La FTQ réagit au premier budget de la CAQ : Un budget mi-figue mi-raisin qui laisse sur la touche les travailleurs et travailleuses
Montréal, le 21 mars 2019. – La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) réagit de façon mitigée au premier budget de la CAQ. Alors que le gouvernement dispose d’une importante marge de manœuvre, il a raté une belle occasion d’investir dans sa main-d’œuvre, notamment dans le personnel des grands réseaux de la santé et de l’éducation.
Les hausses des sommes allouées aux réseaux de la santé (5,4%) et de l’éducation (5,1%) sont à peine supérieures à l’évolution des couts de système (qui sont notamment les hausses des couts des médicaments, des fournitures, de la main-d’œuvre, etc.). Autrement dit, seule une mince part de ces sommes visent une réelle amélioration des services, lesquels ont un urgent besoin de rattrapage. « Si on se réjouit de l’augmentation du nombre de lits dans les hôpitaux et les CHSLD, ainsi que de l’ajout du personnel soignant, on se demande bien comment le gouvernement va finir par attirer de nouveaux travailleurs pour offrir ces mêmes services. Il faut de toute urgence améliorer les conditions d’exercice d’emploi des travailleurs et des travailleuses. On met beaucoup d’argent dans les infrastructures, mais qu’en est-il pour ceux et celles qui donnent les services ? », interroge le président de la FTQ, Daniel Boyer.
Au chapitre de l’environnement, la FTQ constate qu’aucun investissement neuf n’est alloué à la lutte contre les changements climatiques. Le milliard annoncé sur cinq ans provient de sommes déjà disponibles dans le Fonds vert. C’est bien que le gouvernement prévoit des sommes d’argent pour accompagner les entreprises dans leur transition énergétique, mais aucune mesure spécifique n’est prévue pour les travailleurs et travailleuses qui seront affectés par la transition énergétique.
Quant à la pénurie de main-d’œuvre, le gouvernement cherche surtout à hausser le taux de participation des travailleurs et travailleuses expérimentés ou des personnes immigrantes par un crédit d’impôt et une aide aux PME. Au plan de la formation professionnelle, les mesures annoncées sont trop timides. « Vouloir inciter les personnes à intégrer la population active et se trouver un emploi est positif, mais le gouvernement devrait aussi porter une plus grande attention aux personnes déjà en emploi afin qu’elles n’abandonnent pas après seulement quelques années de service comme c’est le cas par exemple chez les préposés aux bénéficiaires ou encore le personnel enseignant », ajoute le président de la FTQ.
La FTQ se réjouit, par ailleurs, de plusieurs mesures qui auront des impacts positifs auprès des familles, notamment l’abolition graduelle de la contribution additionnelle pour les services de garde, l’Allocation famille, la bonification de l’exemption des pensions alimentaires, l’amélioration de la qualité de vie des proches aidants et les soins à domicile.
Enfin, la FTQ est déçue que le gouvernement Legault ne se soit pas engagé fermement à mettre en place d’un régime d’assurance médicaments public et universel, lequel améliorerait grandement la qualité de vie des Québécois et des Québécoises.
Les priorités et le budget du gouvernement Legault, pas des Québécoises et Québécois (Coalition solidarité santé)
Dans son discours, le ministre a déclaré avoir « trouvé des finances publiques en bon état » en arrivant en octobre. « Peut-être que dans les livres comptables, ça allait bien, mais sur le terrain, c’était une autre histoire », commente Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition. « Ça fait plus de dix ans que les budgets de la Santé et des services sociaux (SSS) sont inférieurs au maintien du niveau de services et de soins, on parle d’un manque accumulé de plusieurs milliards de dollars juste répondre aux besoins de base, sans rien ajouter, et tout ce que nous dit le ministre, c’est que son budget et ses investissements vont maintenir ce manque, sans plus. Il n’y a pas de quoi être fier », continue M. Benoit.
La Coalition n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi le gouvernement se refuse d’attaquer l’un des postes budgétaires les plus dispendieux inutilement pour les finances publiques, à savoir le régime d’assurance médicaments hybride privé public. « Lors de son passage au huis clos, j’ai demandé au ministre s’il avait lu tous les rapports et études qui ont été envoyés à ses prédécesseurs démontrant qu’on pourrait économiser jusqu’à 3 G$ par année en rendant entièrement publique notre assurance médicaments.
Il m’a répondu qu’il discutait de cela avec le fédéral. J’ai ajouté que c’était dans son champs de compétence, comme l’avait dit la ministre McCann, qu’il pouvait agir seul, comme le gouvernement l’avait fait en 1996 en mettant sur pied le régime actuel. Il m’a répondu que ce n’était pas le moment de discuter de cela aujourd’hui, et il est parti rapidement », raconte M. Benoit. « Si ce n’est pas le moment de discuter de finances publiques le jour du dépôt du budget, je me demande bien quand est-ce que ce sera pertinent », demande M. Benoit.
Le Plan budgétaire du gouvernement prévoit des investissements additionnels de 7,3 G$ pour deux missions qu’il juge prioritaires : 2,4 G$ sur 5 ans en Éducation et enseignement supérieur, et 4,9 G$ sur 6 ans en Santé et Services sociaux. « Avec des économies de 3 G$ par année sur le prix des médicaments, le gouvernement pourrait doubler ses investissements sur 5 ans, sans que ça ne lui coûte plus cher, et là, on pourrait rattraper le manque à gagner accumulé sous les régimes libéraux Charest-Couillard, et le ministre pourrait se vanter de vraiment répondre aux besoins grandissants de la population », dit M. Benoit.
La Coalition est encore plus déçue de la place réservée à la lutte au réchauffement climatique. Le ministre écrit que son gouvernement « répondra à l’urgence climatique, et qu’il le fera en s’assurant que les Québécois ne soient pas pénalisés. » Et il annonce des investissements de près de 1 G$ sur deux ans. « Il est difficile de penser que le gouvernement a vraiment saisi l’urgence d’agir contre le réchauffement climatique : ce thème est le cinquième sur les sept que compte le budget », fait remarquer Jacques Benoit.
« Avec les impacts immédiats, et en augmentation, sur la santé de la population, et l’hypothèque grandissante que cela fait peser sur l’avenir de notre jeunesse, le ministre avait la chance de présenter la lutte au réchauffement climatique comme celle autour de laquelle s’articulent tous les autres axes d’intervention gouvernementale. Ce n’est pas un élément parmi d’autres, c’est celui qui va déterminer nos conditions de vie et de santé pour plusieurs décennies, voire notre survie. Il nous faut changer radicalement la façon de répondre à nos besoins en société. Ce n’est pas un détail, c’est fondamental », affirme M.Benoit.
La Coalition craint entre autres les prochaines canicules de l’été qui vient, et leurs impacts sur la population. Solidarité santé rappelle que lors d’épisodes de chaleur extrême, les personnes particulièrement vulnérables sont les bébés et les jeunes enfants, les personnes âgées, les personnes souffrant de troubles cognitifs ou de santé mentale, les personnes atteintes d’une maladie chronique et les personnes consommant certaines classes de médicaments. De même certains facteurs de risque augmentent la vulnérabilité, comme les personnes vivant seules, sans réseau de soutien, les personnes vivant dans un état de pauvreté, les personnes travaillant à l’extérieur ou dans un environnement chaud, et les personnes pratiquant un sport ou une activité intense à l’extérieur. Et l’addition ou la combinaison de plusieurs critères en augmente le degré de dangerosité.
