La coalition fait cette demande au lendemain de l’annonce du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concernant la tenue d’audiences publiques sur le projet de mine à ciel ouvert d’apatite à Sept-Îles.
« Nous ne comprenons pas pourquoi Mine Arnaud, une filiale d’Investissement Québec, qui appartient indirectement aux Québécois, ne divulgue pas ces données. C’est pourtant une pratique très commune dans l’industrie minière. Toutes les minières inscrites en bourse doivent le faire pour respecter les normes de l’Autorité des marchés financiers et les critères de transparence envers leurs investisseurs », affirme Marc Fafard, un militant bien connu de la région.
« C’est un projet majeur avec des dépenses potentielles de plusieurs centaines de millions de dollars d’Investissement Québec. Or, en plus des risques pour la santé et l’environnement, on ne connaît rien des risques réels de ce projet sur le plan financier. Est-ce un éléphant blanc ? Quel est le rendement attendu ? Quelle est la part des bénéfices pour Yara International, l’unique partenaire financier dans ce projet ? Qui paiera la facture en cas de catastrophe opérationnelle ou de chute drastique des prix de l’apatite sur les marchés (les prix ont chuté de près de 20 % depuis un an) ? », s’interroge Réjean Porlier, l’un des porte-paroles des groupes citoyens de Sept-Îles.
Dans une lettre envoyée au ministre de l’Environnement du Québec en juin dernier, les membres de la coalition Québec meilleure mine se disent également préoccupés par l’impartialité et le conflit d’intérêts apparent du gouvernement du Québec dans ce dossier, qui se retrouve à la fois « juge et partie » du projet avec Investissement Québec comme propriétaire principal. « Quelles garanties le gouvernement peut-il fournir quant à l’impartialité du jugement final qu’il portera sur le projet ? », demande l’organisme.
Pétition de plus de 5000 personnes à Sept-Îles
Rappelons que si elle voyait le jour, cette mine serait la plus grande mine à ciel ouvert jamais exploitée en milieu habité au Québec, voire au Canada. La fosse excavée serait deux fois plus grande en superficie que celle évaluée par le BAPE à Malartic en 2009. En plus de générer quelque 500 millions de tonnes de résidus miniers et d’affecter plus de 2500 hectares (4700 terrains de football), le projet occasionnerait le rejet de 20 à 30 millions de litres d’eau chaque jour dans l’environnement. Les citoyens sont vivement préoccupés par les impacts qu’occasionnerait l’implantation de cette mine à proximité la ville de Sept-Îles, où résident environ 30 000 personnes. Plus de 5000 citoyens de Sept-Îles ont signé une pétition demandant un référendum sur la réalisation du projet. L’expérience démontre clairement que les mines à ciel ouvert en milieu habité occasionnent des impacts majeurs pour l’environnement, la santé et la qualité de vie des populations (bruit, poussières, secousses, eau, résidus miniers, gaz toxiques, achalandage routier, perte de sommeil, stress, anxiété, etc.).