Grâce à l’acharnement des deux députés, de minces garanties ont été obtenues en faveur des personnes plus démunies. Par exemple, le gouvernement a accepté un amendement pour limiter l’application des pénalités aux premiers demandeurs seulement. « Nous colmatons ainsi une petite brèche dans le projet de loi pour éviter que les sanctions soient appliquées à d’autres catégories de prestataires », a indiqué madame David en point de presse mercredi soir.
Aussi, dans deux ans le programme Objectif emploi sera étudié dans une commission parlementaire. Le programme sera, d’ici là, mis à l’épreuve. Les oppositions sont convaincues que la commission permettra aux parlementaires de constater l’inefficacité et les impacts négatifs des pénalités prévues au programme Objectif emploi.
Finalement, le gouvernement et les oppositions ont convenu de poursuivre les discussions sur des amendements. Françoise David espère notamment que le ministre Blais acceptera d’accorder un sursis aux femmes victimes de violence conjugale qui quittent une maison d’hébergement. « Cela peut sembler un petit gain, mais pour les femmes concernées c’est énorme. Ces femmes ayant subi d’énormes traumatismes ne seront probablement pas en mesure de suivre le programme Objectif emploi dès leur sortie d’une maison d’hébergement. Il est impératif qu’elles disposent du temps nécessaire pour reprendre le chemin de l’employabilité sans pénalité financière pour leur famille », a-t-elle poursuivi.
« Nous étions devant un choix déchirant : une loi adoptée sous bâillon permettant au ministre d’imposer toutes ses vues ou bien la possibilité d’éviter le pire en colmatant certaines brèches du projet de loi. Personne ne gagne à une adoption sous bâillon », a ajouté Mme David.
Québec solidaire continuera de s’opposer au projet de loi 70, en particulier aux pénalités. « Nous persistons à croire qu’il est inacceptable d’imposer des pénalités financières aux plus démunis. Un chèque d’aide sociale de 623$ par mois, c’est déjà un revenu de misère. Malheureusement, le ministre Blais est intraitable sur la question des pénalités », de conclure Françoise David.