La Coalition rappelle également que l’été dernier, le personnel des établissements de SSS devait, en plus de ses tâches régulières, courir pour tenter de rafraîchir un tant soit peu les personnes sous leurs soins. Solidarité santé aurait apprécié que le gouvernement se préoccupe du personnel qui prend soin de celles et ceux qui ont besoin de soins et services.
« Mais ce n’est pas le cas », dit M. Benoit. Puis, à l’intention des élus, il ajoute : « Vous avez raison, messieurs Legault, Girard et Dubé : ce que vous nous avez présenté aujourd’hui, ce sont VOS priorités, VOTRE budget, pas ceux des Québécoises et des Québécois », conclut-il.
Budget 2019-2020 : 35M$ pour les groupes communautaires en santé et services sociaux (TRPOCB)
Montréal, le 21 mars 2019 – La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles et la campagne CA$$$H - Communautaire autonome en santé et services sociaux – Haussez le financement se réjouissent d’une nouvelle importante, annoncée aujourd’hui par le gouvernement dans le cadre du budget 2019-2020. En effet, reconnaissant « l’apport essentiel des organismes communautaires au maintien et à l’amélioration de la santé et du bien-être de la population québécoise », le gouvernement vient d’annoncer l’injection de 35 millions $ supplémentaires au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du ministère de la Santé et des Services sociaux.
« Il est trop tôt pour savoir si cette somme sera uniquement dédiée en subventions à la mission des groupes, mais nous avons bon espoir, puisque ce fut le cas l’année passée », comme le souligne Mercédez Roberge, de la Table. « Le financement à la mission est crucial, car il donne les moyens aux communautés, à travers leurs groupes communautaires, de trouver par elles-mêmes des solutions aux problématiques sociales auxquelles elles sont confrontées », ajoute t’elle.
Il s’agit d’un investissement important, comparé au 17M$ ajouté l’an dernier par le gouvernement précédent. Cependant, ce montant demeure largement insuffisant, compte tenu des besoins criants des 3000 groupes communautaires autonomes en santé et services sociaux.
Nicholas Legault, de la campagne CA$$$H, explique : « Par groupe, ce montant représente une somme très modeste. Au total, il faudrait ajouter 355M$ au PSOC, pour que les groupes puissent remplir leur mission sans être dans un état permanent de précarité, sans couper dans leurs activités, comme c’est le cas actuellement. Nous sommes tout de même encore loin du compte puisque 35M$, c’est mois de 10% des besoins. »
Rappelons que le montant de 355M$, revendiqué avec la campagne CA$$$H, représente mois de 1% du budget total du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Avec les campagnes CA$$$H et Engagez-vous pour le communautaire, les groupes communautaires se sont mobilisés, avec beaucoup de créativité et d’énergie, pour faire connaître leur situation alarmante de sous-financement et d’appauvrissement, ainsi que leurs revendications.
« Cette annonce de 35M$ est le résultat de beaucoup de travail, d’engagements et d’efforts de la part des groupes et regroupements communautaires. Ils peuvent être fiers », souligne Nicholas Legault. « Mais notre travail continu, car les besoins demeurent. Pour ne donner qu’un exemple : cette année, les maisons pour femmes victimes de violences et celles pour jeunes en difficulté ont dû refuser des milliers de demandes d’hébergement. Avec des surplus évalués à 5.6 milliards, le gouvernement a les moyens de pallier à cela », conclut-il.
Enfin, la Table et la campagne CA$$$H saluent l’engagement du gouvernement « à faire preuve de plus de transparence à l’égard des sommes allouées » dans le cadre du PSOC :
« La Table réclame cette transparence depuis longtemps et réitère sa disponibilité pour y travailler avec la ministre Danielle McCann. Malheureusement, le document du budget ne met pas en pratique cet engagement, car il n’y a toujours pas de précision quant aux balises utilisées pour indexer annuellement les subventions attribuées par le PSOC, ni d’informations quant aux sommes dévolues aux organismes et regroupements nationaux. », explique Mercédez Roberge.
En conclusion, la Table et la campagne CA$$$H rappellent leur entière disponibilité à collaborer avec le gouvernement pour répondre aux besoins des groupes.
Greenpeace : un budget qui ne reflète nullement l’urgence climatique
(MONTRÉAL) – En réaction au budget de 1,3 $G alloué à l’Environnement proposé par le Ministre Girard dans son budget 2019-2020, Greenpeace Canada estime que tant le budget des dépenses en matière d’environnement que son application restent largement insatisfaisants et insuffisants, considérant l’urgence climatique actuelle – que M. Legault dit reconnaître.
– Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie étaye pour sa part :
« Considérant qu’il y a une urgence climatique, ce budget est très décevant et n’est pas à la hauteur du virage drastique qui est requis pour que le Québec atteigne sa cible de réduction des gaz à effet de serre pour 2030. Ce budget manque gravement d’ambition climatique et propose même de développer le système routier et le 3ème lien qui entraîneront une augmentation des émissions polluantes.
De plus, les 190 millions qui iront aux grandes entreprises industrielles pour qu’elles réduisent leurs émissions est un nouveau cadeau pour les grands pollueurs tandis qu’ils devraient plutôt payer pour leur pollution. Une partie de ces millions contribuera à l’augmentation de la consommation de gaz au Québec, un carburant fossile extrêmement polluant du fait qu’il est produit par fracturation hydraulique. Les investissement de 433 millions de dollars pour l’aide à l’achat de véhicules électriques sont aussi questionnables et il aurait été préférable que le gouvernement mette en place un programme de bonus-malus et renforce sa Loi zéro émission de manière à accélérer l’électrification à moindre coût. »
Budget 2019-2020 - Des mesures timides pour améliorer les services offerts à la population par la fonction publique (SFPQ)
Québec, le 21 mars 2018 – Bien que le gouvernement de la CAQ annonce des réinvestissements dans les services publics, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) déplore que le budget 2019-2020 limite la croissance des dépenses dans le secteur de la fonction publique à 3,2 %. « C’est nettement insuffisant pour maintenir des services de qualité particulièrement en région. La fonction publique demeure toujours le parent pauvre par rapport aux réseaux de la santé et de l’éducation qui obtiennent la part du lion. Les ministères devront continuer d’en faire plus avec moins alors que le gouvernement est en situation de surplus budgétaire », constate Christian Daigle, président général du SFPQ.
Au chapitre des effectifs, le gouvernement de la CAQ garde le cap sur l’abolition de 5000 postes administratifs d’ici 2023-24 dans l’ensemble des réseaux. Le SFPQ rappelle que depuis 10 ans, les gouvernements successifs ont gelé et même réduit le nombre de fonctionnaires au sein de l’administration publique. Ainsi, entre 2007 et 2017, la taille de la fonction publique n’a crû que de 0,3 % alors que la population québécoise a augmenté de 9,1 % au cours de la même période. Pendant ce temps, le personnel représenté par le SFPQ, qui offre des services directs à la population, a fondu de plus de 3 500 postes équivalents à temps complet.
« Après la saignée des dernières années et après avoir engrangé des milliards de dollars, le gouvernement annonce des réinvestissements, mais promet très peu d’embauches dans la fonction publique. Pendant ce temps, la Régie du logement continuera de fermer ses portes plusieurs fois par mois dans certaines villes par manque de personnel. Revenu Québec et la Société de l’assurance automobile du Québec diminuent toujours les services disponibles au comptoir. Le ministère de l’Environnement n’est plus en mesure de remplir ses objectifs d’inspections. Sans personnel supplémentaire pour rebâtir ses ministères et ses organismes, le gouvernement continuera de gérer le risque et demeurera en mode réaction plutôt qu’en mode prévention », estime monsieur Daigle.
