Oui, je suis fatiguée que mes 3 enfants soient à la maison, oui, j’appuie les moyens de pression décidés par les travailleuses de nos écoles. Des moyens de pression radicaux, face à un système d’éducation qui est à un point de rupture, face à un gouvernement des plus méprisant !
Savez-vous à combien les écoles privées sont financées par notre argent ?
Selon la FAE, en tenant compte de toutes les subventions et mesures fiscales applicables, les écoles privées sont financées jusqu’à 75 % par notre argent. Le Québec est l’un des États de l’OCDE qui financent le plus son système privé d’éducation.
Quand on ajoute à ça la concurrence entre les écoles où on offre des programmes contingentés à coups de milliers de dollars sur le dos des parents, on se retrouve face à un système qui crée de la ségrégation, qui accentue les inégalités sociales. Selon le Conseil supérieur de l’éducation, le système éducatif du Québec serait le plus inégalitaire au Canada.
Ce qui est en contradiction flagrante avec les principes d’égalité et d’accessibilité sur lesquels se fonde notre système public d’éducation.
Nous ne naissons pas toutes et tous égaux, malheureusement. Ce n’est pas pour rien qu’actuellement on s’inquiète de la baisse des signalements à la DPJ et de la hausse des demandes d’aide alimentaire. L’école est normalement là pour ces enfants.
L’école publique, lorsqu’elle est réellement accessible, gratuite, lorsqu’elle est assez financée pour offrir des ressources aux élèves et ainsi permettre aux enseignant-e-s d’enseigner, c’est un rempart contre les inégalités sociales, c’est un filet social qui, en tentant de n’échapper personne, met les bases d’une société plus juste et plus égalitaire pour toutes est tous.
Une école publique forte, ça passe pour l’amélioration des conditions de travail du personnel de soutien (éducatrices, orthophonistes, éducatrices spécialisées) et des enseignantes qui, rappelons-le, sont à plus de 70% des femmes. Est-ce que c’est parce que ce sont des jobs traditionnellement féminines que le gouvernement laisse notre système d’éducation (et de santé) s’écrouler ? Tant et aussi longtemps qu’on ne reconnaîtra pas la valeur du travail des femmes, les inégalités entre les femmes et les hommes vont persister. Mettre fin à « l’exploitation des femmes »- une expression interdite depuis quelques semaines à l’Assemblée nationale-, ça passe par une reconnaissance du travail de soin, du travail éducatif, du travail invisible des femmes. Et cette reconnaissance-là, ça passe par des conditions de travail décentes.
On s’est battu il y a quelques années pour que le régulier reste à l’école secondaire Cardinal-Roy qui voulait laisser toute la place aux programmes sport-étude. Et on a gagné. Et j’ai un garçon qui va au régulier à Cardi, et devinez quoi ? Il est heureux. Aujourd’hui, on se bat pour un réinvestissement massif dans nos écoles publiques et on va gagner !
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