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Politique : Des organisations continuent de dénoncer une tentative de liquidation des ressources d’Haïti

P-au-P, 1er mars 2016--- Plusieurs organisations critiquent une tentative de liquidation des ressources d’Haïti par l’ancienne administration politique du président Joseph Michel Martelly, dans une note transmise à AlterPresse.

Mardi 1er mars 2016 | tiré du site [AlterPresse]

Publié dans le journal officiel de la république, « Le Moniteur », un décret - créant le Centre financier international de l’ile de la Gonâve (Cfig) -, pris le 7 janvier 2016 par l’administration sortante de Martelly et d’Evans Paul, viserait à liquider l’ile de la Gonâve aux grosses compagnies financières capitalistes, fustigent-elles.

Le Cercle d’Etude en Littérature Gramscienne (Sèk Gramsci), le Mouvement de liberté et d’égalité des Haïtiens pour la fraternité (Moleghaf), le Mouvement démocratique populaire (Modep) et l’Union nationale des normaliens haïtiens (Unnoh) se disent indignées par la façon, dont Martelly a mis en œuvre des plans criminels contre les intérêts des masses populaires.

Non content d’avoir plongé le pays dans une crise politique, suite à l’organisation d’élections frauduleuses des 9 août et 25 octobre 2015, Martelly voudrait aussi livrer le pays aux grandes puissances capitalistes, déplorent-elles.

« L’article 5 du décret stipule clairement que l’État haïtien a décidé de donner 100 kilomètres carrés de terrains, sous la forme d’une zone franche, en vue d’établir une autre ville à la Gonâve, qui aura son propre district financier », rapportent-elles.

Toutes les devises internationales peuvent circuler librement dans cette ville, à l’exception de la gourde, stipule l’article 8 de ce décret, pris le 7 janvier 2016, poursuivent-elles.

Ces organisations dénoncent également l’article 54 du décret, qui exonère, de taxes et d’impôts, les entreprises et personnes travaillant dans le Cfig, placé sous la tutelle du Ministère de l’économie et des finances (Mef).

« Il est clair que ce projet, sans foi ni loi, n’a rien à voir avec l’amélioration des conditions de vie de la population de la Gonâve », critiquent-elles.

Comme c’était le cas avec l’Ile-à-Vache, ce projet d’implantation sur l’Ile de la Gonâve risque d’affecter les travailleurs agricoles, les petits paysans et les propriétaires, qui seront expulsés de leurs terrains au profit de gens d’affaires étrangers.

Les organisations revendicatrices anticipent davantage de misère, de prostitution, de migration et d’insécurité sur l’Ile de la Gonâve.

« Parce qu’elle ne l’a jamais dénoncé », l’opposition traditionnelle, qui continue de lutter pour prendre le pouvoir, est pointée du doigt par ces organisations revendicatrices.

Elles appellent à la mise en place d’un gouvernement de transition anti-capitaliste et anti- impérialiste, et à l’organisation d’un débat national sur l’orientation économique et politique, à donner au pays.

Elles demandent également de stopper tous les accords de libéralisation, signés entre Martelly, les puissances internationales et les institutions financières internationales, et d’annuler tous les décrets et arrêtés, pris en dehors de la Constitution par l’administration politique sortante.

Elles encouragent un audit de la gestion des 5 ans du pouvoir sortant, dans la perspective d’arrêter toutes les personnes impliquées dans les détournements de fonds publics.

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