Parmi les promesses de ce budget, il y a la consolidation de l’expertise de l’État en technologie de l’information dans un nouveau centre d’expertise en informatique. « Cela fait des années que nous demandons des mesures concrètes pour mettre fin au bordel informatique. Ce n’est pas en créant une nouvelle structure, et sans l’octroi de nouveaux effectifs que le gouvernement pourra rebâtir l’expertise interne. Ça prend de l’argent pour attirer, embaucher et retenir du personnel. Dans une situation de plein emploi, on ne choisit pas l’employeur qui paie le moins. Le gouvernement devra en tenir compte s’il veut cesser d’être un club-école pour les autres employeurs », conclut monsieur Daigle
Budget 2019 - LA FPPE-CSQ se réjouit tout en restant prudente
MONTRÉAL, le 22 mars 2019 - Au lendemain de la présentation du budget 2019, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), salue les investissements consentis par la Coalition Avenir Québec (CAQ) dans les services professionnels aux élèves, mais demeure prudente dans l’attente des règles budgétaires.
« La somme de 47 millions de dollars dans les services aux élèves pour cette année, c’est un excellent signal de départ. Reste à savoir comment ces sommes seront déployées dans le réseau. Si elles ne sont pas protégées pour servir exclusivement à l’embauche de ressources professionnelles, c’est de l’argent lancé par les fenêtres. Aussi, si l’on continue d’émietter des sommes ridicules un peu partout dans chaque école, l’élève ne verra pas la différence au bout du compte », explique Johanne Pomerleau, présidente de la FPPE-CSQ.
Établir un plancher de service durable dans les allocations de base
La FPPE-CSQ demande un investissement de 160 millions de dollars sur trois ans pour permettre l’embauche de 2 000 professionnels supplémentaires. Cette injection d’argent permettrait qu’un seuil minimal de 5 professionnels en service direct pour 1 000 élèves1 soit offert à la grandeur du Québec. Le ratio moyen de professionnels par 1 000 élèves est actuellement de 3,25.
Nous espérons vivement que, quand le ministre des Finances parle de « seuils minimaux » de services, il veut dire que les sommes alloués seront récurrentes au fil des années et qu’on ne pourra plus jouer au yoyo avec les services aux élèves comme c’est souvent arrivé dans le passé. Seul l’avenir nous le dira.
À ce sujet, la FPPE-CSQ recommande dans un mémoire présenté au gouvernement dans le cadre des consultations prébudgétaires de protéger les sommes qui seraient investies pour un plancher de services professionnels dans les allocations de base des règles budgétaires. Cela permettrait une répartition plus équitable des ressources.
Comment attirer et retenir toute cette main-d’œuvre ?
La FPPE-CSQ s’interroge à savoir comment le ministre Roberge compte attirer et retenir les nouvelles ressources qu’il compte embaucher, quand on sait que les salaires et les conditions du milieu scolaire comptent parmi les plus désavantageuses au Québec pour beaucoup de corps d’emploi.
« Il n’y a rien dans ce budget qui dégage une marge de manœuvre pour améliorer les conditions de travail et salariales des employés du réseau lors de la prochaine négociation. Quand le ministre Roberge dit que les professionnelles et professionnels vont revenir du privé pour travailler dans le réseau scolaire dans les conditions actuelles, il prend ses rêves pour la réalité. Il faut que des actions concrètes soient prises pour améliorer les conditions des travailleuses et travailleurs en éducation », conclut Johanne Pomerleau.
Budget Girard 2019 : des annonces à saluer en enseignement supérieur, mais encore du travail à faire (FQPPU)
MONTRÉAL, le 21 mars 2019 /CNW Telbec/ - La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) accueille positivement les investissements supplémentaires de 93,2 millions de dollars (3 %) alloués au fonctionnement des universités par le ministre des Finances, Éric Girard, dans ce premier budget. Elle voit aussi d’un bon œil les efforts de 20,3 milliards de dollars sur dix ans consentis aux immobilisations dans les secteurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur, bien qu’il soit difficile pour le moment de savoir quelle part ira au réseau universitaire.
Cependant, dans un contexte de surplus budgétaires importants, les attentes étaient plus élevées. Rappelons que de 2012-13 à 2017-18, la part de Québec dans le financement global des universités a diminué de 8,1 %, ce qui a mené à une détérioration des conditions de travail et d’études.
« L’augmentation de 3 % du financement de base des universités leur permettra de pallier les besoins les plus criants en matière d’enseignement et de recherche, notamment l’embauche de plus de professeures et professeurs », estime le président de la FQPPU, Jean-Marie Lafortune. Toutefois, la baisse démographique appréhendée au cours des prochaines années risque d’avoir des effets délétères sur le budget des universités, dans un contexte où la répartition du financement demeure largement tributaire des inscriptions étudiantes. « La Fédération demeure à la disposition du ministre Roberge pour alimenter ses réflexions quant à l’élaboration d’une politique de financement des universités qui s’appuie sur un ensemble de variables, plutôt qu’uniquement sur l’effectif étudiant », renchérit-il.
En matière de recherche universitaire, la capacité de mener des projets à terme dépend de la stabilité et de la prévisibilité du financement. En ce sens, la FQPPU salue la poursuite des engagements liés à la Stratégie québécoise de recherche et d’innovation, bien qu’une bonification des sommes allouées aux Fonds de recherche du Québec au-delà de l’inflation était attendue, compte tenu de l’augmentation du nombre de chercheures et chercheurs. La Fédération souligne également la volonté du gouvernement de créer un guichet de service, piloté par l’Institut de la statistique du Québec, visant à faciliter l’accès aux données de recherche des ministères et organismes publics, notamment celles du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Cet investissement de 7,5 millions de dollars sur cinq ans répond à une demande de longue date de la FQPPU.
En ce qui a trait aux enveloppes spécifiques, si la Fédération se réjouit des investissements de 75 millions de dollars sur cinq ans ayant pour objectif de soutenir les universités en région, ce qui leur permettra de renforcer leur capacité d’agir comme leviers de développement social et économique partout au Québec, elle se questionne sur l’annonce de 3 millions de dollars visant à adapter la formation des universités et des collèges aux besoins du marché du travail. « Cette mesure rappelle l’importance que le Québec se dote d’une législation-cadre affirmant les principes fondamentaux et les valeurs de l’université québécoise, pour s’assurer que cette dernière conserve son autonomie et que ses artisans puissent poursuivre leur mission dans le respect de leur liberté académique », conclut M. Lafortune.
La culture demeure une des priorités budgétaires du gouvernement du Québec
QUÉBEC, le 21 mars 2019 - Dans son discours sur le budget rendu public aujourd’hui, le ministre des Finances, Éric Girard, annonce dans ses priorités que la culture doit « demeurer forte et dynamique ». Pour ce faire, il confirme le maintien des sommes annoncées en juin dernier (600,9 M$ sur cinq ans) pour le Plan d’action de la Politique culturelle.
De plus, il injecte des sommes supplémentaires avoisinant les 40 M$, soit une augmentation de 5 % du budget de la culture qui se répartit comme suit : 6,5 M$ destinés à stimuler l’entrepreneuriat culturel via des programmes du CALQ et de la SODEC, 1 M$ pour favoriser une programmation originale à Télé-Québec, 3 M$ au Fonds pour la musique à l’ère numérique. De plus, les sorties culturelles et les bibliothèques scolaires obtiennent 15 M$ de plus et 5 M$ sont alloués au soutien aux ateliers d’artistes à Montréal. Enfin, 10 M$ seront investis pour le patrimoine, les musées et la diversification des revenus des sociétés d’État. Notons que la plupart de ces mesures seront financées pendant les cinq prochaines années.
