Cela fait trop longtemps que les femmes et filles autochtones n’ont pas un traitement humain digne de ce nom, en raison, entre autres, du colonialisme et du sexisme. Au fil du temps, nombreuses d’entre elles ont été enlevées à leurs familles, disparues, assassinées et jamais retrouvées. Parce qu’elles étaient des femmes et des filles autochtones, on pensait à tort que personne ne s’en soucierait. Aujourd’hui, le décès tragique et inhumain de Mme Echaquan suscite de nouveau une vague d’indignation, et avec raison.
Durant les dernières années, deux commissions touchant la question des relations avec les autochtones ont été tenues : une au provincial (Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics, mieux connue sous le nom de Commission Viens) et l’autre, au fédéral (Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées). Leurs rapports ont été déposés en 2019 et on constate avec tristesse que presque aucune des actions et des mesures recommandées n’ont été mises en place par les différents paliers gouvernementaux. Il est plus que temps que le peuple autochtone soit considéré comme des êtres humains à part entière et traité au même titre que le reste de la société. L’injustice vécue au quotidien par ces femmes et hommes doit cesser une fois pour toutes, et ce, dans tous les services qui leur sont offerts et auxquels ils ont droit.
Dès sa fondation, la FIQ s’est engagée dans la lutte contre la violence et le racisme, qu’ils soient basés sur le sexe, la race ou l’origine ethnique. C’est ainsi qu’une politique de « tolérance zéro » contre « toute forme de discrimination, de harcèlement et de violence, exercée par ses membres ou à leur endroit » a été adoptée. Les tristes événements des derniers jours nous amènent donc à remettre en lumière l’indifférence des gouvernements et des institutions, car leur inaction nourrit indirectement les comportements racistes.
Malgré la peine et la profonde douleur que nous ressentons, honorons la mémoire de Mme Echaquan en exigeant des autorités la mise en place de mesures concrètes pour éradiquer le racisme systémique exercé envers les autochtones, mais également envers toutes les minorités. Assez, c’est assez !
Nancy Bédard, présidente et coresponsable du secteur Condition féminine
Shirley Dorismond, vice-présidente et coresponsable du secteur Condition féminine
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