Ce que le gouvernement appelle aujourd’hui un investissement n’est rien d’autre qu’une aide d’urgence pour stopper l’hémorragie dans certains milieux.
- Bien sûr que la FAE est heureuse pour les 5000 nouveaux élèves qui seront francisés grâce à cette somme, mais qu’en est-il de toutes les autres personnes qui sont laissées pour compte ?
- - Annie-Christine Tardif, vice-présidente à la vie professionnelle à la FAE
Concrètement, ces 10 millions représentent des miettes comparativement aux besoins du réseau. Cette annonce génère, encore une fois, de l’incertitude et provoque de l’instabilité. Qu’arrivera-t-il après le 31 mars ? Les 5 000 élèves supplémentaires devront-ils attendre de nouveau avant d’être accueillis dans le réseau du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) ? Pendant ce temps, la situation continuera de se détériorer dans les CSS qui n’auront pas leur part du gâteau. Comment ces sommes seront-elles réparties et comment ce montant a-t-il été déterminé ? En aucune façon, cette somme ne traduit une volonté politique de sauver les services de francisation dans les centres de services scolaires.
Nous dénonçons également le fait que le ministre Jean-François Roberge n’ait pas rencontré les personnes concernées pour discuter de la situation et trouver des solutions viables et concrètes. Le ministre Roberge a finalement réalisé que le réseau MIFI n’était pas en mesure d’accueillir les élèves dont les cours ont pris fin de façon abrupte dans les centres d’éducation des adultes, mais il improvise une solution bancale plutôt que de continuer à miser sur un réseau scolaire solide, établi et mature.
« Des centaines d’enseignantes et enseignants ont perdu leurs emplois au cours des dernières semaines. Le ministre Roberge pense-t-il vraiment que ces personnes ont attendu patiemment dans leur salon qu’il se réveille pour se trouver un autre emploi ? S’il souhaite qu’elles poursuivent leur enseignement auprès des personnes immigrantes, il faudrait leur démontrer que leur apport est important et leur assurer une stabilité. On le dénonce dans la rue depuis des semaines : le gouvernement Legault est en train de démanteler un service de qualité, mais aussi un tissu social qui permettait d’intégrer les personnes issues de l’immigration dans la société québécoise », s’insurge Madame Tardif.
Par ailleurs, la FAE s’attendait minimalement à ce que les investissements supplémentaires, puisés à même les économies réalisées par la coupe de l’allocation de participation des élèves à temps partiel (entre 65 et 67 M$), soient à la hauteur de la proportion des élèves francisés dans le réseau scolaire par rapport à ceux inscrits dans le réseau du MIFI. De même, cette annonce ne répond pas aux autres demandes de la FAE, à savoir le déplafonnement du nombre d’élèves équivalent temps plein, que le ministère avait limité à 8 789, et à la fin de l’interdiction d’utiliser d’autres enveloppes budgétaires dans les centres de services pour continuer d’assurer des services en francisation.
Le ministre Roberge ne cesse de répéter que son ministère travaille activement pour trouver de nouveaux partenaires afin que des classes ouvrent rapidement. Pendant ce temps, les centres d’éducation des adultes ont le personnel, les locaux et l’expertise pour répondre aux besoins ; il n’a donc pas à chercher bien loin. Que se cache-t-il derrière cet entêtement à vouloir démanteler les services de francisation dans les CSS ?
Pour en savoir plus, consultez notre page sur le sujet.
La vidéo "Stop au démantèlement de la francisation"
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