La Coalition La culture, le cœur du Québec (la Coalition) accueille favorablement ces annonces. Cependant, dans un contexte historique de surplus budgétaires, la part du budget dédié à la culture plafonne à 1,3 % du budget total, malgré l’injection de ces nouvelles sommes. Dans son mémoire économique, la Coalition avait mis notamment en évidence l’importance de porter le budget à 2 % des dépenses publiques afin d’assurer la vitalité du milieu et la mise en œuvre d’un véritable plan d’action pour les ressources humaines en arts et en culture.
La Coalition souhaite que le gouvernement continue de retenir la culture comme une de ses priorités. Toutefois, s’il veut vraiment, comme le ministre Girard l’a affirmé dans son discours d’aujourd’hui, que « la culture soit à la fois une source de fierté et demeure un important moteur économique », cet objectif du 2 % doit être atteint. La Coalition entend poursuivre ses efforts pour l’amélioration des conditions socioéconomiques et de pratique des artistes et des travailleuses et travailleurs de la culture.
À propos
La Coalition La culture, le coeur du Québec revendique la mise en place d’actions concertées dans le cadre des politiques gouvernementales des instances de la Culture, de l’Emploi et de l’Éducation afin de soutenir les ressources humaines des arts et de la culture. Menée par un comité directeur composé des représentants d’une dizaine d’organismes membres, notre coalition rassemble une quarantaine d’organisations regroupant près de 150 000 artistes, artisans et travailleurs culturels, tous unis pour militer en faveur de la priorisation de la culture dans la société québécoise et dans les actions de son gouvernement.
Le comité directeur
Christine Bouchard | En Piste - regroupement national des arts du cirque
Fabienne Cabado | Regroupement québécois de la danse
Louise Chapados | Conseil des métiers d’art du Québec
Gilles Charland | Alliance québécoise des techniciens et techniciennes de l’image et du son
Bastien Gilbert | Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec
Sylvie Meste | Conseil québécois du théâtre
Sonia Pelletier | Regroupement des arts interdisciplinaires du Québec
Julie-Anne Richard | Association professionnelle des diffuseurs de spectacles
Josée Tremblay | Conseil de la culture des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches
Dominic Trudel | Conseil québécois de la musique
Autres organismes membres de la Coalition La culture, le cœur du Québec
Association des libraires du Québec
Association des professionnels de l’industrie de l’humour
Association des professionnels des arts de la scène du Québec
Association québécoise des marionnettistes
Centre québécois de l’institut canadien des technologies scénographiques
Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue
Conseil de la culture de l’Estrie
Conseil de la culture du Bas-Saint-Laurent
Conseil québécois des arts médiatiques
Conseil québécois du patrimoine vivant
Conseil régional de la culture de Laval
Corporation culturelle des Îles-de-la-Madeleine, Arrimage
Culture Centre-du-Québec
Culture Gaspésie
Culture Lanaudière
Culture Laurentides
Culture Montérégie
Culture Outaouais
Culture Saguenay-Lac-Saint-Jean
Diversité artistique Montréal
Guilde des musiciens et musiciennes du Québec
Illustration Québec
La danse sur les routes du Québec
Regroupement des artistes en arts visuels d
Réaction de la FIQ au budget du Québec 2019-2020 - Le gouvernement ignore la crise que vivent les professionnelles en soins
QUÉBEC, le 21 mars 2019 - Malgré l’effort budgétaire important, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ est très déçue par l’absence de volonté du gouvernement de François Legault de régler la crise que vivent les professionnelles en soins dans les établissements de santé et de services sociaux. Elle dénonce notamment l’absence d’engagements clairs pour améliorer les conditions de travail des professionnelles en soins et implanter les ratios professionnelles en soins/patient-e-s.
Pas d’engagement clair pour les ratios
La FIQ avait demandé au gouvernement du Québec de dédier, dès cette année, une enveloppe exclusive de 350 millions de dollars pour déployer des ratios professionnelles en soins/patient-e-s, une solution qui a fait ses preuves en Australie et en Californie, mais aussi dans le cadre des 17 projets développés par les équipes de la FIQ. « Les ratios stabilisent les équipes de travail, améliorent les conditions de travail et réduisent les événements indésirables. Dans un contexte où les surplus sont importants et chiffrés à 2,5 milliards, nous sommes choquées de constater qu’aucune somme n’ait été clairement destinée à ces projets. Un montant de 200 millions, qui n’est pas ventilé, est réparti entre toutes les catégories d’emplois. Nous allons interpeller la ministre de la Santé et des Services sociaux afin qu’elle nous précise quelle somme sera dédiée au déploiement des ratios sécuritaires au Québec. », souligne Roberto Bomba.
Aucune mesure pour abolir les heures supplémentaires obligatoires
« Nous constatons que le gouvernement n’a pas entendu les professionnelles en soins. Elles vivent de la détresse, travaillent en heures supplémentaires obligatoires sur une base quasi quotidienne pour certaines. On est loin du compte et on ne voit pas comment la ministre de la Santé et des Services sociaux va éliminer les heures supplémentaires obligatoires comme elle l’avait affirmé pendant la campagne électorale et redonner de l’espoir à nos membres. Le gouvernement s’est aussi engagé à créer des postes pour les professionnelles en soins, il n’y a aucune indication claire de cet engagement », déclare Roberto Bomba, trésorier et coresponsable du secteur Négociation de la FIQ.
CHSLD et maisons des aîné-e-s
La FIQ salue la création de maisons des ainé-e-s et de 2 600 places additionnelles, mais est sceptique quant à la capacité du gouvernement de consolider les CHLSD en place qui connaissent des pénuries de main-d’œuvre et de gros problèmes d’organisation du travail. « L’investissement de 70 millions par année dans les CHSLD est nettement insuffisant. Doit-on comprendre que les CHSLD seront abandonnés par le gouvernement au profit de ces maisons des aîné-e-s ? , commente Roberto Bomba.
Un encouragement pour les IPS et les soins à domicile
La FIQ accueille positivement la volonté du gouvernement de dédier des sommes pour permettre aux infirmières praticiennes spécialisées (IPS) de prendre la place qui leur revient en première ligne. « Le gouvernement reconnaît le rôle important que peuvent jouer les IPS, ces professionnelles peuvent améliorer grandement les services de première ligne. Nous pensons également que les budgets dédiés aux soins à domicile sont indispensables puisqu’ils n’ont pas encore été développés à la mesure des besoins de santé de la population. Toutefois, nous ne pouvons qu’être déçues par les 10 millions destinés aux CLSC », ajoute Roberto Bomba.
La vigilance s’impose
La FIQ sera sur le terrain, avec toutes les professionnelles en soins, pour observer le déploiement de ces budgets et revendiquer l’amélioration de leurs conditions de travail. La FIQ poursuivra la lutte pour l’implantation de ratios professionnelles en soins/patient-e-s.
Budget du Québec 2019-2020 - Québec doit faire plus et mieux en matière de lutte contre la pauvreté (Collectif pour un Québec sans pauvreté)
QUÉBEC, le 21 mars 2019 - Le Collectif pour un Québec sans pauvreté déplore, à la lecture du Budget du Québec 2019-2020, que la lutte contre la pauvreté ne fasse pas partie des priorités du gouvernement Legault, alors que celui-ci nage dans les surplus budgétaires. Le groupe le plus pauvre de notre société, les personnes assistées sociales vivant seules, se voit encore laissé de côté par le gouvernement, alors qu’il y a urgence d’agir.
