« On s’attaque à des symboles et aux individus, majoritairement des
femmes, mais au fond on ne règle rien. Pendant ce temps l’État
continuera à subventionner les écoles religieuses à hauteur de 60%.
Où est la neutralité de l’État là-dedans ? En quoi d’interdire le
port d’un foulard à une fonctionnaire qui travaille dans un cubicule ou le port de la kippa à un médecin dans un hôpital peut bien assurer la préservation de l’identité québécoise ? » questionne Françoise David, députée de Gouin pour Québec solidaire, en réaction au grandes lignes du projet de Charte des valeurs révélées par le Journal de Montréal.
Exclure pour intégrer ?
Québec solidaire propose en priorité d’inclure le principe de la laïcité dans la Charte des droits. En outre, il réclame l’abolition des subventions aux écoles privées confessionnelles. Les institutions publiques ne devraient pas afficher de symboles religieux sauf lorsqu’il s’agit d’objets patrimoniaux ni ne tenir de manifestations religieuses lors des activités institutionnelles, comme lors d’un conseil de Ville.
Québec solidaire appuie également le principe que les relations avec
l’État doivent se faire à visage découvert. Aucun signe religieux
ostentatoire ne devrait être permis par les personnes qui exercent
l’autorité de l’État. Cela inclut par exemple, les juges, policiers-
ères, gardiens-nes de prison, procureurs-es de la Couronne. De plus,
les Solidaires croient qu’il faut refuser le port de signes religieux
s’ils entravent l’exercice d’une fonction ou menacent la sécurité. Par
exemple, on ne peut porter un turban sous un casque de construction.
« Au début le Parti Québécois nous promettait un débat
sur la laïcité, puis c’est devenu l’identité québécoise. Si ce que nous apprenons aujourd’hui est exact, ça va se muter en débat sur l’exclusion pour motif religieux de milliers de personnes - et surtout des femmes - des emplois de la fonction publique et parapublique, qui est le principal employeur au Québec. Tout ça sent l’improvisation. Peut-on vraiment intégrer en excluant ? » demande Mme David qui souhaite un débat serein.
SOURCE : Aile parlementaire de Québec solidaire