« Ce matin, les gens de l’industrie du taxi se sont réveillés assommés. Le gouvernement leur avait promis un projet de loi équitable, soucieux de leurs réalités. C’est un échec cuisant ! Le projet de loi 17 ne respecte pas les principes d’équité qu’il devait honorer. Au lieu de forcer Uber à se conformer aux règles déjà en place, le ministre Bonnardel déroule le tapis rouge pour une multinationale qui crache sur ses obligations », a déploré Ruba Ghazal.
Loin de favoriser les nouveaux joueurs dans l’industrie, le projet de loi, qui prévoit un allègement important des règlements pour les services de transport de type Uber, risque de porter un coup dur à l’industrie du taxi en accentuant la concurrence déloyale, juge la députée de Mercier.
« Le gouvernement a fait tellement de concessions à Uber qu’aucun joueur québécois n’arrivera à faire compétition. L’industrie québécoise du taxi sera tuée avant même d’avoir eu la chance de se moderniser. C’est naïf de croire que de petites entreprises québécoises, aussi ingénieuses et innovantes soient-elles, pourront survivre au rouleau compresseur d’Uber. Partout où Uber passe, ce sont les mêmes méthodes : faire du dumping, casser les prix et tuer le marché. Qui d’autres qu’Uber a les reins assez solides pour s’imposer comme concurrent ? » s’est-elle interrogée.
Le député de Laurier-Dorion et critique solidaire en matière d’immigration, Andrés Fontecilla, a quant à lui souligné que ce sont les chauffeurs de taxi, dont plusieurs sont issus de l’immigration, qui risquent de payer le gros prix, notamment parce que le projet de loi ne prévoit aucun mécanisme de rachat de permis.
« Disons les choses comme elles sont : le taxi, au Québec, c’est un secteur qui emploie beaucoup d’immigrants. Le projet de loi 17 va plonger ces chauffeurs et leurs familles dans la précarité. Ces gens-là ont mis leur tête sur le billot, ils ont pris une hypothèque qu’ils ne pourront pas rembourser. Depuis qu’Uber est arrivé, c’est 1.3 milliard qu’il manque dans leurs poches. 250 millions $, c’est trop peu, trop tard. Ce sont des miettes lancées aux chauffeurs, exactement comme l’ont fait les libéraux. Le ministre doit s’engager à rembourser l’ensemble des permis aux chauffeurs », a conclu M. Fontecilla.
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