« Une personne seule sur quatre ne couvre pas ses besoins de base au Québec. Et que fait le gouvernement pour améliorer le revenu de ces personnes ? Rien. C’est une situation à laquelle il faudra bien un jour s’attaquer », de s’indigner Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.
Au Québec, 73,2 % des prestataires du programme d’Aide sociale et 91,8 % des prestataires du programme de Solidarité sociale vivent seulEs.
« Le Collectif considère qu’un coup de barre est plus que nécessaire pour améliorer le revenu disponible des personnes les plus pauvres. Le ministre Girard peut bien dire que ’notre société doit être à l’écoute de ceux qui ont besoin d’aide’, son budget montre qu’entre ce qu’il dit et ce qu’il fait, il y a un monde. », de poursuivre M. Petitclerc.
Le Collectif rappelle que les prestations d’Aide sociale à l’heure actuelle ne permettent de couvrir que 53,8 % des besoins de base, selon la Mesure du panier de consommation.
Dans son discours, le ministre des Finances, M. Éric Girard, a également affirmé que son premier budget réalise les engagements pris par sa formation politique lors de la dernière campagne électorale. Or, en matière de lutte contre la pauvreté, la tâche ne pouvait être difficile, la plate-forme électorale de la Coalition avenir Québec ne comptait qu’une seule mesure, soit le retrait des pensions alimentaires du calcul de l’aide sociale et de l’aide aux études.
Le gouvernement a tenu sa promesse, mais en partie seulement. En effet, ce n’est pas le « retrait » des pensions alimentaires du calcul des revenus dans ces deux programmes que vient consacrer le budget, mais bien une bonification de l’exemption qui y était déjà accordée. Cette bonification fait passer le montant pouvant être exempté, par enfant, de 100 $ à 350 $ par mois pour les programmes d’assistance sociale et de 1200 $ à 4200 $ par année pour le programme d’aide financière aux études.
« Considérant la somme dérisoire qu’aurait représentée une telle mesure dans un budget qui se vante de remettre 3,1 milliards dans le portefeuille des QuébécoiSEs, le Collectif aurait souhaité voir l’exemption complète des montants de pension alimentaire », d’affirmer Serge Petitclerc.
Aussi bien pendant la campagne électorale que depuis son élection, la formation politique de François Legault s’est gardée de parler de lutte contre la pauvreté. Son premier budget n’est pas pour rompre avec cette regrettable habitude.
Budget : des réinvestissements qui ciblent les mauvaises priorités, estime la CSN
QUÉBEC, le 21 mars 2019 - La CSN salue la décision du ministre des Finances, Éric Girard, d’utiliser une bonne partie des surplus budgétaires pour réinvestir dans les secteurs de l’éducation et de la santé et des services sociaux. Toutefois, elle questionne les cibles choisies par le gouvernement de François Legault.
« Il y a beaucoup d’argent pour le béton et les fixations du premier ministre, mais encore trop peu pour venir améliorer les soins à la population et soulager le personnel de nos réseaux publics, mis à mal par les années d’austérité budgétaire », remarque le président de la CSN, Jacques Létourneau. Une large partie de la hausse du budget en éducation servira à construire des classes pour répondre à la promesse de François Legault de créer des maternelles 4 ans sur tout le territoire du Québec. On aurait préféré davantage d’investissements dans les services directs aux élèves et l’aide à la réussite scolaire. »
Bien que la CSN se réjouisse de la fin de la modulation des tarifs des services de garde, elle s’inquiète du fait que celle-ci sera étalée sur quatre ans. « Clairement, le réseau de la petite enfance sera affaibli à très court terme, puisque la poursuite de la modulation des tarifs fera en sorte que les CPE et les services de garde en milieu familial seront défavorisés par rapport aux maternelles 4 ans », poursuit Jacques Létourneau. Celui-ci déplore également que le réseau de l’enseignement supérieur soit pratiquement ignoré dans ce budget.
Le réseau de la santé et des services sociaux fait également l’objet d’un important réinvestissement. « En annonçant l’embauche de préposés aux bénéficiaires, d’infirmières, de techniciens et de professionnels additionnels, le gouvernement reconnait enfin le manque de personnel et les surcharges de travail que nous dénonçons depuis trop longtemps. Espérons que le gouvernement se souviendra de cette réalité lors des prochaines négociations du secteur public qui s’amorceront à l’automne », souligne le président de la CSN. La centrale syndicale se réjouit également des enveloppes supplémentaires dédiés aux soins et aux services à domicile.
Toutefois, la CSN déplore l’attitude du gouvernement envers les centres d’hébergement de soins à longue durée. « Près de la moitié des réinvestissements en santé seront consacrés à… 2600 places dans de nouvelles maisons pour les aînés. Je nous souhaite de piger le ticket chanceux ! Toute proportion gardée, il reste bien peu d’argent pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens en CHSLD », remarque Jacques Létourneau.
La CSN voit d’un bon œil le relèvement de l’enveloppe d’Investissement Québec, qui pourrait avoir jusqu’à 5 milliards à investir dans plusieurs secteurs de l’économie. De cette somme, un milliard de dollars pourrait être consacré à protéger les sièges sociaux québécois et favoriser les entreprises stratégiques.
La CSN accueille favorablement la hausse substantielle du budget du ministère de l’Immigration, notamment en ce qui a trait aux sommes dédiées à l’accompagnement des immigrants en matière d’intégration à l’emploi et de francisation. La CSN demeure toutefois préoccupée par la baisse des seuils d’immigration prévue par la CAQ.
Enfin, la CSN dénonce que, malgré les investissements prévus en environnement pour la lutte contre les changements climatiques, aucune cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne figure à l’ordre du jour.
Budget 2019-2020 : Aucune mesure pour calmer la grogne des stagiaires (Stagiaires en solde)
QUÉBEC, le 21 mars 2019 - La Fédération étudiante collégiale (FECQ) du Québec et l’Union étudiante du Québec (UEQ) sont insatisfaites du budget 2019-2020. En effet, ce dernier ne mentionne aucunement la compensation financière des stagiaires québécois.
Les deux organisations rappellent l’obligation de résultat du ministre Roberge. Elles rappellent que malgré les déclarations du ministre que « les étudiants ne doivent pas défoncer une porte ouverte », force est de constater qu’aucune somme n’a été prévue pour les stagiaires ne recevant aucune mesure de rémunération de leur travail.
RAPPEL DE CERTAINS FAITS SAILLANTS
– Les stages non rémunérés sont souvent présents dans les secteurs majoritairement féminins, c’est-à-dire dans les secteurs public et communautaire.
– 22.4 % des stagiaires se rendent en milieux de stage sans contrat formel les encadrants ;
– 77 % des stagiaires ne reçoivent aucune forme de rémunération ;
Rappelons que le précédent gouvernement avait prévu une réserve budgétaire afin de mettre en place la compensation du stage de prise en charge en enseignement lors du budget 2018-2019 ;
Citation :
« La consultation du ministre sur la compensation des stagiaires a une obligation de résultat. Quel résultat nous donne ce budget ? Encore de la grogne, encore des iniquités », Fred-William Mireault, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).
« Ce budget ne répond en aucun point aux demandes étudiantes. Il ne comprend aucune mesure pour les stagiaires. Il met un frein aux avancés des dernières années en matière de compensation des stages », Guillaume Lecorps, président de l’Union Étudiante du Québec (UEQ).
