses membres. De plus, la FIPEQ-CSQ a constaté que, sur le terrain, les employeurs se permettent déjà d’utiliser régulièrement des mesures de gestion occasionnelles telles que les heures supplémentaires et l’annulation de congés pour éviter les bris de services, ce qui accroît l’épuisement des salariées, dont plusieurs sont en attente des vacances estivales.
La FIPEQ-CSQ souligne qu’elle a été de bonne foi et qu’elle a donné plusieurs chances à la négociation d’avancer, étant prête à signer une entente de façon rapide et de collaborer sur des solutions communes efficaces. Sensible à ce que les parents soient le moins affectés possible puisqu’ils sont les premiers à souffrir du manque de places criant, la FIPEQ-CSQ était même prête à négocier de façon accélérée l’année dernière, dès l’échéance des conventions collectives. Or, c’est le gouvernement qui a refusé d’octroyer les mandats en ce sens aux vis-à-vis patronaux. Aujourd’hui, la FIPEQ-CSQ déplore que l’employeur refuse encore une fois la main tendue.
En l’absence d’offres salariales qui répondent aux attentes des membres, la FIPEQ-CSQ entamera une tournée de consultation auprès d’eux durant les prochaines semaines. Les syndicats locaux devront statuer sur des moyens de pression pouvant aller jusqu’à plusieurs jours de grève, exercés au moment jugé opportun.
La fédération continuera à exiger des engagements fermes en matière de valorisation et de rémunération des intervenantes en CPE, mais se soucie des impacts que ce manque de volonté du gouvernement aura sur le réseau de la petite enfance, déjà en crise, durant l’été.
« Les salariées en CPE sont sans contrat de travail depuis mars 2020. Toutes les perches que nous avons tendues au gouvernement ont été repoussées. Les rencontres à la table de négociation nationale se suivent et se ressemblent. Nous n’avons obtenu aucune réponse à nos demandes prioritaires, aucune offre pour bonifier les salaires et c’est ce que nos membres attendent. Nous avons aussi demandé répétitivement à nos vis-à-vis de reculer sur leurs positions déplorables, mais ils refusent. C’est bien dommage, mais nous sentons que nous ne pouvons plus avancer », dénote Anne-Marie Bellerose, porte-parole politique de la négociation et secrétaire-trésorière de la FIPEQ-CSQ.
« Les intervenantes vivent une crise sans précédent, elles sont exténuées et n’ont pas eu l’occasion de respirer depuis le début de la pandémie. Elles doivent être entendues. On ne peut pas les blâmer de quitter et, avec ce manque de volonté flagrant du ministère de la Famille et des employeurs de reconnaître leur travail, l’exode va s’aggraver cet été. C’est sûr que nous allons nous battre, parce qu’ils sont en train de démolir notre réseau. Ce n’est pas à cœur joie que nous allons vers les moyens de pression et des séries de grèves, mais c’est la seule solution pour sauver le réseau de la petite enfance, pour que les familles puissent bénéficier de services de qualité », somme Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.
La FIPEQ-CSQ rappelle qu’elle a exigé à maintes reprises depuis le début de l’année, au ministre de la Famille et à la présidente du Conseil du trésor, un investissement immédiat dans les salaires et les conditions de travail, afin de reconnaître le travail des professionnelles de la petite enfance et attirer la relève. Plusieurs personnes sont aussi intervenues en faveur d’une augmentation des salaires en CPE durant les consultations publiques du ministre de la Famille. Les demandes des membres de la FIPEQ-CSQ sont loin d’être irréalistes : elles réclament des hausses salariales d’environ 3,50 $ sur trois ans.
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