Un des grands absents du budget était le programme d’aide sociale. Nous y trouvons seulement des miettes, 10 millions sur cinq ans pour proposer un « supplément de revenu de travail ». Cette nouvelle mesure permettra aux personnes prestataires des programmes d’aide sociale et de Solidarité sociale de garder 10 % de leur gain de travail au-delà du montant permis de 200 $ par mois pour une personne seule et de 300 $ pour un couple. En ce moment, ces montants sont coupés à 100 %.
« Dans sa grande générosité, le gouvernement propose de seulement couper les gains de travail de 90% au-delà de 200 $ au lieu de 100%. Ce projet de supplément de revenu de travail est indécent, c’est rire du monde quand on pense que ces règles n’ont pas été revues depuis des décennies et que ces montants n’ont jamais été ajustés ou indexés » dénonce Laurent Lévesque, militant salarié à l’ADDSQM.
Les limites de gain de travail permis aux personnes assistées sociales imposées par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale s’inscrivent dans une vision punitive que la ministre Chantal Rouleau reconnaissait elle-même lors d’une rencontre avec notre organisme l’hiver dernier.
« Il s’agissait d’un des sujets sur lequel on pouvait voir une certaine ouverture de la part de la ministre à l’aube de sa réforme, cet élément du budget nous fait craindre le pire pour la réforme de l’aide sociale annoncée cette année », s’inquiète Émile Parenteau, militant stagiaire à l’ADDSQM.
En janvier dernier, le programme Revenu de base est entré en vigueur au Québec, ce programme, en plus de répondre à plusieurs revendications historiques de notre groupe, change les règles des gains de travail permis. Malheureusement, ces changements concernent une minorité des personnes assistées sociales qui ont une contrainte sévère à l’emploi de longue durée reconnue par le ministère. L’ADDSQM revendique l’élargissement des règles du programme revenu de base à toutes les personnes assistées sociales, soit que la limite des gains de travail permis soit rehaussée au montant de la prestation, que les revenus excédentaires ne soient retirés qu’à 50% de la prestation et que les gains de travail soient calculés annuellement, ce qui permettrait de réaliser un contrat durant une partie de l’année par exemple. L’ADDSQM espère voir ces changements réglementaires lors de la prochaine réforme.
Un message, un commentaire ?