Un budget injuste qui ferme les yeux devant une crise du logement bien réelle (FRAPRU)
QUÉBEC, le 21 mars 2019 - Alors qu’une pénurie de logements frappe déjà plusieurs villes québécoises, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) dénonce avec véhémence le choix du gouvernement Legault de ne pas financer de nouvelles unités de logement social pour la première fois depuis la création du programme AccèsLogis. « C’est complètement irresponsable » commente Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU. Le regroupement est malgré tout soulagé que le budget prévoit des sommes pour permettre la réalisation une partie des logements sociaux et communautaires déjà annoncés dans les budgets québécois des dernières années et annonce du même souffle l’amélioration d’AccèsLogis.
La seule mesure pour le logement social et communautaire contenue dans le budget Girard est le soutien à la réalisation de 10 000 des 15 000 logements déjà prévus dans les budgets précédents et non livrés, sur 7 ans. Le FRAPRU espérait un déblocage plus rapide de ces projets, dont plusieurs sont attendus depuis des années, d’autant plus que la Coalition Avenir Québec (CAQ) s’est engagée en campagne électorale à livrer durant son mandat l’ensemble des logements non réalisés. Le regroupement pour le droit au logement qualifie d’injustifiable la décision du gouvernement Legault de n’investir que 260 millions $ sur 7 ans, dont 72,8 millions pour Montréal, pour le logement social, au moment même où il se prive de près de 800 millions $ par année en harmonisant la taxe scolaire. « En ne prévoyant pas de nouvelle programmation, on fait payer les plus vulnérables pour la négligence des gouvernements québécois antérieurs » s’indigne Véronique Laflamme,
La porte-parole du FRAPRU insiste sur l’iniquité du budget présenté par le ministre Girard : « un maigre 13,5 millions $ cette année pour la réalisation de logements coopératifs et sans but lucratif, alors que Québec a encaissé des surplus budgétaires de 5 milliards $ en 2018-2019, c’est une claque au visage pour les centaines de milliers de personnes et de familles qui n’arrivent pas à se loger décemment. Le ministre des Finances affirme que les priorités des Québécois et des Québécoises sont au cœur de son budget, mais il semble ignorer les préoccupations des 244 120 ménages locataires ayant des besoins impérieux de logement », réagit Véronique Laflamme.
Selon le FRAPRU, les plus récentes données du Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) aurait dû alarmer le gouvernement. Dans plusieurs villes québécoises, les taux d’inoccupation des logements locatifs ont dégringolé en dessous du seuil dit d’équilibre de 3%, voire sous la barre du 2%, et les loyers augmentent beaucoup plus rapidement que l’inflation. La situation est particulièrement grave pour les familles, les logements de deux et de trois chambres à coucher et plus ayant chuté drastiquement, notamment dans plusieurs quartiers montréalais. Déjà, en pleine période de recherche de logement, des ménages locataires craignant de ne pas trouver un logement qu’ils peuvent payer contactent le FRAPRU.
D’autres mesures insuffisantes
Le FRAPRU est également déçu de l’absence de nouveaux investissements pour l’entretien et la rénovation du parc de logements à loyer modique. À Montréal seulement, l’Office municipal d’habitation (OMHM) estime à 265 millions $ en 5 ans les sommes supplémentaires nécessaires pour remettre en état des centaines de logement.
Même s’il apprécie les 60 millions $ prévus sur 4 ans pour l’adaptation de domicile, l’organisme souligne que les sommes de 20 millions $ prévues cette année sont inférieures à celles des deux derniers budgets alors que les besoins de logements adaptés sont criants.
Le FRAPRU prend note du rehaussement des budgets de la Régie du logement de 23,8 millions $ sur cinq ans et de l’annonce d’effectifs additionnels pour lui permettre de diminuer les délais de traitement des demandes. Cependant, il doute que ce soit suffisant pour faire passer le délai moyen de traitement d’une première audience à deux mois en 2021-2022 comme le prétend le budget Girard. Le FRAPRU insiste sur l’urgence de réformer la Régie pour la rendre plus accessible aux locataires de toutes les régions comme le demande le Regroupement des comité logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).
Enfin, le regroupement se réjouit de l’augmentation appréciable du montant de revenus de pension alimentaire pour enfant pouvant être exempté du calcul des aides financières gouvernementales à l’aide sociale, à l’aide financière aux études, pour les programmes d’aide au logement et à l’aide juridique. Cependant, avec des mesures comme l’uniformisation de la taxe scolaire qui bénéficiera aux propriétaires seulement, ce budget contribuera selon lui à accroître les inégalités. « Le mot pauvreté ne figure pas une fois dans le budget du ministre Girard, ça en dit long sur son peu d’intérêt à profiter de la situation économique favorable pour instaurer davantage de justice sociale », conclue Véronique Laflamme.
Alors qu’il fête son 40e anniversaire, le FRAPRU promet de poursuivre ses actions pour le droit au logement. Dans les prochaines semaines, il tentera notamment d’obtenir des mesures d’urgence pour les locataires à risque de se retrouver à la rue en vue de la période des déménagements qui s’annonce difficile, notamment à Montréal et Gatineau. Il talonnera le gouvernement Legault pour obtenir de nouvelles unités dans AccèsLogis dans son prochain budget et poursuivra sa mobilisation afin que les fonds fédéraux prévus dans la Stratégie fédérale sur le logement servent à planifier plus de logements sociaux au Québec.
Budget du gouvernement du Québec - Bons gestes en immigration et en éducation, mais des décisions de gestion préoccupantes (SPGQ)
QUÉBEC, le 21 mars 2019 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) accueille favorablement les réinvestissements en immigration, en santé et en éducation prévus dans le premier budget du gouvernement de François Legault.
« Nous réclamions depuis longtemps des réinvestissements pour l’immigration et enfin, on nous écoute, lance le président du SPGQ, Richard Perron. Le budget supplémentaire de 146 millions $ investi au ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion sera une bouffée d’air frais. Cela représente une augmentation de 42% du budget du ministère, essentiellement dans l’intégration et la francisation des immigrants. C’est une très bonne nouvelle. »
Le réinvestissement dans l’enseignement supérieur, notamment dans les cégeps, est également un pas dans la bonne direction pour le SPGQ. « L’augmentation de 5,1 % du budget consacré à l’éducation supérieure en 2019-2020 et une croissance annuelle de 3,8 % pour les deux années suivantes est notamment bienvenue », estime le président du SPGQ, Richard Perron.
Mieux gérer les technologies de l’information
Le SPGQ note que le gouvernement dit vouloir s’appuyer sur l’expertise développée par le Centre de services partagés du Québec pour la création du nouvel organisme Infrastructures technologiques Québec. « Mais, au lieu de jouer dans les structures, le gouvernement devrait écouter ses experts et améliorer son potentiel d’attraction et de rétention dans un domaine où la compétition est féroce », plaide M. Perron.
Le président du SPGQ déplore également que le gouvernement s’entête dans son intention de consolider ses centres de traitement informatique et de confier à des intérêts privés les données des Québécoises et des Québécois. « La Suède a fait l’erreur de confier des données sensibles à IBM et l’a regretté amèrement quand une fuite de données confidentielles est survenue, note M. Perron. Le gouvernement de François Legault serait mieux avisé de s’appuyer sur l’expertise de ses professionnelles et professionnels pour stocker les données de manière sécuritaire. »
Réduction déplorable des effectifs
Malgré les éloges du président du Conseil du trésor, Christian Dubé, envers la fonction publique, celui-ci annonce une réduction de 5000 équivalents temps complet au cours des quatre prochaines années, dont 1311 dans la prochaine année. « Le gouvernement commençait à peine à réinvestir dans ses effectifs. Le premier ministre François Legault a-t-il l’intention de faire le contraire de ce qu’il disait dans l’opposition en coupant dans l’expertise et les services à la population ? », questionne M. Perron. Le gouvernement dit vouloir préserver les services aux citoyens malgré ces réductions d’effectifs, mais c’est illusoire. Les expériences passées démontrent que c’est impossible.
