Quels principes fondamentaux devraient guider la vision du gouvernement selon le FCCQ [1]
La FCCQ insiste que la transition doit être un vecteur du développement économique, car elle doit être vue comme une occasion de créer des opportunités d’affaires. Cette transition doit s’inscrire dans la logique du développement durable et de la recherche d’un équilibre entre la protection de l’environnement et la création de richesses.
Dans cette perspective, il est essentiel pour la FCCQ que le Plan (PECC) vise le maintien de la compétitivité des entreprises québécoises et que pour ce faire, le gouvernement accompagne les entreprises pour réaliser la transition énergétique et qu’il évite toutes mesures coercitives. Il faut miser sur l’innovation technologique, nous dit le mémoire de la FCCQ, et non sur une réglementation contraignante. Il faut même alléger pour le secteur industriel la lourdeur administrative et assurer une aide financière gouvernementale au passage à des technologies propres qui devrait être financé par des aides gouvernementales.
Le plan gouvernemental doit laisser aux entreprises le choix de se doter des meilleurs outils pour accroître leurs performances sur le plan opérationnel et environnemental.
La plan gouvernemental doit défendre la pluralité énergétique
Le gouvernement devrait faire une place à la pluralité énergétique à l’intérieur du plan d’électrification. C’est ainsi que la nécessaire transition énergétique doit inclure des énergies plus propres comme le gaz naturel, le gaz naturel renouvelé (GNR), l’énergie tirée de la biomasse forestière, l’énergie solaire, l’hydrogène et le propane. Dans le domaine des transports, le Québec doit être un pôle majeur de la voiture 2.0 et les voitures hybrides envisagées doivent pouvoir utiliser, outre l’électricité, le gaz naturel et le propane. Pour ce qui est du transport des marchandises, le camionnage doit demeurer le noyau central de ce secteur.
Le PECC doit chercher à gagner les États limitrophes au marché du carbone
Pour que le marché du carbone puisse fonctionner, il est nécessaire que les États (provinces et états américains) qui entourent le Québec emboîtent le pas et adhérent au Système de Plafonnement et d’Échange des Droits d’Émission (SPEDE). Le gouvernement doit donc multiplier les interventions auprès de ces États pour les amener à emboîter le pas et à adhérer au marché du carbone. Cela est important pour pouvoir défendre les capacités concurrentielles des entreprises québécoises sur le marché international..
Faire payer le passage au capitalisme vert à la majorité populaire
Ce mémoire rend explicite plusieurs choix importants faits par cette organisation patronale : a) le plan gouvernemental attendu doit faire de la croissance verte une priorité et multiplier pour ce faire les occasions d’investissements rentables ; b) il faut que les impôts ou les taxes de la population soient mobilisés pour aider les entreprises à passer à des technologies vertes. On n’est pas dans la logique du pollueur-payeur, mais dans celle du pollueur payé ; c) les énergies fossiles comme le gaz naturel sont définies comme des énergies de transition et le plan gouvernemental doit accepter la perspective de la diversité énergétique qui comprenne ces types d’énergie ; d) il est nécessaire que le plan s’inscrive dans une logique de croissance verte et d’élargissement de la production et d’expansion sur le marché international ; e) le plan public du gouvernement doit être plié aux nécessités du développement des entreprises ; f) enfin, les entreprises doivent garder la même haute sur les choix économiques qui ont des impacts environnementaux et toutes les mesures contraignantes doivent être bannies.
Si le plan du gouvernement Legaul devait s’orienter selon les desiderata de la FCCQ, et c’est ce qui est probable, une lutte effective contre les changements climatiques, qui répond à la situation d’urgence que ne cesse nous rappeler le GIEC, devrait passer par la critique de ce plan et par la détermination d’objectifs de transition économique et écologique s’appuyant sur des choix citoyens démocratiquement définis et par des mesures contraignantes concrétisant ces choix. Soit on prend l’urgence climatique au sérieux, soit on se contente de discours jetant de la poudre aux yeux en ayant comme seule préoccupation d’imposer une lecture de la situation qui conforte une politique qui promet de tout changer pour qu’en fait rien ne change !
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