En 2016, le Protecteur du citoyen du Québec a été clair à ce sujet : couper dans les ressources de la fonction publique entraîne inévitablement une diminution des services aux citoyens. « L’intention du gouvernement semble témoigner d’une position simpliste. À titre d’exemple, les retards dans le traitement de certains dossiers au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques auraient entraîné la perte d’occasions d’affaires et même des fermetures d’entreprises », indique Richard Perron, président du SPGQ.
De plus, les réductions d’effectifs mènent trop souvent à du gaspillage de fonds publics relié à une augmentation de la sous-traitance à un coût supérieur à celui des ressources internes. Dans le budget de dépenses 2018-2019, le gouvernement précédent avait d’ailleurs admis que le recours aux ressources internes était moins coûteux. « Espérons que le nouveau gouvernement retiendra ce qu’il disait lorsqu’il était dans l’opposition. M. Dubé affirme vouloir donner au personnel du gouvernement les moyens d’exercer son rôle. Il doit maintenant le démontrer et donner suite aux engagements reliés aux comités promis pour régler l’écart salarial de 23% dont souffrent les professionnels du gouvernement du Québec », demande M. Perron.
Des professionnels pour garder les contrats à l’œil
Alors que le gouvernement entend réaliser des travaux routiers majeurs, le SPGQ rappelle l’importance d’investir dans l’expertise des professionnels pour la gestion des contrats. « La commission Charbonneau a démontré à quel point la perte d’expertise au sein du gouvernement a constitué un terreau fertile pour la collusion et la corruption, rappelle M. Perron. Le gouvernement doit réaliser ce qu’il réclamait lorsqu’il était dans l’opposition. »
Budget du Québec 2019-2020 : L’AREQ reçoit positivement les intentions du gouvernement pour les personnes aînées
QUÉBEC, le 21 mars 2019 - L’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) constate que le gouvernement de François Legault respecte plusieurs de ses engagements pour les personnes aînées dans le réseau de la santé. Les soins à domicile, l’ajout de personnel, un effort pour les proches aidants ainsi que le projet de maisons des aînés font partie des promesses en voie d’être respectées. Bien que les budgets semblent au rendez-vous, l’AREQ estime qu’il faudra s’assurer que l’argent soit dépensé au bénéfice des personnes aînées, en améliorant notamment les conditions de travail de celles et ceux qui œuvrent auprès de celles-ci, tout en assurant l’accessibilité aux soins de santé.
Par contre, ce nouveau gouvernement ne prévoit rien dans son budget pour corriger la situation des personnes retraitées de l’État pour qui les rentes de retraites ne sont que partiellement indexées. Cette situation a pour effet de réduire le pouvoir d’achat de milliers de personnes chaque année, dont les membres de l’AREQ.
Des investissements attendus dans les soins et les services à domicile
L’AREQ accueille favorablement les investissements de 1,5 milliard de dollars dans les soins et les services à domicile pour les cinq prochaines années. Ce volet important du réseau de la santé a été trop longtemps négligé. D’ailleurs, il y a un rattrapage sérieux à faire dans les soins à domicile pour répondre à une liste d’attente de plus de 32 000 personnes au Québec. L’AREQ tient aussi à ce que le budget des soins et des services à domicile fasse partie d’une enveloppe protégée pour éviter l’utilisation des fonds à d’autres fins.
« Les personnes aînées du Québec l’ont maintes fois exprimé, et c’est une priorité pour nos membres. Nous voulons rester là où on le souhaite, le plus longtemps possible. Puis, on le sait, investir dans les soins à domicile permet aussi de retarder le recours aux CHSLD. Il faudra néanmoins s’assurer que les sommes se traduisent directement en services à la personne », soutient Lise Lapointe, présidente de l’AREQ.
Un effort salutaire pour les proches aidants
Le montant de 105 millions de dollars supplémentaires sur cinq ans pour les proches aidants répond aussi partiellement à un besoin criant que l’AREQ dénonce depuis longtemps.
« Il est essentiel d’appuyer les personnes proches aidantes qui s’épuisent à la tâche. Trop souvent, l’incapacité du réseau de la santé à offrir des services en quantité suffisante leur impose un fardeau indu. Elles ont besoin de répit. Mais, on attend toujours une reconnaissance légale ainsi qu’un dossier médical et un suivi adéquat pour la personne proche aidante », exprime Mme Lapointe.
Un ajout de personnel, mais dans quelles conditions ?
Le budget de 1,1 milliard de dollars sur cinq ans pour l’ajout de personnel soignant est un pas dans la bonne direction, mais il faudra s’assurer de revoir l’organisation du travail et les conditions de travail qui se sont dégradées dans les dernières années. Récemment, l’AREQ a même dénoncé que la situation causait une forme de maltraitance organisationnelle. Un constat qu’avait d’ailleurs partagé la protectrice du citoyen dans son plus récent rapport annuel. Enfin, l’AREQ veillera à ce que le nouveau personnel ait une formation adéquate afin de répondre aux besoins grandissants des bénéficiaires en CHSLD.
Les maisons des aînés passent malheureusement avant les soins en CHSLD
Le projet de maison des aînés du gouvernement se concrétise dans le budget par des sommes prévues de 564 millions de dollars pour le déploiement de 30 maisons sur cinq ans. Bien qu’il s’agisse d’un projet intéressant pour l’avenir, soulevant néanmoins plusieurs interrogations, l’AREQ s’inquiète des conditions de vie des personnes actuellement hébergées en CHSLD. En effet, le gouvernement ne prévoit que 70 millions de dollars pour la prochaine année, alors que la situation est grave dans plusieurs endroits, lorsqu’on pense au nombre de bains et à la qualité des repas par exemple.
« On doute que 70 millions de dollars soient suffisants pour éviter les drames en CHSLD que l’on voit trop souvent faire les manchettes dans les médias. Les personnes hébergées dans ces établissements sont parmi les plus vulnérables de notre société. Ce sont celles et ceux qui ont bâti le Québec. Elles méritent un bien meilleur sort », déplore pour sa part Marcel Leroux, trésorier de l’AREQ.
Rien pour l’indexation des rentes des retraités de la fonction publique et parapublique
Dans ce budget, le gouvernement n’offre aucune solution pour corriger la situation de milliers de personnes retraitées de la fonction publique et parapublique pour qui les rentes ne sont que partiellement indexées. En ce sens, l’AREQ continuera de faire pression pour que le gouvernement réalise enfin l’ampleur du problème et y applique des solutions viables.
Premier budget CAQ : en route pour 21,1 milliards de surplus sur six ans (IRIS)
QUÉBEC, le 21 mars 2019 - Alors que le Québec fait face à des défis majeurs, notamment en termes de changements climatiques et de vieillissement de la population, le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) choisit dans son premier budget de ne pas utiliser la marge de manœuvre importante dont il dispose pour répondre à ces défis et préfère consacrer des sommes colossales à la réduction du poids de la dette.
« Le budget d’aujourd’hui prévoit que les surplus cumulés d’ici 2023-2024 atteindront 21,1 milliards de dollars. Il semble que le gouvernement soit guidé par son obsession de rattraper le niveau d’endettement public de l’Ontario plutôt que de répondre aux besoins de la population ici et maintenant », affirme Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS.
Santé
Le budget du Québec 2019-2020 octroie 215 M$ pour l’ajout de personnel soignant. En campagne électorale, François Legault avait insisté sur l’importance de revoir la rémunération des médecins au Québec, affirmant qu’une telle renégociation lui offrirait une marge de manœuvre d’environ 1 G$ annuellement pour la réalisation de ses engagements électoraux. Force est de constater que cet enjeu est absent du budget.
« En évitant de toucher aux ententes-cadres avec les médecins, le gouvernement se prive d’un milliard de dollars qu’il pourrait dès maintenant injecter dans le système de santé pour aider à décharger l’ensemble du personnel. Revoir sans attendre la rémunération des médecins nous aurait permis de dépenser 5 fois plus pour du nouveau personnel soignant », indique Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS spécialisé notamment sur les enjeux de santé. Il ajoute que « le gouvernement a déjà reculé une première fois à l’automne en refusant de geler les augmentations prévues pour les médecins spécialistes. On apprend aujourd’hui qu’il se contentera d’attendre les résultats de l’étude commandée sur la question et pendant ce temps, la facture de la rémunération des médecins continuera d’augmenter. »
Transport et environnement
« En matière de changements climatiques, le gouvernement a la responsabilité de donner un important coup de barre. Aujourd’hui, il nous présente des mesures cosmétiques plutôt que structurantes. » indique Julia Posca, chercheure à l’IRIS. Elle ajoute que « par ailleurs, plusieurs des mesures proposées par le gouvernement pour protéger l’environnement et améliorer la gestion des matières résiduelles, bien qu’elles soient pertinentes, ne visent qu’à encourager de bonnes pratiques environnementales. Étant donné l’ampleur des défis climatiques actuels, il aurait été plus avisé de limiter certaines pratiques nuisibles pour l’environnement. »
Pénurie de main-d’œuvre
Le budget du Québec 2019-2020 alloue 146 M$ pour la mise en place d’un parcours d’immigration personnalisé et pour l’offre de services élargie en francisation et en intégration. « Les investissements pour l’accueil des personnes immigrantes sont pertinents, mais ils sont insuffisants. », déplore Julia Posca, chercheure à l’IRIS. « Il est regrettable qu’aucune mesure ne soit mise de l’avant afin de lutter contre la discrimination à l’embauche qui affecte un grand nombre de personnes immigrantes. À cet effet, l’implantation de programmes d’accès à l’égalité en emploi dans les petites et moyennes entreprises aurait été avisée, » soulève la chercheure qui se spécialise entre autres sur les enjeux d’inégalités.
Par ailleurs, il semble pertinent de miser sur la prolongation de carrière des personnes de 60 ans et plus étant donné le vieillissement de la population. « Le gouvernement va dans la bonne direction en injectant 113 M$ afin de prolonger la carrière des personnes de 60 ans et plus. Toutefois, les employeurs étant plus portés à embaucher des personnes plus jeunes, rien ne garantit que ces incitatifs seront efficaces. », conclut madame Posca.
1er budget de François Legault - « C’est une catastrophe pour le climat » - Manon Massé
QUÉBEC, le 21 mars 2019 - Réagissant à la présentation du premier budget du gouvernement Legault, la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, se dit absolument atterrée par le manque d’investissements neufs et structurants pour lutter contre les changements climatiques et pour entamer la nécessaire transition économique et écologique. La cheffe de la 2e opposition annonce qu’elle réunira son caucus rapidement pour évaluer la riposte à donner à ce budget pour forcer le gouvernement à changer de cap.
« Ce budget est une véritable catastrophe pour le climat. C’est irresponsable ! Les bras me sont tombés en constatant que ni M. Legault, ni son ministre des Finances, n’ont compris l’ampleur de la crise climatique et l’ampleur des moyens qu’il faudra prendre pour empêcher le Québec de foncer dans l’iceberg climatique. Étant donné la gravité et l’urgence de la situation, je sens le besoin de consulter mon caucus pour évaluer la riposte à donner à ce budget. On ne peut pas laisser passer ça en se croisant les bras. Il faut répondre aux attentes des milliers de jeunes qui étaient dans la rue pour le climat la semaine dernière », maintient Mme Massé.
Aucune des attentes pré-budgétaires minimales et nécessaires présentées par les solidaires n’a été comblée par ce budget :
Aucun argent additionnel n’a été prévu pour baisser les tarifs de transport collectif ou augmenter les budgets des Sociétés de transport.
Le ratio des investissements en transport collectif versus ceux en transport routier se détériore, passant de 31% à 27%. Le montant prévu au PQI pour les infrastructures de transport collectif fait du surplace à 9G$.
Le budget de dépenses de programmes du ministère de l’Environnement n’augmente que de 29M$, alors qu’il aurait fallu l’augmenter de 175M$ pour lui permettre de remplir convenablement son mandat.
Des chiffres maquillés
De plus, la seule mesure tape à l’œil de ce budget en matière de lutte aux changements climatiques, l’incitatif pour l’achat de voitures électriques, est loin d’être suffisante pour réduire de façon importante l’émission de GES. Tout ça mène à plus de routes et plus de congestion. La preuve, c’est que le gouvernement a augmenté le budget routier prévu au PQI de 4,5G$ pour le porter à 24,5G$, souligne le responsable en matière de justice fiscale pour Québec solidaire, Vincent Marissal. Fait à noter : le 3e lien est inscrit au PQI pour la première fois.
« Si le gouvernement Legault pense que c’est seulement la voiture électrique qui va sauver la planète, c’est qu’il est dans le champ comme c’est pas possible. M. Girard a même tenté de camoufler la réalité avec ses chiffres. Il prétend qu’il y aura 1,6G$ d’argent neuf au PQI pour les infrastructures de transport collectif. Mais c’est faux ! Lorsqu’on regarde le montant inscrit au PQI l’an dernier pour le transport collectif, il y avait déjà 9G$ sur 10 ans, c’est la même chose cette année : toujours 9G$ sur 10 ans. Ça stagne ! Pendant ce temps, les investissements pour les routes augmentent de 25% ! » explique M. Marissal.
Québec solidaire souhaite aussi attirer l’attention sur d’autres chiffres douteux. Le gouvernement affirme investir 1G$ sur 6 ans - moins de 200M$ par année- pour la lutte aux changements climatiques. Cet argent sera financé par le Fonds vert. Cela revient à dire qu’il ne s’agit pas d’argent additionnel, mais de l’argent provenant des revenus autonomes du Fonds qui aurait existé de toutes façons, peu importe le gouvernement. De plus, le gouvernement prétend que la construction d’arénas, d’anneaux de glace ou l’aménagement du Quartier des spectacles font partie des investissements en infrastructures durables.
Des surplus historiques
En résumé, l’absence d’investissements importants en transport collectif ou pour la lutte aux changements climatiques en général est d’autant plus troublante que ce budget confirme les surplus historiques dont dispose le gouvernement.
« M. Legault et M. Girard ne peuvent pas dire qu’ils n’avaient pas de marge de manœuvre pour lutter contre les changements climatiques, ils prévoient verser 18G$ additionnels au Fonds des générations d’ici 5 ans. L’argent est disponible, mais M. Legault est plus préoccupé par une dette financière sous contrôle que par la dette climatique qui ne fait qu’empirer. Le gouvernement Legault aurait pu faire beaucoup plus pour les changements climatiques, sans même faire de déficit, et il en aurait resté pour les autres missions de l’État dont l’éducation et la santé », tient à préciser Vincent Marissal.
Québec solidaire réitère qu’un plan gouvernemental de transition économique et écologique - incluant une loi climatique- doit être adopté de façon urgente. Le Québec, qui fait déjà mieux qu’ailleurs, a le devoir d’affirmer son leadership mondial pour atteindre les cibles du GIEC et contrer le réchauffement climatique.
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